Illusions fatales

Le mal était fait, inutile de retourner le couteau dans la plaie. Le cognac n’était peut-être pas une si mauvaise idée après tout

Revenons aux faits. Nous connaissons tous les statistiques quant aux meurtres perpétrés par les épouses, les premières à être suspectées dans ce genre de crimes. Nous avons établi sans aucun doute possible la présence de lady Fletcher sur le vol en provenance d’Italie.

Ce bon vieux Hugo était peut-être apprécié du grand public et des médias, mais il lui est arrivé de froisser pas mal de gens en son temps, vous savez, et, pour tout dire, ça m’étonne que personne ne s’en soit pris sérieusement à lui jusqu’à maintenant.

Les ennuis vont par paire, c’est bien connu. Il n’avait pas le droit à l’erreur, il devait gagner le respect et la confiance de sa nouvelle équipe.

— Pour le moment je vais me contenter de regarder. »
Elle s’efforça de le fixer droit dans les yeux. Ceux-ci brillaient d’excitation, même si son visage ne trahissait toujours aucune émotion. Elle connaissait ce regard, et elle savait quel danger il pouvait annoncer. Elle ignora la peur.

Elle n’avait pas le droit à l’erreur ; elle avait choisi sa tenue avec soin – une jupe en cuir noir au genou complétée par des bas noirs satinés et un haut de soie blanc col en V, épousant légèrement sa poitrine pour laisser deviner ce qu’il y avait en dessous. Ses jambes, croisées, laissaient subtilement entrevoir ses cuisses, et des bijoux en or, simples mais élégants, parachevaient le tableau. Il semblait satisfait.

Il était bel homme, indéniablement. Son costume noir sur mesure tombait parfaitement sur sa grande silhouette svelte, sa chevelure poivre et sel impeccable, comme d’habitude. Il avait tout de l’homme influent qu’il était. Pas étonnant que les médias l’aiment tant.
Finalement, il sourit, la courbe de ses lèvres ne révélait que très légèrement la victoire qu’il savourait sans aucun doute. Elle ne détourna pas les yeux, mais son cœur battait la chamade.
« Je savais que tu viendrais. »