Chaque matin, quand tu te regardes dans le miroir, tu ne vois pas les vestiges de ton ancienne beauté, tu ne vois pas ce que tu as perdu, tu ne vois pas l’anomalie que tu es devenue…
Ainsi, elle avait l’impression d’être deux. De plonger dans le mythe d’Aristophane. Féminine et masculine. Androgyne. Cheveux longs et bonnet C à droite, cheveux courts et torse à gauche. Son existence lui donnait le tournis, comme si elle avançait en exécutant des roues. Au moins, elle était toujours debout. Il le fallait, c’était sa vie.
Vivre sans se cacher, sans se soucier de ce que pensaient ceux qui l’entouraient… Vivre et bénir la vie qu’elle avait encore… N’était-ce pas ce qui, seul, comptait ?
En m’exposant, même si je heurte certaines sensibilités, je vis et j’essaie de… changer l’image de la femme. Après tout, personne ne devrait avoir la prétention de définir quelqu’un d’après son physique. Je cherche mes mots, parce que je suis encore sur la voie de la… liberté, qu’elle soit féminine ou non…
Elle tapa sept mots seulement, mais dotés d'une force surprenante :
Je suis fière d'être une femme.