Il y a toujours une perte au départ, celle d'un être cher, ici la mère, disparue depuis un an sans que l'on sache si c'est de manière délibérée ou si elle est morte.
Face à cette perte, on a un être perdu qui tente, tant bien que mal, de retrouver un mode d'emploi pour survivre avec ses enfants. Ce père, ce mari, qui se reproche la disparition de sa femme. Lui qui buvait, qui ne s'occupait plus d'elle, qui avait perdu pied bien avant sa disparition... Et si c'était pour ça qu'elle était partie ? Il ne sait pas, il cherche les indices, il doute, alors il fuit.
La fuite vers la mer bien sûr, présente elle aussi comme un personnage à part entière dans ce livre. Car c'est vers elle qu'il va partir chercher le réconfort avec ses enfants. Lui confier les après-midi de fête qu'il essaye d'organiser sur le bord de la plage à la moindre occasion. Se remémorer les souvenirs de jeunesse. S'évader pour ne plus penser à sa femme...
Et la famille enfin, sans qui Paul n'arriverait pas à surmonter tout ça : son frère et sa femme qui lui offrent un travail pour l'aider à remonter la pente ; le souvenirs de ses propres parents, morts avant qu'il n'ait réellement réussi à les connaître ; et ses enfants qui, par la force des choses, ne sont plus tout à fait aussi innocent qu'ils devraient l'être à leurs âges.
Tous ces thèmes réunis dans une atmosphère lourde, pesante, de celle qui fait qu'on peut basculer à tout moment tellement les êtres sont fragiles et semblent impuissants face aux déchaînements des éléments.
Un récit poignant où même la révélation finale du sort de la mère nous fait comprendre que dans la vie, tout ne se passe pas comme dans un film. On est loin des happy-end américains où tout est bien qui finit bien. Non ici, on est dans la vie, celle qui laisse des traces et où il faut se reconstruire !
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