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Citations sur Autour de ton cou (38)

L'hiver m'a prise par surprise. Un matin, je suis sortie de l'immeuble et j'en suis restée bouche bée. On aurait dit que Dieu déchiquetait des mouchoirs en papier blanc et jetait les confettis d'en haut.
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Elle regarda en face de nouveau ; le soldat s'éloignait à présent, mais même à cette distance, elle vit son regard mauvais. Le regard mauvais d'un adulte qui peut fouetter un autre adulte si bon lui semble, quand bon lui semble.
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Elle avait fini par comprendre qu'élever les enfants à l'américaine, ça signifiait jongler d'une angoisse à l'autre, et que cela venait d'une surabondance de nourriture : parce qu'ils avaient le ventre plein, les Américains avaient le temps d'avoir peur que leurs enfants aient une maladie rare sur laquelle ils venaient de lire un article, et ils pensaient qu'ils étaient en droit de protéger leurs enfants des déceptions, du besoin et de l'échec. Parce qu'ils avaient le ventre plein, les Américains pouvaient s'offrir le luxe de se féliciter d'être de bons parents, comme si s'occuper de son enfant était l'exception et non la règle.
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Ces garçons qui avaient grandi avec Sesame Street et Enid Blyton, mangé des corn flakes au petit déjeuner toute leur enfance durant et porté des sandalettes soigneusement cirées pour aller à l'école primaire du personnel universitaire, les voilà qui découpaient aujourd'hui les moustiquaires des fenêtres de leurs voisins, en retiraient les lames de verre et grimpaient dans les maisons pour voler télévisions et magnétoscopes.
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Elle voulait qu'Azuka apprenne les coutumes de ces étrangers parce que si les uns dominaient les autres, ce n'était pas parce qu'ils avaient plus de valeur mais parce qu'ils avaient de meilleurs fusils.
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J'étais sonnée. Les dix heures de vol de Lagos à New-York et l'attente interminable pendant que la douanière passait ma valise au peigne fin m'avaient laissée sur les rotules, et la tête dans le coton. La douanière avait examiné mes aliments comme si c'était des araignées. Elle avait enfoncé ses doigts gantés dans les sacs étanches d'egusi pilé, de feuilles d'onugbu séchées et de graines d'uziza, et fini par confisquer mes graines d'uziza. Elle avait peur que je les fasse pousser dans le sol américain. Peu importe si les graines avaient séché des semaines au soleil, si elles étaient dures comme un casque de vélo.
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J'ai été content quand j'ai vu ta photo, a-t-il ajouté en faisant claquer ses lèvres. Tu avais la peau claire. Il fallait que je pense au physique de mes enfants. Les Noirs à la peau claire s'en sortent mieux en Amérique.
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Au restaurant, beaucoup de gens te demandaient depuis quand tu étais venue de Jamaïque parce qu'ils croyaient que tous les Noirs qui avaient un accent étranger étaient jamaïcains. Ou bien, si certains devinaient que tu étais africaine, ils te disaient qu'ils adoraient les éléphants et avaient envie de faire un safari.
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La chorale avait commencé à chanter. C'était un de ces dimanches où le prêtre bénit les fidèles avec de l'eau sainte au début de la messe, et le père Patrick parcourait la nef en aspergeant les gens à l'aide d'une sorte de grande salière. Ukamaka l'observa en songeant que les offices catholiques étaient tellement moins vivants, en Amérique; au Nigeria, c'est une branche de manguier d'un beau vert vif que le prêtre aurait trempée dans une sceau d'eau sainte, tenu par un bedeau affairé et en sueur; il aurait arpenté les travées en la faisant tournoyer, en projetant de l'eau sainte à la ronde; les gens auraient été trempés; ils se seraient signés en souriant, et se seraient sentis bénis.
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"La vie est bonne, papa?" C'est ce que Nkiru s'est mise à me demander depuis peu au téléphone , avec cette pointe d'accent américain qui me trouble vaguement. Je lui dis qu'elle n'est ni bonne ni mauvaise, que c'est la mienne, c'est tout. Et c'est ce qui compte.
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