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sur 307 notes
Réflexion sur la vieillesse dans notre société contemporaine, essai personnel, enquête et réflexion construite sur des rappels historiques, des références littéraires, cinématographiques, philosophiques. Les vieux et surtout les vieilles (elle n'aime pas les euphémismes utilisant du terme senior) sont invisibilisés dans notre société. Essai très riche par ses références, peut-être un peu optimiste car l'auteur, si elle se revendique comme vieille, n'est pas encore atteinte par les maux du très grand âge.
Il est également amusant de constater que de nombreux anciens soixante-huitards pour qui il était "interdit d'être vieux" s'intéressent aujourd'hui à ce sujet. Il nous concerne tous car quel que soit notre âge nous sommes soit des vieux soit des futurs vieux.
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Convoquant les créateurs , mais aussi son expérience personnelle, Laure Adler, soixante-dix ans , nous invite à flâner au pays de la vieillesse, plaidant pour une intégration des générations et non une relégation des personnes âgées, comme c'est actuellement le cas.
Se plaçant dans la lignée des écrits de Simone de Beauvoir, l'animatrice de L'Heure Bleue analyse avec finesse l'arrivée de cet âge de la vie qu'on ne sait vraiment délimiter soi-même mais qui se révèle fort désagréable à première vue. Tout l'art de l'essayiste est de nous convaincre du contraire, utilisant les exemples (entre autres) de Duras, Louise Bourgeois ou Matisse qui ont su exploiter au mieux l'expérience acquise au sein de leur art.
Dans une société vieillissante, une réflexion nécessaire pour des lecteurs de tous âges.
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Sa culture et sa vision du monde permettent à Laure Adler dans son nouvel essai « La voyageuse de nuit » de parler de la vieillesse. A l'aide de références littéraires et historiques, elle dresse un savoir-vivre de ce que devrait être la vieillesse dans notre monde moderne.
Plutôt punkette que mondaine, âgée de soixante-dix ans, Laure Adler réfléchit à travers « La voyageuse de nuit » sur ce que le terme de vieux /vieille recouvre dans notre Europe, elle aussi bien âgée, qui préfère reléguer plutôt qu'intégrer (mais ce n'est pas le seul groupe social qui subit ça).
Dans « La voyageuse de nuit », Laure Adler décrit comment la vieille fait plus peur que le vieux. Depuis la nuit des temps, elle est accusée de donner la maladie avec sa ménopause. de plus, lorsqu'elle n'est pas sous l'autorité d'un mari ou d'un frère, elle est souvent associée à la folie ou la sorcellerie. Encore en Inde, actuellement, une veuve est déclarée responsable de la mort de son mari. Elle est répudiée dans une grande misère en dehors de son village.
En annonçant qu'en maison de retraite, il y a deux hommes pour huit femmes, Laure Adler aborde aussi le sujet de la sexualité. Elle rappelle qu'il peut exister d'autres voies : Une loi autorise les assistants sexuels en Suisse depuis 2017. Des pancartes sont suspendues aux portes des chambres de maison de retraite avec écrit « Ne pas déranger » au Danemark. Il existe des « chambres d'intimité » au Québec. Des robots « sexuels » au Japon.
On mesure la lourdeur du tabou en France. Les revues scientifiques commencent à aborder ce sujet mais rien ne change dans les institutions et dans les moeurs. Avec la pandémie du Covid, le sujet n'est pas primordial puisque la liberté n'est pas reconnue aux habitants des Ehpad.
Un détail qui m'a fait sourire amèrement concernent les camps Sun City qui ont vu le jour dès 1960 en Arizona puis maintenant dans tous les États-Unis. le même entrepreneur aurait construit aussi les camps d'internement pour Japonnais pendant la seconde guerre mondiale…
Cet essai ne donne pas de solution. Il propose des pistes de réflexion où le lecteur pioche ce qui lui semble intéressant. Une cinquième branche de l'assurance maladie est en cours de création qui concernera la dépendance. Un rapport pourrait obliger les retraités à en abonder le fonds, en oubliant ce qui fait le fondement de notre système de santé, la solidarité ! A méditer …
Alors nos représentations doivent évoluer. Actuellement, 700 000 personnes vivent en Ehpad. Laura Adler dénonce la prise en charge des établissements à but lucratif, c'est à dire ceux qui font du bénéfice sur le prix de journée de leurs résidents. 80 % des personnes sont en institution et heureuses avec l'aide d'aidants familiaux ou professionnels.
« La voyageuse de la nuit » est un essai de Laure Adler, elle-même considérée comme sénior, qui dresse un état des lieux de la vieillesse en Europe, mais surtout en France, en passant par les représentations qu'il faudra combattre pour donner une place citoyenne au grand âge.
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/09/23/laure-adler-la-voyageuse-de-nuit/



Lien : https://vagabondageautourdes..
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Un bel écrit sur la vieillesse que nous donne Laure Adler. C'est fourni en référence littéraire mais également en rencontre, en expérience dont celle de l'auteure. J'ai beaucoup aimé l'écriture, le traitement du sujet. Je l'ai lu sur la vieillesse, la mort mais d'un point de vue plutôt "optimiste. J'ai apprécié notamment le passage sur le confinement et la place des plus de 70 ans dans cetge période. Je vous le recommande

#netgalleyfrance #lavoyageusedenuit
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Ce «carnet de voyage» est un recueil très documenté faisant référence à de nombreuses personnalités et textes, de différentes époques, sur le thème de la vieillesse et je dois avouer que je me suis assez ennuyée à la lecture des 2 premiers tiers du récit.
La dernière partie m'a davantage intéressée avec un récit portant particulièrement sur des témoignages et des expériences menées en Ehpad. Un texte militant à certains moments s'appuyant sur du «vécu», lui donnant plus de force et de conviction.
Il n'en demeure pas moins que cette ultime étape sera vécue ou subie par chacun.e en tenant compte des facteurs sociétaux, familiaux..... un sujet qui nous concerne tous.
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J'ai goûté moyennement ce livre, même si je préfère, à tout prendre, parcourir les écrits de son auteure que d'ouïr son horrible voix.
Le voyage, terme constituant un pratique fourre-tout, déjà, me semble une vue de l'esprit qui n'est pas la mienne pour la vieillesse.
Je n'ai trouvé dans l'ouvrage, dont on a quand même fait un certain battage, rien de spécialement original, pas plus qu'une idée véritablement accrocheuse.
Sans doute va-t-on m'écorcher vif, mais l'ensemble sonne (ce n'est que mon avis) pompeux et bassement intello.
Ce n'est pas une critique contre Laure Adler en particulier, j'ai apprécié son livre sur les maisons closes.
Sur la mort et la vieillesse, tout compte fait, je préfère Montaigne, et pas seulement parce qu'il est périgourdin. Ou Colette. Ou Victor Hugo. Ou George Sand.
Oui, je sais, c'est moins à la mode.
Et pourtant !
Désolé.
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Que cette "voyageuse" est ennuyeuse ! Livre peu construit qui ressemble plus à un carnet de bord sur lequel sont notées des impressions, des anecdotes qu à un ouvrage d auteur.
Certains passages sur les beaux et riches qui ne se sentent pas vieux sont dignes de la presse "people" ou de publicité pour "senioriales".
De plus, beaucoup de fautes d orthographe et de syntaxe. La faute à qui : à l imprimeur ou au relecture des éditions Grasset ?
La faute la plus monumentale, page 114 : l auteur cite Simone Signoret (comparaison entre vieillissement masculin et vieillissement féminin) : "les rides les buTinent alors qu elles nous enlaidissent". le relecteur était il poète ou bien ignorait il l existence du verbe "buRiner"?
En résumé : la littérature de Laure Adler ne me laissera pas un souvenir impérissable.
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Un roman très décevant, dont le sujet , le passage à la vieillesse, m'avait pourtant séduit mais quelle énumération de lieux communs, non reliés les uns aux autres, qui demanderaient à être approfondis! le style n'est pas très plaisant et le manque de plan finit par lasser. C'est dommage car Laure Adler est une excellente journaliste, dont j'adore l'émission sur France Inter le soir, l'heure bleue; mais pour ce roman, c'est pour ma part une grosse déception.

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Laure adler vient d avoir 70 ans l occasion pour elle de se pencher sur la vieillesse . Durant 4 annees , elle a parcouru la france et interwievé des personnes agees connus comme edgar morin, agnes varda ou inconnues. de ces rencontres est né un livre, la voyageuse de nuit, carnet de notes au pays des seniors . Aucun des aspects de la vieillesse n est éludé : la solitude, le lien social qui se distend, la mémoire qui fout le camp...Laure adler propose des pistes pleines d espoir, la sexualité, la création, la vieillesse comme un chemin de sagesse. Un livre émouvant, triste et parfois drôle
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VOYAGE EN TERRE INCONNUE

▶️ «La vieillesse est un voyage de nuit : la terre lui est cachée ; elle ne découvre plus que le ciel ». C'est avec ce très beau titre tiré de «la vie de Rancé» De Chateaubriand que Laure Adler entend nous convier vers un pays méconnu pour beaucoup encore mais certain pour (presque) tous, aux reliefs escarpés, souvent rudes mais pas toujours - une contrée dont on ne revient pas, la vieillesse, considérée dans nos sociétés occidentales modernes comme «un surplus, une sorte d'excédent, une poche d'inutilité et d'incapacité».
▶️La vieillesse vécue selon Beauvoir comme l'expérience de la résignation et des amoindrissements, «l'âge du jamais plus »...
▶️Dans cette enquête culturelle, fouillée et érudite, l'auteure cite les plus belles pensées sur ce qui a pu être écrit jusqu'ici sur la vieillesse, des grecs anciens aux philosophes du XXème siècle, des romanciers classiques (Balzac, Voltaire, Proust, Mauriac...) aux écrivaines, essayistes et historiennes féministes contemporaines (Beauvoir, Groult, Giroud, Ernaux, Duras, Ozouf...), car dans notre monde du dictat de la jeunesse et de l'apparence, la vieillesse est encore plus rude pour les femmes, qu'elles l'acceptent ou qu'elles la combattent : «être vieux est une horreur. Être vieille est encore pire », et d'ajouter : "une des dernières découvertes de la culture occidentale, c'est qu'il est préférable de ne pas mourir"...
▶️ L'auteure aborde aussi son propre rapport à l'âge et à sa vieillesse, à la sexualité et aux regards des autres : «ce n'est pas tant de se trouver moche dans le miroir qui est désagréable que de ne pas se reconnaître »...
▶️ Une dernière partie consacrée au grand âge et aux EHPAD, aux résidents (dont ses parents) et à ceux qui s'en occupent - aux politiques publiques insuffisantes et aux moyens qu'il faudrait allouer pour accompagner dignement nos anciens, ces vieux que nous serons aussi un jour...
▶️ Un essai très documenté, passionnant, d'une remarquable intelligence - une réflexion profonde et érudite - une lecture nécessaire...
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