Nous avons tous des chambres closes dans nos cœurs.
Nous y enfermons au fur et à mesure nos amours non vécues – celles qui n'ont pas été vécues jusqu'au bout, jusqu'à leur mort naturelle. Nous y casons nos amours quand « l'autre » nous a quittés, quand il n'a pas voulu de nous, quand il nous a trahis ou quand il est tout simplement mort (enfin, la mort n'est qu'une forme de la trahison).
Nous y mettons aussi les amours que nous n'avons pas osés vivre, à telle ou autre époque de notre vie.
Il nous arrive d'ouvrir ces chambres : par ignorance, par imprudence, par simple curiosité. Parfois, nous le faisons en toute conscience (c'est ce que nous croyons).
«...Le parachute doit être bien plié.
Même si ce n'est pas le cas, ce n'est pas grave, il y a le parachute de secours.
Et même si ce dernier ne s'ouvre pas, ce n'est pas grave non plus...
Cela n'arrive qu'une fois. »
(Instructions d'un moniteur aux parachutistes débutants.)