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Leandro Fernandez (Illustrateur)
EAN : 9781401252434
200 pages
Vertigo (25/08/2015)
4/5   1 notes
Résumé :
THE NAMES is a contemporary thriller that starts off as a revenge story: A deadly heroine ticks off--and kills--each "name" that brings her closer to knowing who killed her husband. It will become much more than that...

The world of THE NAMES is Big Money. Hedge funds, leveraged buyouts, market raids, flash buys. Incredibly high end deals that ruin lives and economies, where secret cabals gamble with people's lives and jaded billionaires find their ki... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient une histoire complète et indépendante de toute autre. Il contient les 9 épisodes de la minisérie, initialement parus en 2014/2015, écrits par Peter Milligan, dessinés et encrés par Leandro Fernandez, avec une mise en couleurs de Cris Peter. Les couvertures ont été réalisées par Celia Calle.

Kevin Walker est un financier de haut niveau à Wall Street. Ce jour, il reçoit John Cutter (surnommé The surgeon) dans son bureau. Ce dernier se sert d'un implant mnémonique pour lui intimer l'ordre de se suicider en sautant par la fenêtre, après avoir écrit une lettre d'adieu à sa femme Katya. Dont acte.

Katya Walker se rend à la morgue pour identifier le corps de son mari, assez mal en point après une chute du cinquante-et-unième étage. Puis elle se rend à son enterrement où elle revoit Philip le fils autiste issu du premier mariage de Kevin Walker avec Tara (décédée). Elle reçoit la visite de Marco Astori, un collègue de travail de Kevin, qui vient lui proposer son aide. Mais son mari l'a mise en garde contre ce monsieur qui parvient quand même à lui dérober son téléphone. le chemin va être long pour prouver que Kevin Walker ne s'est pas suicidé et pour punir son assassin.

Ouvrir un comics écrit par Peter Milligan, c'est un peu quitte ou double. Ça peut être très bon (par exemple Shade the changing man, ou encore Statix-X), ou très indigeste. Afin de faire vivoter la marque, les responsables éditoriaux de Vertigo ont commandé en 2012/2014 plusieurs séries courtes ou qui n'ont pas survécu, dont celle-ci, en 9 épisodes. Pourquoi ne pas donner sa chance à une histoire complète issue de l'esprit de Milligan ?

Le regard du lecteur est tout d'abord attiré par les couvertures à l'infographie de Celia Calle qui mélange une imagerie sexy à des éléments discrètement morbides. À ce titre, la composition servant de couverture au présent recueil est très séduisante avec cette femme défaisant sa robe, ces chiffres tourbillonnant autour de son corps, et son mari en train de chuter du haut du cinquante-et-unième étage. En le feuilletant rapidement, le lecteur perçoit comme des effluves de la série 100 bullets de Brian Azzarello & Eduardo Risso. Pour commencer, Cris Peter utilise une palette qui partage beaucoup de nuances avec celle de Patricia Mulvihill (la coloriste attitrée de 100 Bullets), sans aller jusqu'à utiliser des couleurs aussi vives qu'elle.

Deuxième ressemblance troublante, les dessins comprennent de beaux aplats de noir torturés, et présentent des visages aux contours ondulés, avec des traits simplifiés. En apparence, Leandro Fernandez semble avoir été marqué par l'élégance épurée des dessins d'Eduardo Risso. En y regardant de plus près, ses planches présentent bien des similitudes avec celles de Risso, sans qu'on puisse parler de plagiat. En particulier Fernandez ne pousse pas l'épuration jusqu'au frontière du conceptuel comme le faisait Risso. Si les aplats de noir sont bien présents, avec des formes ondulées, ils ne vont pas jusqu'à manger la moitié ou plus de la page. Ensuite Fernandez maintient une moyenne de 5 cases par page, plus que celle de Risso.

Ces 9 épisodes évoquent donc en apparence la série 100 bullets, avec des différences notables. Les portions des États-Unis décrites par Fernandez n'ont pas le cachet d'intemporalité que pouvait apposer Risso. Fernandez dessine de manière descriptive, avec un bon niveau de détails dans chaque case. Il simplifie parfois les contours, sans pour autant sacrifier les détails. le lecteur plonge donc son regard dans un monde substantiel et concret, réaliste et crédible. Cela va de l'aménagement intérieur d'un aéroport à la décoration de l'appartement des Walker, en passant par l'appareillage d'une chambre d'hôpital.

Le lecteur apprécie également l'apparence diversifiée des personnages, leur langage corporel, et la manière qu'ils ont de tenir leur téléphone portable, à la fois naturelle et précautionneuse. The Names est un récit de thriller avec en plus des scènes d'action. L'artiste apporte un soin réel à mettre en scène les combats physiques de manière à ce qu'ils soient réalistes, et qu'ils ne soient pas constitués d'une enfilade de cases avec des poses stéréotypées. Il prend soin de montrer que les gestes et les mouvements des personnages se font en prenant en compte l'agencement de la pièce où ils se trouvent, ou du relief extérieur. Malgré tout il doit bien se conformer au scénario, et il ne peut pas éviter le cliché visuel du ou des héros qui échappent à un tir de barrage bien fourni, en évitant toutes les balles.

Effectivement, Peter Milligan n'hésite pas à intégrer à son récit des stéréotypes piochés dans différents types de genre et de sous-genre. Il y a donc quelques fusillades peu efficaces. le lecteur retrouve l'idée d'une élite argentée qui tire les ficelles dans l'ombre, membres d'une société secrète avec des mots clefs et des ordres subliminaux. On retrouve également une belle et jeune héritière, une inspectrice de police à la solde de l'organisation secrète, et un complot à l'échelle mondiale, et même deux. Fidèle à son habitude de provoquer, le scénariste n'hésite pas à montrer des individus en train d'incinérer des oeuvres d'art, ou des prostituées en train de faire le trottoir. Mais à chaque fois ces éléments se limitent à une ou deux images chocs, sans grande incidence sur le reste du récit, sans autre fonction que celle de choquer, sans développement ultérieur.

Pour faire bonne mesure Milligan joue avec une relation incestueuse, le fils (Philip) ayant développé une obsession pour la nouvelle femme de son père. Il lui déclare platement qu'il se masturbe en regardant des photographies d'elle (prises par son mari), et il ne peut se retenir d'avoir une érection involontaire quand elle le sert dans ses bras pour le réconforter. La volonté de choquer le bourgeois est bien présente, mais ces comportements définissent réellement une partie de la personnalité de Philip, et sont donc moins gratuits que les précédents.

Le scénariste embarque le lecteur dans une conspiration enchâssée dans une autre conspiration à l'échelle mondiale. Force est de reconnaître qu'il maîtrise bien la mécanique du thriller. Une fois consentie la suspension d'incrédulité nécessaire pour la manipulation mentale dont est victime Kevin Walker (avec suggestion hypnotique), le reste demande moins d'effort. le défunt avait bien préparé son coup, et s'était assuré que sa nouvelle femme soit en mesure de profiter de sa fortune, et d'enquêter sur le motif réel de sa disparition. Katya Walker a donc bénéficié de cours d'autodéfense et est en bonne forme physique, avec une indépendance financière qui lui permet de se consacrer toute entière à la recherche du vrai coupable. Elle remonte nom par nom la piste qui l'amène à découvrir l'organisation des Names.

Arrivé à la fin du récit, le lecteur a pris plaisir à suivre Katya et Philip dans leurs tribulations à haut risque, même si la fin s'avère un peu en queue de poisson. La mécanique du thriller fonctionne bien, mais le lecteur ressent trop l'effet de manipulation et de poudre aux yeux avec des provocations gratuites. Pourtant l'intrigue principale est bien ficelée. L'idée que les plus riches de la planète se partage le gâteau pour s'enrichir encore en plus dans le dos de la populace naïve est présentée avec simplicité et efficacité (rappelant l'un des thèmes principaux de 100 bullets). À nouveau la comparaison avec le récit d'Azzarello joue en la défaveur de Milligan, car 100 Bullets contient de nombreux autres thèmes (mais à l'échelle de 100 épisodes, comparé à 9 pour The Names).

Pourtant il s'en est fallu de peu que Peter Milligan réussisse à inscrire son récit dans la catégorie des indispensables. En effet, l'organisation The Names se trouve confrontée à une manifestation très concrète (The dark loops) de l'automatisation du monde de la finance. À l'instar de la vie réelle de tous les lecteurs, les opérations automatisées (à l'aide de robots informatiques, comme les robots des moteurs de recherche) effectuent des millions de tâches en continu sans aucune intervention humaine. Milligan réussit à faire passer cette notion proprement terrifiante dans le cours de son récit, sans en tirer la substantifique moelle.

Au final, The Names constitue un thriller de bonne facture, indéniablement adulte, avec de bonnes trouvailles, sachant s'inspirer en tout bien tout honneur d'une série plus illustre, sans pour autant la plagier, mais sans réussir à concrétiser tout son potentiel.
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Dans cet épisode 0, Aurélien et Emile présentent le podcast et dévoilent leurs titres préférés de 2023 avec d'un côté les rééditions, de l'autre les nouveautés. NB : Suite à un léger problème technique, le son d'Emile n'est pas aussi bon que prévu mais tout devrait être résolu pour les prochains enregistrements :)
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Tous nos remerciements à Emmanuel Peudon pour le montage et à ClemB pour le générique. Plus d'infos sur notre site internet : https://www.panini.fr/
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