Instagrammable

La vie des ados à travers leurs réseaux sociaux. Andromaque au XXIe siècle, et je suis flateuse. Oreste qui aime Hermione qui aime Priam qui aime Andromaque qui aime Hector.....bon. J'aime mieux Racine. Là le langage des jeunes et les situations j'ai trouvé ça caricaturale. Les situations non abouties, la tension dramatique qui retombe direct. C'est intéressant de lancer son propre imaginaire dans ce monde instagramable. Socialement ça amène des réflexions éclairantes. Mais c'est tout pour moi.

Une lecture intéressante mais qui ne m'a pas convaincue plus que ça. Des "Liaisons dangereuses" des temps modernes ? L'ayant beaucoup apprécié c'est ce qui m'avait attiré en lisant la quatrième de couverture. Il est question des réseaux sociaux et des problèmes qu'ils peuvent engendrer, la vie vécue par procuration à travers celle des autres. Au point d'en oublier la vie réelle. Intéressant de voir le point de vue des adolescents à travers les histoires de Sacha, Lou, Léo et cela fait peur en même temps quand on l'assimile aux cas actuels de harcèlement sur les réseaux sociaux. Une vie qui peut être détruite avec une vidéo compromettante qui circule à l'âge où le doute est présent et le manque de confiance aussi. C'était dans la continuité du reportage "Derrière nos écrans de fumée" sur Netflix si le sujet vous intéresse.

L'auteure nous offre une belle critique des réseaux sociaux et notamment vis à vis des adolescents. Dans cette période de construction qu'est l'adolescence, les réseaux sociaux influent sur le libre arbitre que les jeunes commencent à appréhender et sur l'image qu'ils se font d'eux même. le regard de l'autre est omniprésent et pas forcément bienveillant. Malgré tout, ce roman est “à charge” et il me semble que le sujet aurait pu être approfondi. C'est un livre qui se lit très rapidement, trop peut être.

Au commencement…
Avec ses 750 000 abonnés sur Instagram, la sulfureuse Jade incarne, dans son lycée, l'amie rêvée par tout adolescent qui souhaite gagner en popularité. Ses publications déterminent la mode à suivre, les gens cool, les endroits branchés. Un pouvoir d'influence des réseaux auquel doivent se soumettre, même à leur insu, Sacha, Leo, Lou, Solal et tant d'autres. Leurs sentiments vibrent désormais au rythme de la mise en scène incessante de soi, au détriment d'une intimité et d'une authenticité perdues.

Ce que j'en retiens…
L'auteure dédie son roman « à Capucine, sa star », à savoir sa fille. Au travers de la fiction, l'on ressent effectivement en fil rouge l'inquiétude réelle d'une mère face à la violence des relations sociales à l'ère des réseaux sociaux. Malgré son parfum de « bon vieux temps », le récit ne tombe pas pour autant dans la condescendance morale. Avec des mots simples, il illustre la violence d'une civilisation dont la jeunesse, désemparée, est sublimée en un puissant outil publicitaire de masse au service du marché.

Une citation soulignée...
« Et soudain, il a peur d'elle. Elle pourrait lui faire du mal, avec tous ses abonnés. Il suffit qu'elle fasse un post sur lui et sa réputation est faite, à jamais, d'une façon indélébile. Il la craint comme amie, mais il redoute de l'avoir plus que tout comme ennemie »

Je me suis lancé dans ce roman sans trop savoir à quoi m'attendre, une critique de l'adolescence soumis aux réseaux sociaux, vrai dans son ensemble ou l'apparence est encore plus présente puisque la vie doit ressembler aux story d'instagramme.
C'est un roman qui questionne mais je n'ai pas non plus réussi à entrer dedans à 100%.