Cet ouvrage utilise le langage de deux manières différentes. On peut y trouver des explications sur la spiritualité. L'objectif des auteur·e·s est aussi de proposer une expérience sensible. C'est pourquoi humour, poésie, récits, se suivent.
Des propositions accompagnent parfois la lecture d'un texte pour la transformer en temps de centrage.
Il en résulte une drôle d'impression de ralentissement comme si, au fil des pages, le regard se dédoublait pour porter à la fois sur le texte et notre intériorité.
Pour moi, ça n'a pas été une lecture facile. Mon coeur acquiesçait tandis que mon mental fronçait les sourcils en disant qu'il ne saisissait pas le fil directeur ou critiquait le style.
Et puis, j'ai ressenti un fort engouement pour ce témoignage où la personne essaie de multiples techniques pour se libérer du mental. J'ai aimé cette histoire toute simple avec la situation de départ, l'égo comme élément perturbateur et la résolution.
« J'étais désespérée par l'impression de tourner en rond dans la lutte contre mon saboteur.
Un jour, la sensation s'est soudainement levée en moi, que j'étais au-delà de mon mental puisque je le percevais. Alors je me suis assise intérieurement, je l'ai mis au défi : Vas-y ! Vas-y maintenant ! Balance-moi ta pire pensée, ton pire projet... »
Ce terme « au-delà » se retrouve régulièrement dans le livre lorsqu'il s'agit de cesser une focalisation sur les pensées :
« Peut-être n'as-tu pas le pouvoir d'arrêter tes conflits et les ruminations de ton mental, mais tu as en tout cas le pouvoir de leur donner ton attention, ou de la porter sur la réalité de ton être »
Et voici un autre témoignage qui m'a réjoui et inspiré : Un témoin parle de son évolution. Il a vécu une période difficile marquée par le libre-arbitre : « Choisir, c'est épuisant parce que je demande à la raison, à la logique, à mon mental, de prendre des décisions au-delà de leurs moyens. La complexité des situations les dépasse. » L'évolution pour cette personne passera par une écoute de ses besoin, s'être plus souvent « posé dans la Présence ». Alors vient une autre manière de cheminer : être disponible en attendant que paraisse une évidence :
« C'est sans effort et plus efficace que la préparation mentale. Les compétences nécessaires sont données dans l'instant et disparaissent l'instant suivant, tandis qu'une part de l'être contemple cette magie à l'oeuvre. »
Le coeur de ce livre se trouve dans cette proposition d'abandon : troquer la référence à une histoire propre, une volonté de perpétuer le passé ou de contrôler l'avenir pour la confiance dans ce que les auteur·e·s appellent la Grâce ou la Source (idée que la vie pourvoira aux éléments nécessaires à l'évolution spirituelle d'un sujet).
« Rien ne vaut la peine d'être accompli. Rien ne peut jamais être atteint. L'individu ne peut jamais rien être. Aussi, la vie est sans risques. »
Les auteur·e·s apportent leur éclairage sur plusieurs thèmes centraux comme le pardon, la non-séparation, la gratitude, le pouvoir d'aimer « ce qui est », la non-dualité.
Il est aussi donné des explications sur la période de transition et les aides pour accompagner le changement :
- profiter des circonstances du quotidien pour tourner le regard vers l'intérieur,
- laisser brûler : accompagner un mouvement émotionnel, sans s'en détourner,
- s'abandonner en sachant que la plupart des nos constructions perdront de leur emprise (laisser la Grâce nous dépouiller).
Ce livre est multiforme : témoignages, poèmes, transcriptions de méditations ou contes se succèdent. Et même quelques clins d'oeil :
« Je pense donc je fuis. »
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Quand la dernière attente est morte, la liberté commence. Comment pourrais-je être libre tant que je suis en recherche de ceci ou cela ? Ma quête (de la sagesse, du lâcher-prise ou de la confiance) m’avait mis des œillères et m’avait coupé de la vivacité inattendue de l’instant. Quand je ne veux plus rien, la richesse de la spontanéité peut se déployer.
page 90 : L'attachement au corps, ou la croyance d'être ce corps, éveille la peur de mourir. Cette magnifique peur nous stimule à découvrir qui nous sommes vraiment. Lorsque nous réalisons, par une compréhension profonde et entière que nous sommes le pouvoir Divin, qui un jour quittera le corps mais demeurera intact, alors la peur de mourir s'évanouit.
« J’étais désespérée par l’impression de tourner en rond dans la lutte contre mon saboteur.
Un jour, la sensation s’est soudainement levée en moi, que j’étais au-delà de mon mental puisque je le percevais. Alors je me suis assise intérieurement, je l’ai mis au défi : Vas-y ! Vas-y maintenant ! Balance-moi ta pire pensée, ton pire projet... »
Page 11 : Quand la Vérité frappe à ta porte, tu n'as pas le choix elle t'emporte. Mais rassure-toi, c'est pour te sauver de l'illusion. Tu te noyais dans le verre d'eau du moi et voici qu'elle te révèle l'océan illimité du Soi. Tu peux réaliser maintenant que tu as toujours été Cela, il te reste à gommer l'habitude de te croire séparé !
Des vagues circulent de concert à la surface de l’Océan.
Les vagues de pleine lune sont supérieures aux autres, dit l’une.
Mais nous sommes toutes constituées d’eau, répond une sage.
Vous niez la réalité de la forme, rétorque une philosophe ;
Je me demande s’il existe une vie après la brisure sur la côte ? S’inquiète une autre...