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EAN : 9781449427757
128 pages
Andrews McMeel Publishing (23/05/2013)
5/5   1 notes
Résumé :
As fresh a look at the inanity of office life as it brought to the comics pages when it first appeared in 1989, this 40th AMP Dilbert collection comically confirms to the working public that we all really know what's going on. Our devices might be more sophisticated, our software and apps might be more plentiful, but when it gets down to interactions between the worker bees and the clueless in-controls, discontent and sarcasm rule, as only Dilbert can proclaim.
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome fait suite à Teamwork Means You Can't Pick the Side that's Right. (du 13 février 2011 au 20 novembre 2011) qu'il n'est pas indispensable d'avoir lu avant, mais ce serait dommage de s'en priver. Celui-ci contient les strips parus du 21 novembre 2011 au 26 août 2012). Sa première édition date de 2013. Il s'agit de gags en 3 cases (ceux parus du lundi au samedi), ainsi que des strips en 8 cases (4 rangées de 2 cases) correspondant aux strips du dimanche. Tous les strips sont en couleurs et réalisés par Scott Adams. Ce tome contient 120 pages, soit 280 gags. Dans son introduction d'une page, Scott Adams évoque l'expérience de sociologie consistant à faire administrer une décharge de courant électrique par un homme à un autre. Il associe cette pratique à celle de l'autorité en entreprise, ce qui l'a conduit à quitter le monde de l'entreprise et à ne jamais y remettre les pieds.

Wally est en train d'expliquer à Pointy haired Boss le projet qu'il a mené à bien dans un sabir incompréhensible, et il finit par lui glisser l'adjectif auquel il est en train de penser : indispensable. Dilbert déjeune avec sa mère et lui annonce que son chef l'a nommé responsable de projet. Elle lui demande de ne rien en dire autour de lui car elle prétend qu'il exerce le métier de serrurier. Il lui rétorque qu'elle paiera pour son repas. le serveur arrive et se présente comme étant leur responsable de projet. En réunion, Dilbert explique que personne n'a répondu à ses courriels, et que du coup il a établi un planning de projet qui ne reflète ni un consensus, ni la réalité. Wally demande s'il peut en avoir une copie pour le plagier. Dilbert répond que non car il est encore en train de prendre du plaisir à cette illusion de progrès. Un commercial présente son diaporama en expliquant que ses diapositives sont vides parce que personne ne lui a expliqué à quoi sert le produit qu'il doit vendre, et qu'il ne s'en est pas inquiété parce qu'il n'est pas rémunéré à la commission. Il demande à ses interlocuteurs de faire l'effort de répondre qu'ils n'ont pas effectué de commande faute de budget. Dilbert explique à un commercial qu'il aimerait bien acheter des produits de son entreprise, mais que l'entretien avec lui est trop pénible. le commercial lui répond qu'il est passé d'un revenu à la commission, à un salaire fixe et qu'il n'a plus à faire plaisir à la clientèle.

Wally vient trouver Pointy haired Boss pour lui dire qu'il a enfin fini son planning après une semaine de travail. Son chef lui demande d'y rajouter une nouvelle tâche : Wally répond que ça va lui prendre jusqu'à ce qu'il lui demande autre chose. Wally et Dilbert voient leur chef avec un visage contrarié : une colère dirigée contre son interface de téléphone. Wally lui conseille de courir droit dans un mur, et se tourne vers son collègue en lui disant que parfois il faut espérer que la solution la moins pire soit la plus drôle. Pointy Haired Boss vient trouver Dilbert en lui disant que chaque fois qu'il quitte son cubicule, quelqu'un lui envoie un courriel anonyme avec un article sur les pires chefs. À côté, Wally sourit en se rappelant que la corrélation n'implique pas la causalité. Un collègue se plaint à Dilbert et Wally que tout ce qui pouvait mal se passer s'est mal passé au cours de la semaine qui vient de s'écouler. Dilbert lui répond qu'en étant positif il s'est rapproché de 7 jours de la mort. L'autre s'en trouve tout ragaillardi, et Dilbert se tourne vers Wally pour lui dire qu'il trouve ça terrifiant quand ça marche.

Les tomes de Dilbert se suivent et se ressemblent. Scott Adams a déjà eu l'occasion de le dire à plusieurs reprises : il sait qu'il ne sait pas dessiner, ce qui n'entame en rien son succès. Ses personnages sont détourés d'un trait fin uniforme, avec des bras trop petits, des troncs et des têtes trop gros, des gros nez, et des yeux souvent tout ronds. Ils présentent peu de détails : toujours la même tenue vestimentaire pour chaque personnage, par exemple une chemisette et une cravate qui rebique pour Dilbert, sans oublier ses deux stylos dans la poche de la chemisette et ses lunettes rondes. Wally porte le même type de chemisette banche avec les mêmes stylos (juste un tout petit trait qui dépasse) des lunettes carrées, mais une cravate qui ne rebique pas, sans oublier ses trois cheveux au-dessus de chaque oreille. Pointy haired Boss porte une veste assortie à son pantalon, et mérite bien son nom avec ses deux touffes de cheveux dressées de chaque côté d'un crâne dégarni, comme deux cornes d'un diablotin ridicule. La chevelure d'Alice est toujours aussi étrange : une masse de cheveux de forme triangulaire. de temps à autre, le lecteur voit passer un animal anthropomorphe représenté de manière tout aussi minimaliste : Dogbert toujours aussi cynique et manipulateur sans oublier condescendant, Catbert toujours parfait à jouer avec les employés en tant que responsable des ressources humaines, et un rat humain. le dessinateur innove un peu avec un robot en forme de requin, la présence de la vache à faire de l'argent (la poule aux oeufs d'or), ou encore les jumeaux Brendan et Brandon. Tous sont dessinés dans le même mode simpliste.

Come d'habitude, les mises en scène sont souvent les mêmes : les personnages assis à une table de réunion en train d'échanger, et parfois (mais très rarement) en train de travailler. le lecteur retrouve également les autres prises de vue classiques de la série : la case représentant les trois étages supérieurs de l'immeuble vus de l'extérieur dans chaque strip du dimanche, Dilbert ou une autre personne en train de travailler dans son cubicule, Pointy haired Boss se tenant devant le bureau de sa secrétaire, Wally en train de prendre son café, Pointy haired Boss recevant un de ses employés dans son bureau. de temps à autre, Scott Adams sort de sa zone de confort, mais pas du minimalisme, avec un lieu sortant de l'ordinaire : une fête entre employés, un restaurant, un club pour millionnaire, Pointy haired Boss dans sa voiture, Dilbert faisant un peu de marche à pied à l'extérieur. Cela reste très limité pour ne pas trop perturber les confortables habitudes du lecteur. Il est vraisemblable qu'au bout de 3 pages, soit une semaine de parution avec 6 strips de 3 cases, et le strip du dimanche en 8 cases, le lecteur retrouve effectivement ses aises, et surtout ait éclaté de rire à l'un des 7 gags. le gentil cynisme de l'auteur fait mouche très rapidement. Impossible de résister à la notion de chef de projet, titre attribué à Dilbert qui ne peut pas s'empêcher d'ne ressentir un peu de fierté, au caquet vite rabattu par sa mère. L'arrivée du serveur se déclarant chef de projet, pour effectuer le service du repas met en avant à quel point cette appellation a été vidée de tout sens, juste pour flatter des employés qui continuent à accomplir exactement les mêmes tâches, avec un salaire inchangé, juste enorgueillis par la notion de responsabilité contenue dans ce titre honorifique.

C'est que Scott Adams est très fort pour brocarder les modes managériales, mais aussi pour épingler l'absurdité de la vie de bureau, et de la vie en général. Comme il peut s'y attendre (et il est même venu pour ça), le lecteur s'esclaffe devant la caricature de comportements ou d'outils de travail : les courriels auxquels personne ne répond, les plannings non respectés ou totalement inventés déconnectés de toute plausibilité, le stage pour améliorer son charisme, le fantasme de la création d'une appli qui rendra millionnaire, les conseils donnés par des collègues dénués de toute compétence dans le domaine, la façon de faire payer pour des applis dont il existe des versions performantes gratuites, les individus préférant communiquer par appareil (téléphone, ordinateur) interposé plutôt qu'en face à face, la gestion des calendriers électroniques, la spécialisation croissante des métiers qui rend plus facile de faire croire à des mirages mais aussi plus compliqué de se faire comprendre par des non-spécialistes, etc.

L'auteur se montre tout aussi drôle, mais plus cruel quand son gag met en lumière l'absurdité d'une stratégie ou d'un comportement. En fonction de son expérience professionnelle, le lecteur en ressentira l'acuité avec plus ou moins de force. Impossible de rester de marbre à l'injustice criante des services dont le budget se trouve réduit alors qu'ils l'ont bien géré, parce qu'il faut compenser les pertes d'un autre service qui a mal géré. Il en va de même pour l'injustice du directeur ou président qui voit ses bonus augmenter quand les résultats sont bons, alors que l'employé voit sa charge de travail augmenter s'il a été efficace. Les constats sont tout aussi pénétrants et douloureux quand ils s'appliquent à l'individu. Ainsi le lecteur rit et grimace avec le stage pour améliorer son charisme, avec le téléphone vu comme une machine à voyager dans le temps (pour passer en avance rapide, il suffit de jouer avec), avec la volonté de changement dans l'entreprise juste pour créer l'illusion d'une stratégie en interne et en externe, avec l'incapacité de quelqu'un à comprendre qui ressemble fortement à l'incapacité d'une autre personne à expliquer, avec la sensation que les règles édictées au nom du management servent souvent à rendre plus difficile la vie de l'individu. Ça fait encore plus mal que de prendre conscience que l'augmentation de la population mondiale induit que la valeur potentielle de chaque idée d'un individu tend vers zéro (parce que la probabilité que quelqu'un l'ait déjà eu confine à la certitude). C'est un constat terrible que de reconnaître que les organisations efficaces sont de plus en plus complexe ce qui induit que chaque employé se voit attribuer des tâches de plus en plus parcellaires et donc difficiles de concevoir leur place dans le grand tout et de se sentir motivé. Par moment, l'auteur touche au génie avec le stagiaire du stagiaire, position absurde et non rémunérée, mais terriblement juste du point de vue économique (coût zéro pour les entreprises) et de l'expérience à acquérir pour pouvoir décrocher un premier emploi.

Les tomes de Dilbert se suivent se ressemblent : dessins et narration visuelle minimaliste pour un impact maximal. Humour irrésistible basé sur un regard acéré sur l'entreprise, ses processus idiots, et ses aberrations systémiques. Un réel humanisme qui se ressent dans l'empathie avec les personnages, et un regard sans illusion sur l'existence humaine.
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