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Nouveau Mexique, dans les années 50, Jack Burns, cow-boy dans l'âme, ne s'adapte pas à son univers et à la modernité, plutôt que la voiture et le pavillon de banlieue, lui a choisi la nature, le fusil et le cheval. Menant une vie de solitaire en désaccord avec la société qui l'entoure, ses amis sont rares, mais précieux. Paul Bondi fait partie de ceux-là et lorsque Jack entend que son ami est envoyé en prison pour deux longues années de détention, il n'hésite pas à se faire emprisonner pour l'aider à s'échapper.

Les deux amis nous offrent ensuite des échanges de toutes beautés, chacun essayant de persuader l'autre sur le bien-fondé de sa pensée. Jack, l'indompté, ne veut pas se soumettre à la loi et préfère celle de la nature, âpre, rebelle, dure. Il ne comprend pas le monde qui l'entoure et ses évolutions, et le rejette en bloc. Il semble représenter un monde et des idéaux oubliés où la liberté est maîtresse de tout. Paul, quant à lui, est plus modéré, il voit les changements et les accepte, bon gré mal gré, il rêve du même monde que Jack mais il sait que ce n'est plus qu'utopie, il croit en la loi, il comprend ces nouvelles règles et compte les utiliser : « C'est plus pratique de rester ici un moment, de gagner ma vie honnêtement à introduire un peu de philosophie dans le cerveau des futurs ingénieurs, des futurs pharmaciens et politiciens. Ne va pas croire un seul instant que je me prenne pour une sorte de héros anarchiste. Je ne compte pas lutter contre l'Autorité, du moins pas ouvertement. J'ouvre peut-être des brèches clandestines. »

Bien sûr, Jack va s'échapper et se retrouver à nouveau dans ce monde qu'il ne comprend pas. Au milieu de personnages de bien triste compagnie, comme le shérif Johnson ou la brute Gutierrez et bien loin de la douce et énigmatique Jerry.

Encore une petite pépite offerte que nous offre Edward Abbey.
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L'action se situe au Nouveau-Mexique en 1950 ; un homme seul est traqué par la police et l'armée.
Alors que la meute tentera de le dépouiller, en vain, de sa droiture, de son indépendance d'esprit et de sa volonté de vivre en homme digne et libre…
Ce roman anticonformiste et politique est un vrai coup de coeur !
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Superbe lecture, superbe plume, une troisième rencontre avec Edward Abbey qui se solde de nouveau par «Waouh» !

Je continue de marcher sur les pas d'Edward Abbey. Après «Le feu sur la montagne», sublime et «Désert solitaire», et bien, sublime aussi !, j'ai voulu découvrir ses premiers écrits, comment il avait commencé, quels furent ses premières pensées couchées sur papier. Mettait-il déjà en exergue la force d'une amitié solide ? Décrivait-il déjà si merveilleusement bien les grands espaces sauvages qu'il affectionnait tant ? Avions-nous déjà envie de chevaucher aux côtés de ces personnages aux caractères bien trempés, avides de libertés, de les suivre dans leur combat face à la modernité omniprésente et destructrice ? Sentions-nous déjà la rage qui les animent devant les désastres engendrés par le progrès ? Allais-je être de nouveau chamboulée, bouleversée par ses mots ? Force est de constater que oui !

Edward Abbey distille amour et bienveillance, il allie subtilement poésie et colère, dissémine des touches d'humour et d'ironie pour alléger la rage qui anime ses personnages. En l'occurrence, dans cet opus, Jack Burns, cow-boy solitaire, un indompté au coeur tendre, un réfractaire qui aspire à un mode de vie en osmose avec la Nature, sans artifice, dans des endroits où l'homme blanc n'a jamais mis les pieds (en dehors des toilettes pour femmes !), un Professionnel de la débrouille, prisonnier de la réalité, en quête d'un tunnel pour retourner dans son univers onirique de gamin, un monde de grands espaces, de chevaux et de soleil. Mais un homme dévoué à son ami, Paul Bondi. Ils ont tous deux déjoué la loi militaire en vigueur sur le territoire américain en ne s'inscrivant pas à la conscription en septembre 1948. Paul a été rattrapé par la justice et mis en cellule pour quelques années. Jack chevauchera alors des journées entières à travers les plaines du Nouveau-Mexique pour rejoindre la ville, et tenter de libérer son ami. S'en suivront des dialogues forts et poignants entre les deux hommes, chacun ayant suivi un chemin différent depuis l'époque où ils étaient étudiants, et ayant ainsi une vision divergente de la vie, de la justice, des obligations. L'un est prêt, a toujours été prêt à tourner le dos à la justice, libre de penser, d'agir, de choisir par lui-même; l'autre, davantage philosophe, et plus à même d'emprunter le chemin vers le conformisme.

« - [...] Chaque fois que je me retrouve en cabane, je ne pense qu'à une chose.- À sortir ?- Exact.Tu ne seras jamais philosophe, dit Bondi. Pas à ce rythme-là. Seul un philosophe peut transcender ces barreaux et ces murs sans quitter son corps. Ni même ouvrir les yeux. Malgré la surprise et le ravissement de ces retrouvailles, Bondi avait conscience de la présence d'une troisième partie, le moniteur objectif de son cerveau, qui inspectait et jaugeait avec un certain détachement critique, l'apparence, le discours et les réactions de son vieil ami. Il semblait un peu lent, remarqua le moniteur, comme émoussé par trop de vent, de soleil, et de n'avoir eu pour compagnie que des animaux - comme s'il n'avait pas encore totalement de son rêve du loup sauvage, avec son rocher et son ombre noir. Une concentration artificielle au sein du monde naturel.Je serais peut-être jamais philosophe, admit Burns. Mais il y a une chose pire encore, une seule. C'est que toi t'en seras toujours un. »

La suite nous embarque dans une chasse à l'homme sans merci, une traque haletante, démente, inimaginable. On ne joue pas avec le gouvernement américain, l'obéissance est due, toute forme de rébellion, tout manquement aux règles met le feu aux poudres, une fois l'engrenage de la répression lancé, il est difficile de le contrer, de le stopper... Ce roman a finalement traversé le temps sans prendre une ride ;-)

Merci Edward Abbey, merci aux éditions Gallmeister de nous offrir cette pépite ... et tant d'autres.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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Cette petite histoire est tout en contrastes. D'abord ce cowboy, épris de grands espaces et d'improvisations, confronté à l'étroitesse d'une cellule de prison et de sa routine. Ensuite les pensées libertarienne des deux héros diffèrent grandement de la conception de la société pour le moins rigide des forces de l'ordre. Finalement la nature sauvage, et accueillante pour qui s'y prendre, opposée au béton de la ville avec ses véhicules moteurs comme rois de la jungle. Mais c'est aussi le récit d'une détermination farouche, aux limites de l'abnégation, qui se butte à une conviction tout aussi inébranlable. L'écriture est juste et évocatrice, autant pour les scènes extérieures que celles dans la prison.. Un auteur que je découvre avec joie.
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C'est ma 3ème lecture de cet auteur après le magnifique désert solitaire et le truculent gang de la clef à molette aussi j'ai décidé de lire son premier roman. Tout était déjà là : ode à la liberté, insoumission à l'autorité, solitude, grands espaces, canyons, descriptions magnifiques de la nature.
En compagnie de son cheval et de sa guitare en bandoulière, Jack Burns parcourt les grandes étendues sauvages de l'ouest si chères à Edward Abbey, mais lorsqu'il apprend que son ami Paul est en prison, il décide de le rejoindre pour l'aider à s'évader. Il trouve donc le moyen de se faire emprisonner à son tour mais son plan ne va pas se dérouler tout à fait comme il l'avait imaginé.
Abbey nous entraine dans une chasse à l'homme passionnante et pleine de rebondissements car on ne défie pas la loi dans ce pays et le shériff Johnsson va mettre en oeuvre les grands moyens pour capturer le fugitif.
Notre "poor lonesome cow-boy" saura t-il garder sa liberté alors que toutes les autorités du pays sont à ses trousses ?
Un petit bijou de la littérature américaine entre western, polar et nature writing.
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Avec une introduction sous forme de ballade, l'auteur nous emporte dans son monde, son univers avec force de conviction et une écriture sublime...

Seuls sont les indomptés, titre qui m'a immédiatement plu, interpellé, raconte l'histoire de Jack Burns, un homme habité par la nature, par les grands espaces et le chant qui s'en dégage. Un homme qui va y renoncer - a priori pour un court instant - afin d'aider à l'évasion de son ami Paul. C'est une amitié unique qui transparait entre ces lignes, lorsqu'on est capable de se faire incarcérer, de faire face en quelque sorte à son pire cauchemar par pure amitié.

Là où ce livre est magnifique c'est par la capacité de l'auteur à retranscrire les grands espaces et d'en faire ensuite une mise en parallèle avec l'univers carcéral. Ainsi vous découvrirez tout un monde sauvage lors de la ballade de Jack vers une ville qui se rapproche progressivement... Une ville remplie de violences, de bruits et d'odeurs tellement différentes du monde qui l'entoure. Ici Edward Abbey rend hommage à un environnement qui n'existe déjà plus, c'est cela que j'aime le plus dans le nature writing : c'est une sorte de témoignage, une photographie de ce qui fût et n'est plus... Je voudrais ainsi applaudir la splendide traduction de Laura Derajinski et Jacques Mailhos!

Vous l'aurez compris, n'ayant pas encore atteint la trentaine à cette époque, nous étions déjà en présence d'un immense écrivain !
Lien : http://leatouchbook.blogspot..
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Dans les années cinquante, un homme ayant conservé le mode de vie et les valeurs des cow-boys du Far West d'antan, s'évade de prison et part se cacher dans les montagnes. S'ensuit une chasse à l'homme.


L'écriture d'Edward Abbey est très belle, dotée d'une incroyable puissance d'évocation, et son amour profond pour le désert, la nature et la liberté empreint de nostalgie, de colère et d'humour.


Ce western moderne ayant été adapté au cinéma en 1962, je suis restée dans l'ambiance en le visionnant peu après ma lecture.
Lien : https://leslecturesdecanneti..
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Un film de David Miller, datant de 1962, est issu de ce beau livre.
Kirk Douglas y incarne Jack Burns, seul, dans la sierra du Nouveau-Mexique. Il a un chapeau sombre, un fusil à la main, et sa fidèle jument Whisky semble nerveuse.
Un hélicoptère les survole.
Au loin, les tours de la grande ville.
L'autoroute.
Le monde moderne.
Jack Burns , donc, est seul contre tous. Et seul de son espèce. Un homme sauvage qui refuse de voir disparaître tout ce qu'il aime. Qui refuse de savoir son ami Paul en prison. Paul, intello, anarchiste, emprisonné pour ses idées. Paul, qui a épousé la belle Jerry, Paul qui est maintenant père de famille. Paul, qui devrait partager cette vie au grand air, au soleil , sans entraves.
Et que fait un cow-boy quand son meilleur ami est en prison ? Il le fait sortir. Jack s'arrange donc pour se faire coffrer, rejoindre Paul, et la nuit venue il lime les barreaux de leur cellule. Comme au bon vieux temps.
Sauf que Paul ne veut pas s'évader.
Sauf que Jack se retrouve dehors, seul. Et désormais hors-la-loi.
.
Un roman admirablement écrit (et traduit) , une histoire d'hommes comme on n'en voit plus souvent, et un héros auquel on s'attache furieusement.
Un chef d'oeuvre.
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Soixante ans après la parution de l'édition originale, enfin une traduction.
Edward ABBEY est un précurseur. Il est un des premiers écologistes au sens actuel. Il glorifie l'Ouest américain et sa représentation moderne, le cow-boy solitaire, figure du passé récent mais déjà en voie d'extinction sous la poussée de l'urbanisation et du moteur à explosion. Il estime que l'Amérique ne respecte pas la nature et va à sa perte.
C'est une ode aux grands espaces, avant leur domestication.
A lire absolument.
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Un cow boy, un prisonnier, un sherif et un camionneur. Les scènes de chaque point de vue se succèdent pour dérouler le fil de ce western moderne. A la fin, on ne sait plus si on a lu un roman ou regardé un film, c'est photographique. Un bon livre, qui ne détrône pas le feu sur la montagne du même auteur.
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