On nommait Scot le docteur subtil. Et, en effet, la formulation du traité le rend véritablement ardu. L'introduction est à ce titre très éclairante et on y comprend en quoi Scot a donné à la métaphysique un nouveau paradigme, celui de la possibilité au sein même de l'existant plutôt que de l'acte contingent. le but est bien d'arriver à cet être univoque, unique et premier, d'atteindre Dieu, par les causalités efficiente ("motrice") et finale et par l'éminence. Mais l'argument ontologique n'est pas de mise : on ne déduit aucune existence à partir d'un Dieu conceptuel, on déduit l'infinité première à partir de la possibilité d'être de l'existant. Il y a une rigueur démonstrative très importante, bien que le passage sur l'impossibilité d'une causalité infinie soit à mes yeux plus léger. On note surtout que Scot essaie d'être très exhaustif : mais tout s'y tient.
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En librairie le 2 juin 2023 et sur https://www.lesbelleslettres.com/livre/9782251454276/de-la-restitution
Ce volume, traduction de la distinction 15 du livre IV du commentaire sur les Sentences de Pierre Lombard, livre la pensée de Jean Duns Scot sur la propriété privée. Parmi tous les commentaires des Sentences du XIIIe siècle et du début du XIVe siècle, de la restitution tient une place singulière puisqu'il s'agit d'un traité de droit politique et civil à part entière, y traitant de façon détaillée des transferts de propriété, des contrats, de l'usure ou encore du prêt à intérêt.