Citations sur La brûlure du chocolat (27)
De toute façon, quoi qu'on fasse, on reproduira toujours le modèle parental... On est comme des bestioles qui se débattent dans la toile du schéma familial, on croit qu'on sera plus fort, plus intelligent, plus subtil... Et puis finalement on réalise qu'on n'a pas fait mieux.
L'apéro, c'est le moment où on fait connaissance. On s'installe sur son quant-à-soi, le verre à la main pour garnir, les canapés sur la table pour meubler, on parle parfois de tout, souvent de rien, on s'informe, on s'intéresse.
- Avais-tu déjà remarqué qu'un seul S différencie le terme embraser du mot embrasser?
- C'est parce qu'une bouche qui s'embrase demande juste à être embrassée, me répond-il en riant. C'est ce qu'on appelle "la brûlure du chocolat".
Il m'embrasse avec passion et je m'embrase de ce baiser au goût de chocolat. Puis, quand nos bouches se séparent, il poursuit :
- Chaque fois que tu mangeras un bout de chocolat, ce sera comme un baiser que je t'enverrai.
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Oui, en balayant les rayonnages d’un regard gourmand, je comprends que pour moi la littérature est avant tout une affaire de goût. Et qu’un livre se savoure autant qu’un menu gastronomique.
Ne pas savoir est un châtiment de tous les instants.
Une relation avec quelqu'un, c'est comme un échange, il faut être deux pour le nourrir. C'est un dialogue. Si l'un des deux se tait, ça devient un monologue.
Les batteries d’examens se sont succédés, dont les résultats attestent que, question mécanique, je me porte bien. C’est donc au niveau de l’ordinateur central que ça coince. La chose est aussi simple qu’elle peut paraître complexe : la totalité de mon disque dur a été transférée dans un fichier clandestin dont tout le monde ignore l’emplacement, à commencer par moi.
Du temps... Ce pays aux détours vallonnés dont les allers-retours se font entre un passé révolu et un avenir incertain, cette ligne que certains suivent à reculons et que d'autres franchissent d'un simple pas, cet endroit que, parfois, on laisse s'enfuir mais qu'en général on tente désespérément de retenir...
Il est des situations où même la plus authentique des explications ne parvient pas à vous rendre la dignité qu'un quiproquo a subitement atomisée en quelques malheureuses petites secondes.
Quelques instants sans nouvelles d'un enfant, c'est un abîme sans fond qui se disloque, plus rien de stable, une sorte de rodéo en suspension, le fracas de l'univers qui se désarticule. Et chaque seconde qui passe, c'est le calvaire qui se prolonge jusqu'au plus profond des tripes, les viscères anéantis par un tourment à chaque instant plus corrosif, sans relâche, sans merci.