Mr. Monk Goes to the Firehouse

Loin d'être déplaisant, avec une chouette idée d'enquête (qui sera reprise - mais transformée - dans un épisode de la série), ce Mr. Monk Goes to the Firehouse me semble trahir un peu son postulat de départ : nous offrir une aventure dans l'esprit si particulier et si tendre de la série Monk. Un défaut qu'on retrouvera sans faute dans les autres récits de Lee Goldberg, avec plus ou moins de puissance selon son humeur. Beaucoup d'allusions politiques et même sexuelles - pour une série qui n'en comporte quasiment aucune, surtout à l'endroit de Natalie, et à travers elle de l'actrice Traylor Howard, dont on devine sans aucune peine que l'ami Goldberg est secrètement transi, et se passionne à la nuit tombée pour ce que contient ou ne contient pas son soutien-gorge. Un peu gênant. Natalie qui est d'ailleurs la narratrice de cet épisode - et des suivants ; on plonge pour la première fois dans ses pensées. Pensées qui ne correspondent pas du tout à l'idée qu'on pouvait s'en faire ; cette charmante, cette gentille au-delà du raisonnable Natalie semble n'avoir aucun attachement pour personne et prendre tout son petit monde de (très) haut, à en croire la teneur de ses idées. Limite crève-coeur.

Bref, ce n'est pas vraiment Monk. Les personnages ne sont pas eux-même, et le ton de la série est plutôt celui de Lee Goldberg que de notre détective adoré et de son gentil entourage ; à la lecture de son bouquin, on se dit que Goldberg était décidément très en veine d'être entouré de collaborateurs lorsqu'il lui est arrivé d'écrire pour la série (à trois reprises, toutes trois bien meilleures que ce qu'il a pu publier de son côté). Comme Alain, ça ressemble à Monk, de loin. C'est dommage, c'est précisément pour ça qu'on était venus. Reste une enquête sympathique qui vous occupera une grosse après-midi, et des personnages à peu près familiers qu'on n'accompagnera pas sans un chouia de plaisir quand même.