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3,2

sur 334 notes

Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Ce livre m'est littéralement tombé des mains. J'ai en effet arrêté ma lecture au bout d'une trentaine de pages. C'est rare. Surtout lorsque j'ai déjà lu l'auteur et apprécié certains de ses romans (Sépharade, la Répudiée).
Mais, le début d'Une affaire conjugale, ne m'a semblé être autre chose qu'un amoncellement de stéréotypes : un mari qui trompe sa femme avec n'importe quelle gourgandine appâtée sur la Toile, une femme qui s'initie à la manipulation des nouvelles technologies dans le but de piéger son mari et de fournir de la matière première à son avocate, et deux malaheureux enfants qui n'ont rien demandé et passeront toute leur jeunesse à rêver, de manière consciente ou non, à la réconciliation de leurs parents.
Ces quelques trente pages donnent l'impression qu'il n'y a pas d'autre issue possible à la relation amoureuse. Qu'après l'amour passion, vient inéluctablement la guerre, mais une guerre dans laquelle les rôles sont déjà prédéfinis et les armes distinctes selon qu'on est homme ou femme.
Même si l'on sait, depuis le début des années 80, que "les histoires d'amour finissent mal, en général", les Rita Mitsouko avaient, eux, la mélodie et l'originalité en plus pour le dire.
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Il existe un rôle que j'incarne rarement, un rôle qui m'a conduit à écrire cette chronique : celui de lecteur désoeuvré. J'ai une PAL (Pile A Lire) immense mais, parfois, aucune envie de m'y plonger. Je me retrouve donc sans bouquin, errant dans les méandres de la médiathèque de ma ville. Puis je me suis dit : je n'ai qu'à emprunter le premier roman, le premier rangé à la lettre A. J'aime bien ce genre de petit jeu, laisser le hasard choisir… J'empruntais donc Une Affaire conjugale. La joliesse de la couverture, avec le Baiser de Klimt, me rassurait un peu même si la seule phrase figurant au dos du bouquin ne disait que peu de choses...

« Pour bien faire les choses, il faudrait commencer par divorcer. »

Sincèrement je me suis plongée dans ce roman avec toute l'innocence du monde, prête à la découverte, ravie même de ne rien savoir du livre que j'avais entre les mains. Très vite j'ai compris devant quoi je me trouvais : un genre d'autofiction, donc avec une narration à la première personne. L'héroïne nous raconte son divorce. Un divorce aussi violent que ses désillusions. Alors je n'ai rien contre le récit intimiste sauf que c'est toujours une grande prise de risques. La première personne nous piège dans une vision du monde unilatérale et seule la possibilité d'une certaine lucidité du narrateur permet de prendre du recul sur l'histoire.

Pour que le roman de madame Abecassis me touche, il fallait, logiquement, que l'héroïne, cette fameuse narratrice, parvienne à ce que je m'attache à elle. Or Agathe m'a semblé insupportable ! du début à la fin... Dès l'incipit elle fait des déclarations contestables pour ne pas perdre son aura de perfection : « Il n'y a pas de vol entre époux ». Parce que la pauvre crochète la porte du bureau de son mari pour confirmer qu'il est infidèle… Agathe en profite alors pour commencer les généralisations : « L'amour est fragile. Avec l'ère technologique, il est devenu impossible. » Et j'ai compris que de recul il n'y en aurait point ici... Car le mari a tous les défauts, tous les vices : il est alcoolique, il se drogue, il la trompe et pour se faire prend même un cousin du viagra ! La narratrice déroule l'histoire de son couple et on comprend qu'elle n'a jamais été heureuse. Il vit à ses crochets, fait preuve d'un égoïsme d'une constance admirable et leur vie sexuelle est d'une tristesse affligeante. Bref dès les premières années de leur mariage, elle est malheureuse. Là encore elle généralise et tombe dans le sexisme le plus ridicule. Ainsi elle explique que très vite Jérôme ne l'écoute plus et elle évoque alors un « … autisme marital (maladie propre au genre masculin, qui se contracte après les noces, et s'aggrave après la naissance des enfants. » page 37

Je crois que c'est à ce moment-là précisément que j'ai compris que je détestais cette héroïne. Presque autant que celle-ci haïssait son mari. Cette Agathe qui a provoqué mon agacement m'a rappelé quelque chose. Je me souvenais d'un autre bouquin dont la narratrice m'avait fait la même impression. Je posais donc Une Affaire conjugale pour vérifier dans les méandres de CulturoVoraces… Et là… Et là ami-lecteur, je découvrais qu'effectivement ce n'est pas le premier ouvrage d'Eliette Abecassis que je lis. En mai 2012, j'avais effectivement lu Un heureux Évènement et l'avais chroniqué, lui donnant la note de 6,5. Sur 20.

Pas de suspens ami-lecteur, la suite de ma lecture ne m'a pas apporté de bonnes surprises. Agathe est restée le même personnage insupportable que j'avais découvert au début. Ainsi, après deux années de mariage, malheureuse, elle annonce à son mari qu'elle déprime et ce dernier rétorque « Tu es déprimée parce que tu veux un enfant. ». Et pouf, elle fait un enfant avec cet homme qui la rend si malheureuse. Même qu'elle a des jumeaux. Youpi…

Deux fois depuis leur mariage elle a eu envie de divorcer. Dont une suffisamment sérieuse pour qu'elle se renseigne auprès d'une avocate. Elle renonce en comprenant qu'elle n'aura pas la garde exclusive des garçons car elle se sent incapable de se séparer d'eux. Si je peux comprendre cette angoisse, ses divagations sur la question vont dans le sexisme le plus primaire. Elle explique qu'avant les mères avaient la garde et les pères faisaient avec mais que « Maintenant on leur donne les enfants. Même s'ils ne savent pas très bien quoi en faire, même s'ils font mine d'être aussi attentionnés que des mères en laissant en douce les enfants à leur propre mère : la ,seule femme qu'ils respectent. » page 51

Sincèrement la naïveté d'Agathe j'aurais pu la supporter. Son amertume aussi. du moins en partie… Mais ce sexisme… La narratrice qui évoque pourtant plusieurs fois le féminisme semble mettre tous les hommes dans le même panier. Pire elle a une vision globale elle-même sexiste quand elle parle du fait qu'elle payait tout quand ils sortaient ensemble : « Je ne me rendais pas compte qu'insensiblement j'avais pris aussi le rôle de l'homme. » page 75. Ou plus loin : « Inconsciemment, j'avais compris sa vénalité, et je l'avais exploitée pour le retenir. Et, tragiquement, en le gagnant, je le perdais : car je le dominais, je m'attribuais les apanages du pouvoir, de la puissance, et je le castrais davantage. Notre rapport à l'argent en tant que couple disait que j'étais l'homme et qu'il était la femme. Les rôles s'étaient inversés. Symboliquement, sa bourse était vide. Il puisait dans la mienne. le couple allait inexorablement à la faillite ». Page 150

Tout au long du bouquin, on assiste à la colère d'Agathe, à l'égoïsme de Jérôme et à la machine du divorce qui broie tout sur son passage. C'est long, c'est chiant, c'est vain. Pas de recul, pas de vraie évolution des personnages au-delà de la perte de toutes les illusions. La fin frise même le ridicule. Pas un instant Agathe ne sort de son rôle de victime amère… Et surtout, pas un instant je n'ai eu d'empathie pour elle. Et ça, ami-lecteur, ça craint…

A la fin du roman, madame Abecassis semble se justifier quand, lors d'un entretien avec une psychiatre, le médecin explique à l'héroïne que son ex-mari serait un pervers narcissique. Alors deux choses me gênent dans ce procédé. Déjà il me semble un brin sortir du chapeau, si Une affaire conjugale a pour sujet central la relation d'une femme avec un pervers narcissique, pourquoi ne pas mieux expliciter le mécanisme de manipulation ? Or on a l'impression que c'est l'amour qui a surtout aveuglé Agathe… Bref l'autrice n'a pas, me semble-t-il, construit son histoire autour de cela. Enfin, et là c'est plus mon opinion qui entre en compte, j'ai du mal avec cette psychiatre qui semble poser un diagnostique sans avoir rencontré le dit pervers narcissique. Diagnostique d'un concept flou et qui, rappelons-le, n'est pas un trouble clinique reconnu et n'a, de ce fait, aucun cadre légal. de manière encore plus personnelle, s'il m'est arrivé à moi aussi dans une conversation d'utiliser ce terme, je trouve quand même qu'il est désormais usé jusqu'à la corde. Comme si, désormais, c'était la formulation fourre-tout pour les gens « méchants », une manière facile et rassurante d'étiqueter ceux qui font du mal à autrui.

Cette seconde lecture d'un ouvrage de madame Abecassis confirme ce que j'ai pu penser de sa plume la première fois. Si elle écrit bien son univers ne me convient pas. Je n'aime pas les personnages qu'elle dépeint et je trouve qu'elle manque de subtilité. Cette fois je n'oublierai plus son nom afin d'éviter, dans dix ou vingt ans, de la relire sans faire exprès...
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Un livre sur le divorce, tellement sombre et terre à terre qu'on en ressort convaincu de ne jamais se marier.
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Alors, avant de vous dire ce que j'ai pensé du livre, une petite histoire en trois temps : le premier temps est que pendant ma procédure de divorce, j'ai acheté un certain nombre d'ouvrages traitant de la question. le livre de Mme Abecassis en faisait partie, même si je l'ai rapidement remisé dans ma bibliothèque sans le lire. le deuxième temps, quelques années plus tard, me fait inscrire dans un atelier collectif de musique pop où je fais de la guitare. Et un mercredi soir nous rejoint un jeune de 15 ans appelé Ethan. Quelques jours plus tard, la prof envoie aux participants les partitions de la semaine et je découvre que le courriel, concernant Éthan, est envoyé sur le mail de Éliette Abecassis…le prénom est suffisamment rare (et le fait qu'ils soient partis en taxi le soir du cours, qui témoignent d'une situation bourgeoise bien assise) pour que ce soit bien la même personne. Je me dis alors que, amené à la côtoyer tous les mercredis (puisqu'elle vient chercher son fils), je ne peux pas être en reste et doit en savoir un minimum sur elle. Mon idée est de rester discret, mais si elle devait faire allusion à son métier, que je puisse réagir en disant : « ah, mais je vous connais, j'ai même lu un livre de vous! ». le troisième temps (tout ça est un peu long j'en conviens), c'est que je lis toujours plusieurs livres en même temps. Et dans les livres que je suis en train de lire, il y a trois classiques (Stendhal, Flaubert et Chateaubriand), un roman contemporain (J. Coe), un roman épistolaire (Camus / Casarès) mais pas de polar et ça me manque. Alors, je vais regarder dans ma bibliothèque et dites moi pas que c'est pas vrai : il y a un livre d'Eliette Abecassis, qui s'appelle « une affaire conjugale ». Donc je le lis; certes en deux jours, mais je le lis. Ce livre est une histoire de divorce du point de vue de la femme. En fait, j'ai détesté ce livre, tellement que pour la première fois de ma vie, et de manière symbolique, j'ai voulu jeter ce livre, comme j'aurai voulu jeter mon ex-femme. Puis finalement je ne l'ai pas fait, car cela aurait témoigné d'un attachement (même négatif) à mon ex qui n'a pas (du tout) lieu d'être. le livre en fait est un livre écrit avec le coeur, de mauvaise foi, sans aucun recul, épris de généralités grossières et d'invraisemblances crasses. Il est écrit au fil de la haine des hommes qu'elle met tous dans le même sac. le plus beau résumé du livre est dans sa phrase (un peu longue) située page 254 : « Et moi je commençais à y voir clair. Il y a des gens qui profitent de votre malheur pour vous saigner à blanc : ce sont les avocats. Il y a des policiers ratés qui jouent aux agents secrets et qui feraient mieux de jouer aux cow-boys et aux indiens : les détectives. Il y a des gens naïfs qui font semblant d'être plus intelligents que les autres : les médiateurs. Il y a ceux qui ont échoué à faire tous les métiers précédents : les notaires. Et ceux qui n'ont pas pu faire les métiers précédents : les experts-comptables. Il y a ceux qui s'acharnent à démolir tout ce qu'ils ont construit, maison, couple et enfants : les maris. Et il y a celles qui se laissent prendre par tout le monde : les femmes ». Tout est dit…
Au fait, en guise d'épilogue à ma petite histoire, et pour les empatiques qui s'inquiéteraient que je croise à nouveau Mme Abecassis après une pareille charge (mais bien méritée), elle a retiré son fils du cours. Mais j'ai quand même fini le livre, ce qui témoigne de ma part d'une abnégation qui devrait susciter l'admiration.
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