De l'unité et de la trinité divines

Abélard applique ici sa méthode philosophique, méthode profane, à la théologie, sans pour autant réduire le statut de la foi. À l'époque, il s'agit surtout de la méthode des arts libéraux. Abelard n'entend pas prouver l'existence de Dieu ou des dogmes, il montre que les dogmes sont compréhensibles par la raison et que la philosophie, dont la plus haute se retrouve chez Platon (l'aristotélicisme thomiste existant évidemment pas à cette époque, où l'on ignorait les traités de philosophie de la nature d'Aristote) a préfiguré la Trinité, voire l'a découverte

En dépit de ces deux condamnations par deux conciles, qui reposaient essentiellement sur des malentendus et des jalousies, l'oeuvre d'Abélard constitue une belle illustration de la raison chrétienne.

On ne lira pas ce livre comme théologien au sein de son propre canon, ni comme métaphysicien au sens moderne du terme, mais en philosophe qui veut comprendre la doctrine de la Trinité chrétienne (catholique).