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EAN : 9782755701180
131 pages
Panama (16/05/2008)

Note moyenne : /5 (sur 0 notes)
Résumé :

Si la dramaturgie du sport n'a pas changé - un événement sportif est toujours un suspens sans fiction -, les sportifs, eux, ont changé, radicalement. On pouvait auparavant s'identifier, plaisir de la projection, à Platini, McEnroe ou même Eddy Merckx, mais aujourd'hui les champions, produits usinés méthodiquement pour et par le sport-spectacle, appartiennent à une autre espèce biologique que la nôtre.... >Voir plus
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Plutôt que « l’opium du peuple » dont parlent certains, le sport est avant tout « l’opium des États ». L’opium d’États s’imaginant exister à la façon d’États puissants et indépendants sur la scène de l’histoire grâce au sport. Ou bien l’opium que certains États injectent à d’autres afin de leur faire croire à leur puissance et à leur indépendance (cas de l’ex-RDA). Dans la diplomatie, certains États de puissance secondaire cherchent à exister à travers le sport, qui leur procurerait une surpuissance, une surinfluence, supérieures à leur puissance et influence effectives, sur la scène internationale. N’est-ce pas pure illusion, pur sommeil (d’où notre référence à l’opium) de la lucidité ? Toutes les politiques sportives, de tous les États, petits ou grands, relèvent désormais de cet opium-là. Le sport n’est pas, à l’inverse des lectures marxistes qui l’en accusent, un opium idéologique, qui endormirait les citoyens, mais un opium politique, plongeant les États dans l’onirisme. L’opium idéologique n’est qu’à usage interne. L’opium politique est à usage externe ; il est une politique étrangère imaginaire, un ersatz de politique étrangère. Opium politique : le sport fait rêver les petits États à ce qu’ils ne sont pas dans la réalité, de même qu’il procure aux grands États l’ivresse de leur puissance.
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Toute religion est par essence anthropofacturale, ce à quoi Karl Marx est resté aveugle – la définition de la religion pourrait être celle-ci : une institution politique vouée à la fabrication des êtres humains sous le voile du sacré. Dans le capitalisme en voie d’absolutisation (absolu : qui ne connaît pas de limite, pas d’altérité) qui définit le régime contemporain (régime social planétaire dans lequel le capitalisme s’apprête à prendre la place de l’Absolu, de l’illimité, c’est-à-dire à devenir Dieu lui-même), le sport prend le relais de la religion, se met en place pour occuper les offices de la religion, tout particulièrement la fonction de matrice des types humains.
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Le partage des tâches, dans l’univers des spectacles, pourrait escorter le découpage suivant : l’acteur et le chanteur imitent autre chose qu’eux-mêmes, jouant un rôle, quand le rappeur imite son être propre. Et le sportif ? Il se différencie des deux autres : il n’imite rien, il est. Il se donne à imiter. Celui qui assiste au spectacle sportif imite dans son imaginaire les actions et les sentiments du champion. Il projette ses désirs, ses tendances, ses pulsions sur le sportif pour le rapter – par exemple, rapter les déhanchements de Garrincha –, pour détourner son allure, la faire sienne, se l’incorporer, bref pour ramener le sportif à soi et l’imiter.
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...l’œuvre d’art est ce qui résiste à la mort, nul ne peut porter le même jugement sur un record. Même s’il fascine durant son accomplissement, un record reste sans aura. Au-delà de son accomplissement, un record n’est plus que du chiffre, de la statistique, s’inscrivant dans un monde manifestant le règne de la quantité.
La performance et le record se déguisent en une fin – en un but qui donnerait sens à l’ensemble de l’activité sportive ainsi qu’au spectacle qu’elle propose –, mais ce n’est pas une vraie fin. C’est une parodie de fin.
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La performance sportive ne peut se prévaloir du statut d’œuvre d’art dans la mesure où, une fois accomplie, elle s’effondre sur elle-même. Toutes les performances laissent derrière elles un goût de néant – tant d’efforts pour si peu ! Atteinte, la performance se dissout dans sa vacuité.
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Vidéo de Robert Redeker
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