Notre ami Champfleury disait volontiers que si on voulait, dans son propre intérieur, mettre chaque tableau en valeur, on devrait ne suspendre qu'un seul tableau par panneau. Mais, ajoutait-il aussitôt en souriant, je n'ai jamais pu appliquer ma théorie.
Dans certaines décorations théâtrales, par exemple, où il faut combiner des effets perspectifs qui doivent être vus de spectateurs placés circulairement, bien que le décor soit, dans son ensemble, exécuté suivant un tracé unique, il est souvent utile, à l'aide de ce que nous appellerons, pour faciliter notre explication de mots qui ne sont pas pris ici dans leur sens technique, il est souvent utile, à l'aide de points de vue particuliers, de donner un aperçu de lignes de fuites, aidant à conduire l'œil, sans brusque secousse, des premiers plans de la scène aux lointains les plus vaporeux.
Le trompe-l'œil par le tracé perspectif est parfois d'une grande ressource dans l'art décoratif. Ce n'est plus là une sorte de chinoiserie comme le trompe-l'œil peint d'une façon méticuleuse, c'est un effet obtenu grâce à un tracé tout spécial, qui est quelquefois fort utile pour aider à l'illusion.
Le trompe-l'œil peint ne comporte pour la masse que des choses faites de telle façon que les traces des coups de pinceau sont invisibles. Au besoin, le trompe-l'œil doit pouvoir se regarder à la loupe et même au microscope.
Or, le trompe-l'œil peint, c'est toujours une oeuvre de patience, et, de plus, même, on peut dire que l'objet choisi dans le tableau n'est pas souvent très heureux.