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3,62

sur 634 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Antoine apprend par le journal télévisé la mort du Maire de la ville de M. Jean-François Laborde.
Dix ans auparavant cet homme a détruit sa vie et celle de sa famille. Sa mère bras droit et maîtresse du Maire a été accusée avec ce dernier dans une sombre et sordide affaire de viol sur deux femmes de condition modeste.
Qui était cette mère, impliquée dans la commune, froide et distante avec ses enfants, mais aussi ce père lâche, inexistant et très compréhensif sur sa situation d'homme trompé. Et quand à Antoine comment supporter le remord d'avoir abandonné son jeune frère Camille dans cette tourmente.
"La renverse" est un fait divers fictif qui fait remonter en nous certaines histoires pas si lointaines. Avec beaucoup de sujets: l'étroitesse des petites villes où les ragots sont le sport national, l'impunité des hommes politiques qui semblent avoir tous les droits et passer au travers des mailles du filet, les apparences trompeuses et la reconstruction.
Un bon roman. du pur Olivier Adam
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Un bon roman servi par la joli plume d'Olivier Adam. Un scandale politique éclabousse la vie de famille des mis en causes. Un homme repart sur son passé pour essayer de vivre pleinement et de ne plus fuir sans cesse ses ressentis.
Un bon livre, un peu mélancolique comme tous les romans de cet auteur.
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Dans un paysage battu par la mer, le vent et le embruns, Antoine semble en exil. Une vie choisie certes, pour échapper à sa jeunesse broyée et à un passé qu'il a effacé. Mais là aussi dans cet environnement entre horizon infini et librairie-refuge, il semble ne pas vouloir laisser de traces durables. Chloé, sa petite amie le pressent elle aussi, composant avec ce bonhomme taiseux : « Un jour je me retournerai et tu ne seras plus là, tu n'auras pas gravé d'empreinte. Et je me demanderais si tu as vraiment existé. »
Mais le passé, malgré tous les efforts d'Antoine, le rattrape un matin au détour d'un titre aux infos : l'annonce de la mort de Jean-François Laborde, homme politique, ministre délégué quelques temps dans un gouvernement, réveille les blessures enfouies et jamais totalement refermées. C'était il y a quinzaine d'années, dans une petite ville-dortoir : son père, sa mère, son frère, des rumeurs, une affaire de moeurs et de politique et des vies qui s'effondrent. Antoine replonge lentement dans le processus de destruction qui l'a conduit, comme son frère, à fuir sa famille et son enfance.
Loin d'un simple étalage de scandale politico-sexuel, Olivier Adam s'intéresse plutôt aux dommages collatéraux de l'affaire et analyse avec justesse les dégâts, les luttes, les petites béquilles qu'on se fabrique pour tenter de tenir encore debout. Il évoque ceux dont on ne parle pas quand les scoops font la Une des journaux. Une lame de fond qui recouvre tout alentour et balaie en profondeur. Antoine, Camille, Léa que l'on n'a pas forcément chercher, penser à protéger, que personne n'a su ou voulu voir souffrir, qui ont tenté de rester à la surface. Et qui ont tous fini par fuir, chacun à leur manière, pour mettre à distance le chaos.
Comme souvent, très souvent, j'ai eu un plaisir fou à retrouver la petite musique d'Olivier Adam, ses âmes errantes qui ne trouvent qu'un peu de repos face aux éléments, sa capacité à sonder les profondeurs de l'âme humaine. Un livre qui m'habite encore, de manière diffuse, parce qu'il me murmure tant de choses qui me sont proches. Plus largement, un bon cru de cette rentrée littéraire d'hiver, avec toujours une petite lueur au bout.
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C'est du Olivier Adam à son meilleur que l'on retrouve dans LA RENVERSE.

Les lieux d'abord, ah la magnifique Bretagne, le bord de mer, le sable, le petit village, les belles maisons et puis une ville de banlieue, un peu anonyme, des maisons semblables dans un quartier à l'apparence paisible où couve le drame et la corruption des élus.
Ensuite les personnages, tous un peu sombres, qui cachent des blessures, des sentiments refoulés, la communication à demi-mots, le thème de la famille, ici la famille de notre héros Antoine est pleine de conflits, de mystères qui vont se dévoiler peu à peu avec des parents pour le moins problématiques et probablement fort malheureux.
Ensuite le drame qui se déploie de façon magistrale, la tension monte et le rythme devient haletant, comme un thriller.
C'est triste, c'est beau aussi, l'auteur excelle à nous faire partager les émotions des personnages. Et l'écriture, je vous dis pas, quel talent !
La fin est magnifique. du grand Olivier Adam.
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Attendre de vivre ...

Beau texte, belle chronologie et suspense pour une histoire familiale avec intrigue, politique, jalousie, pouvoir et argent. Tromperie, scandale, réputation salie, familles désunies.
Voilà en quelques mots cette histoire qui renverse la vie d’un adolescent et qui tant bien que mal essaye de devenir adulte seul, sans repères et pleins de souhaits futurs.
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Olivier Adam a encore su me passionner avec son nouveau roman.
Les personnages, très souvent déprimés, au passé compliqué ont une profondeur qu'il sait mettre en lumière.
C'est ici l'histoire d'un scandale politique qui éclabousse la mère d'Antoine.
Si l'histoire a un air de déjà vu, elle est abordée ici sous un angle différent, c'est-à-dire du point de vue des enfants.
Et il décrit très bien tout le mal que peut faire aux proches l'étalage de ces affaires sur la place publique.
C'est Antoine, maintenant réfugié en Bretagne qui raconte les faits, sa colère, les non-dits.
Son retour sur les lieux de son enfance le libérera-t-il, pardonnera-t-il ?

Quelques répétitions dans la narration mais un style tellement agréable à lire !
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Olivier Adam réussit encore à saisir au plus juste le décor, dont son personnage fait partie intégrante. Dans ce style inimitable de prose sociale, il nous persuade que c'est dans le mélange du cadre et des hommes que se situe le fait déclencheur du mal. L'univers est glauque pour ce fils de la maîtresse du Maire, dans ce ramassis de petits pavillons à l'écart de tout. Surtout quand survient une affaire de viol, dont l'auteur est un notable, Ministre, et pourri. le sujet du roman va être la façon dont le protagoniste se laisse envahir par l'Affaire, dont les retombées vont détruire sa vie. Il s'agit, on le sait, de l'affaire Tron, du nom de l'accusé d'un viol en compagnie de sa maîtresse, orchestré sur deux employées municipales pauvres et immigrés. Les puissants contre les déshérités. Admirable roman social, comme Adam en croque volontiers.
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Roman dont le titre qui questionne, signifie la période de flux nul, de latence entre marée montante et descendante, et qui pourrait se résumer en une quête de vérité sur soi et une famille rigide qui s'embourbe dans un scandale sexuel.
Antoine est un adolescent qui se pose peu de questions, entre un père peu communicatif, autoritaire, et une mère préoccupée par son apparence qu'elle voudrait exemplaire, via son engagement dans les activités de sa ville, sa participation à la messe, ses tenues… Milieu inculte, sans références, petit bourgeois, aux ambitions broyées. La mère notamment, avantagée par son physique, a toujours rêvé d'être une actrice, alors qu'elle était notoirement dépourvue de talent.
Antoine n'est pas épanoui, et se réfugie autant qu'il peut dans la famille de son ami Nicolas, caractérisée par son ouverture, sa tolérance, sa décontraction.
La mère d'Antoine se retrouve tout de même collaboratrice du maire de la ville (en banlieue, à 50 km de Paris), avec une fonction “arrangée“ dans les affaires scolaires. le bruit court qu'elle est aussi la maîtresse de cet homme influent, par ailleurs sénateur et ministre délégué.
Et là, un scandale éclate : le maire, connu pour avoir les mains baladeuses et la drague en seconde nature, a organisé après une inauguration, une “party“ avec sa collaboratrice et deux jeunes femmes, deux paumées, en recherche d'emplois ou de promotion, personnes peu équilibrées, d'origine maghrébine. Jeux sexuels impliquant ces personnes, consentements conditionnés à des promesses, probablement humiliations, etc.
Tous les détails sont révélés lorsque ces deux femmes portent plainte, mais trois mois après les faits, et selon des “mauvaises langues“, poussées par des intrigants, adversaires politiques du maire.
Commence alors une période de calvaire pour Antoine, son jeune frère Camille, et pour Laetitia, la fille du maire, en état de rébellion totale, de révolte éruptive contre son père. Pour ces adolescents, le chemin de croix s'exprime partout, notamment au collège et au lycée. La condamnation est unanime, sévère, injuste, mais implacable: piques, regards soupçonneux, allusions. Antoine ne sait plus vraiment contre qui s'insurger : ses parents méritent-ils pareille opprobre ? Son frère Camille n'exagère-t-il pas sa souffrance ? Laetitia n'abuse-t-elle pas de son aura, de son autorité ?
Antoine souffre d'ingénuité, d'indécision, d'attachement morbide à cette situation, avec des liens familiaux, moraux, intellectuels, qui l'entravent jusque des mois et des années après les faits. Après avoir suivi Laetitia lors d'une fugue en Bretagne, il finit par s'y retrouver seul, y vivre d'expédients, de petits boulots, jusqu'à apprendre la mort accidentelle du maire dix ans après les faits, et à se rendre à ses obsèques, comme pour renouer avec un passé pourtant révolu.
Olivier Adam pose les mêmes questions, celles qui taraudent sans cesse le narrateur Antoine sur près de 300 pages. Et c'est ce qu'on peut reprocher à ce livre, ce “remplissage“ qui donne l'impression qu'on n'avance pas, qu'on patine, que les figures, pour artistiques qu'elles soient, se répètent à l'infini. Impression, plus que réalité, heureusement.
Le sujet des agressions sexuelles se meut à l'étroit, dans le sociétal, les médias, la littérature. Laissant ses victimes sur le bas-côté, il ne dresse aucun piédestal à ceux pris sur le fait, même s'ils obtiennent un non lieu, ni aux proches qu'interrogent notamment les doubles vies qu'ils n'ont pas soupçonnées, et jamais vraiment comprises.
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Ce roman m'a perturbée par sa dureté. Olivier Adam dépeint, une fois de plus avec talent, les petites vies des petites villes, et comme dans ses précédents livres, il me choque par la description des rapports haineux entre père et fils. Comment peut-on survivre à des parents monstrueux, égoïstes au point d'en oublier leurs enfants ? Qui plus est, comment peut-on survivre à un crime impliquant sa propre mère ? Et à une décision de justice qui ne dispense aucune justice ? C'est tout cela que ce roman remue, et c'est puissant.
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Histoire d'un scandale politique qui a brisé l'équilibre déjà bien fragile d'une famille. Antoine, la trentaine, vit en Bretagne et se remémore son adolescence lorsqu'il apprend le décès accidentel du sénateur maire par qui le scandale est arrivé.
Le dernier roman d'Olivier Adam est aussi mélancolique que les précédents voire sombre, très sombre.
Personne n'est épargné : le monde politique, les médias et leur rôle sur le déroulement d'un fait divers, la vie pavillonnaire dans une petite ville de la grande banlieue parisienne et surtout la famille : des parents uniquement préoccupés par leur bien-être ou leurs problèmes, qui ne font nullement attention aux conséquences de leurs actes ou leurs paroles sur les enfants.
Le récit est touchant et se lit d'une traite.
A éviter cependant en période dépressive...
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