Bon petit polar historique qui nous présente un grand homme, Wagner, sous ses petits côtés (il n'y a pas de grand homme pour son valet de chambre, comme chacun sait), de façon extrêmement concrète. Au fil de l'histoire d'une vengeance (et nombreux étaient les ennemis du Maestro, au point qu'il y aurait pu avoir une conjuration comme celle qui tua César nous dit l'auteur), on découvre son magalomanie, son narcissisme, sa tyrannie, et son antisémitisme, point que j'ignorais, et qui explique sans doute le relatif oubli dans lequel le compositeur était malheureusement tombé jusqu'à ces derniers temps. (Sans compter Hitler qui lui a fait une très mauvaise pub, c'est le moins qu'on puisse dire.) On découvre aussi son génie, sa grande exigence de perfection musicale et... ses nombreuses aventures féminines. Bref, un homme hors normes dont il est temps de redécouvrir la musique, à la fois sensuelle et sublime. le livre se lit très bien, avec plaisir car il est bien écrit et nous présente l'époque, et le milieu musical comme si nous y étions, et les personnages comme si nous les fréquentions. Aucune raison donc pour se priver d'un bon moment de lecture quand on préfère la musique à une intrigue policière qui n'en est que le pretexte.
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Pour être franc, je me fiche de ce que Wagner compose des opéras ou des berceuses. Maintenant que j'y pense, en ce qui me concerne,ces musiques sont aussi soporifiques l'une que l'autre.
Alors, c'est bien vrai, finalement, marmonnai-je pour moi-même, la plume est plus puissante que l'épée..
Oui, Brunner, dis-je en reprenant le mot pour le ranger dans le dossier. Seule une personne pourrait avoir écrit ce mot... Hershel Socransky, alias Henryk Schramm... L'homme que j'appelle désormais le maître chanteur de Minsk.
Quiconque lit les journaux ne peut ignorer que Richard Wagner exerce simultanément deux professions : le première est la musique, la seconde consiste à se fourrer dans toutes sortes de pétrins.
Quand j'étais jeune fille, j'ai regardé ma mère accoucher de ma petite soeur. Croyez-moi, inspecteur, ses souffrances n'étaient rien en comparaison de ce que signifie préparer un rôle d'opéra sous la direction du maestro Wagner.