Elle avait vu en lui le rêve se faire réalité. Elle, c'est Jeanne. Une jeune femme qui s'est fait le serment de quitter au plus vite le climat de misère dans lequel elle vit. Lui, c'est Richard. Richard Tavier, un homme puissant qui poursuit avec succès une carrière politique.
S'il épouse Jeanne, c'est afin de toucher la première moitié de l'héritage de son père. La seconde partie ne lui reviendra que lorsqu'il aura un fils. Or Jeanne est stérile et ne lui donnera donc jamais, cet héritier.
C'est à la mort de son mari, qu'elle apprend que celui-ci l'a déshérité, au profit d'une certaine Suzanna
Da Costa, qui n'est autre que sa jeune maîtresse portugaise. Il est pour elle inconcevable de retrouver l'état de pauvreté duquel Richard l'a sortie. Et pour ça, elle est prête à commettre l'irréparable : se débarrasser de sa concurrente.
Mais voilà, Suzanna est enceinte de Richard. Cela change tout, car l'existence de cet enfant lui donne droit à l'entièreté du patrimoine des Tavier. Les choses deviennent simples : cet enfant sera le sien !
Trêve de plaisanteries, pour son premier roman
Barbara Abel m'a réellement épaté. Elle utilise au départ une aventure traditionnelle, celle de la maternité, pour en faire de pied en cap une histoire hors normes, nous entraînant ainsi dans un huis clos cauchemardesque.
L'instinct maternel, formulation suave produite certainement par la douceur du mot « maternel », qui comporte cependant une touche animale avec le terme « instinct ».
«
L'instinct maternel est divinement animal. La mère n'est plus femme, elle est femelle ».
Victor Hugo
Et si le « divinement » vire au « monstrueusement » ? Eh bien nous y voilà, c'est le ton du roman de
Barbara Abel.
La psychologie des personnages est réalisée de manière approfondie et l'auteure donne pour le coup une belle consistance aux deux protagonistes. La police est je dirai « presque » accessoire dans ce livre, que je qualifierai d'ailleurs de roman psychologique plutôt que de roman policier.
L'instinct maternel restera pour moi une lecture fascinante mais éprouvante, que j'ai d'ailleurs terminée avec une espèce de frénésie compulsive afin d'être libérée d'une sensation oppressante.
J'ai été déconcertée, malmenée, horrifiée mais j'en ai raffolé … chapeau Madame Abel !
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