Le tisserand de Ségovie
C'est un aspect différent de son art que
Juan Ruiz de Alarcon y Mendoza nous montre dans cette pièce. Nous ne sommes plus dans une pièce de moeurs qui dénonce les défauts ou vices des hommes, mais dans une oeuvre qui met en scène une aventure extraordinaire, pleine de bruit et fureur, censée se dérouler dans un passé légendaire et un peu brumeux. Un peu confuse par moment d'ailleurs, nous ne comprenons qui est le personnage principal qu'à la fin de la pièce, et un certain nombre d'événements ne sont de ce fait pas très clairs lorsqu'ils se produisent.
Nous sommes à une époque pas très bien définie, au Moyen-Ȃge, à un moment où les Maures sont menaçants. Mais les comportements des personnages sont proches de ceux de l'époque où la pièce a été écrite, de même que la société dépeinte. le comte, qui est l'amant de doňa Ana, à qui il a promis le mariage, est pris d'une violente passion pour Teodora, épouse d'un tisserand. Il s'introduit chez elle la nuit, mais le supposé tisserand tue trois de ses hommes, Teodora en profite pour s'enfuir et se mettre à l'abri. Fernando, le mari, est emprisonné. Mais il arrive à s'échapper avec tous les bandits embastillés et forme une troupe qui vole et pille. le comte est toujours aussi épris et par la ruse, arrive à s'emparer de nouveau de Fernando et Teodora. Mais grâce à leur grand courage ils arriverons encore à se libérer. Fernando a entre temps retrouvé Ana, qui est sa soeur, et qui se cachait sous les habits d'une paysanne. Tenant le comte à merci, il l'oblige de l'épouser, avant de le tuer. C'est qu'il a une vengeance à exercer : le comte et son père ont porté faux témoignage contre son père, un grand seigneur, qui a été exécuté injustement, et ses enfants ont feint la mort pour échapper à leurs ennemis. Fernando va retrouver la faveur royale en défaisant quelques Maures qui menaçaient la vie royale, et le complot du comte et de son père sera connu de tous. Fernando pourra revenir à la cour, et Ana, veuve du comte, épouser son noble soupirant, Garcerán.
C'est un peu confus, sans doute spectaculaire, très invraisemblable, rempli d'un code de l'honneur d'un autre temps. J'avoue que cela ne m'a pas vraiment passionnée, et que je trouve d'une manière générale, qu'Alarcon n'est pas l'auteur le plus intéressant du XVIIe siècle espagnol. Sans doute une question d'affinités.