Cette pièce est construite à la manière d'un film policier.
Le premier et le troisième acte se passent dans les années 30 tandis que le deuxième est un retour en arrière de vingt ans.
Les mêmes personnages nous apparaissent tour à tour à leur différents âges, et l'actrice qui joue le rôle de l'héroïne principale nous apparaît au deuxième acte dans le rôle de sa mère telle qu'elle était vingt ans plus tôt.
L'auteur, Marcel Achard, grâce à sa sensibilité, à son humour ironique et à sa maîtrise consommée des dialogues, a su greffer, un drame sur un imbroglio de vaudeville.
Une femme s'offre, en toute connaissance de cause, à l'ancien amant de sa mère pour lequel elle se tua jadis. Et le drame se noue autour d'une jeune femme délurée, d'un père et d'un séducteur grisonnant.
Les personnages ont l'air frivole et ils sont graves, on les croit immoraux et ils ont pourtant un idéal.
Toute la subtilité de l'écriture de cette pièce est dans l'aspect trompeur placé sur chacun des rôles.
L'auteur apporte à sa pièce, en empruntant quelques procédés au cinéma naissant, des éléments de modernité et de nouveauté - les ellipses du dialogue, le recours à l'esprit de déduction du spectateur, les fondus, les enchaînés...-
Marcel Achard est, en 1933, un dramaturge innovant. Et sa pièce reste un plaisant moment de Théâtre à redécouvrir, aujourd'hui.
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Acte premier
Chez Rochenoire, le 16 décembre 1932.
Deuxième acte
La scène se passe dans la chambre arabe de l'appartement de Zara, le 7 août 1910. Cette chambre est une horreur amusante. Elle doit être très claire. Des tapis partout, mais presque blancs. Des panoplies de cimeterre, mais en cuivre.
Tous les meubles sont très inconfortables et c'est un supplice de s'y asseoir. Sauf le divan qui, pour l'époque est une innovation. Mais, si cette chambre est tout à fait mauresque, il est nécessaire de se rendre compte qu'elle est située à Paris, alors il y a des plantes vertes partout.
Et, par la baie du fond, on voit la grande roue. Une porte côté jardin donnant sur le vestibule d'entrée, et une porte à gauche, par laquelle on peut gagner l'escalier de service.
Troisième acte
La scène est chez Rochenoire, une heure après le premier acte.
(levers de rideau des 3 actes de "La femme en blanc" de Marcel Achard, parus dans "La petite illustration" en juillet 1933)
Pièce de théatre avec Pierre Mondy et Michel Duchaussoy.