Adler-Olsen Jussi – "
Profanation : la deuxième enquête du département V" – Albin Michel/Livre de poche, 2012 (ISBN 978-2-253-17903-0) – première éd originale danoise en 2008
Le hasard fait que j'ai lu ce roman policier juste après avoir terminé "
La sirène rouge" de
Maurice G. Dantec (voir recension). le thème est relativement voisin, mais la comparaison tourne nettement au désavantage de cet auteur danois : même en tenant compte d'une hypothétique médiocrité de la traduction, l'écriture est bien moins bonne, la maîtrise de l'intrigue laisse à désirer, le suspense traîne souvent en longueur.
L'auteur prend pourtant lui aussi comme thème ces violences et meurtres gratuits que certains groupes de personnes commettraient pour assouvir leur perversité. Malheureusement, il tombe dans les lieux communs : il s'agirait bien sûr d'un groupe de gosses de riches devenus des magnats très en vue dans la "jet-set", et c'est l'élément féminin – la traditionnelle sorcière malfaisante – qui aurait été le moteur et serait devenue la traîtresse. Quant au flic enquêteur, il est bien évidemment empêché de mener ses investigations par une hiérarchie à la solde des vilains. Bof.
Seul intérêt : l'auteur base son propos sur l'évocation du film "Orange mécanique" ("A clockwork orange") réalisé par le britannique
Stanley Kubrick et sorti en 1971, qui est une adaptation du roman d'
Antony Burgess sorti en 1962. Personnellement, ayant horreur de toute représentation d'une violence quelconque (merci, j'ai assez dégusté dans mes propres os et tripes), je n'ai jamais voulu voir ce film. Je constate en revanche – sans dater précisément ce phénomène – que les romans policiers et "thriller" sont de plus en plus souvent parsemés de scènes extrêmement violentes décrites avec une complaisance toujours plus malsaine, certains romans se limitant même à ça.
Beaucoup de sources mentionnent et s'inquiètent également des jeux vidéos de même type, massivement diffusés auprès des adolescent(-e)s – tout comme la pornographie d'ailleurs – sans qu'aucune instance publique ne s'en alarme autrement qu'à grands jets de larmes de crocodile.
Ceci reflète sans doute la déliquescence spirituelle et morale bien engagée dans notre société occidentale, cyniquement exploitée par les virtuoses de la manipulation mentale dont semble disposer les hordes de l'État Islamique (pour ne prendre que cet exemple parmi tant d'autres)...
Un roman médiocre, dont la lecture ne me semble franchement pas indispensable.