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EAN : 9791022603669
173 pages
Editions Métailié (23/04/2015)
2.68/5   11 notes
Résumé :
« Et je n'arrivais pas à m'habituer à vivre mort. » Brito a émigré clandestinement dans une ville qu'il ne connaît pas et dont il ignore la langue. Un dimanche après-midi, à la suite d'un incident dans le métro, après avoir fait du lèche-vitrine avec sa femme et son fils, il se perd et ne retrouve plus le chemin de sa maison. Le retour chez lui s'avère impossible. Après une nuit d'errance dans la ville, où il ne rencontre que des étrangers qui ne parlent pas sa lang... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
C'est une aventure insolite, loufoque, à la limite de l'absurde que vit ici Brito.
Après une après-midi shopping et un incident de métro, Brito, sa femme et leur fils se retrouvent sans moyen pour rentrer chez eux. Pour vous et moi, cela ne poserait aucun soucis. Nous pourrions aller voir un agent et lui demander une solution alternative, prendre un taxi, un bus ou que sais-je encore. Mais pour Brito, rien n'est simple. Immigré clandestin, il ne parle pas la langue de son pays d'accueil et préfère éviter par tous les moyens de se faire remarquer. Il ne doit pas prendre le risque d'être renvoyé au pays.
Commence alors un périple pour rejoindre le foyer familial dont il ne connait même pas l'adresse. Un périple dans lequel il prendra des décisions insensées, rencontrera des personnes avec lesquelles il ne peut pas communiquer, fera face à des situations totalement absurdes et se fera maudire par sa femme.

A travers cette mésaventure, Brito nous raconte sa vie d'étranger dans un pays où il n'existe pas. Comment exister lorsqu'on ne peut pas communiquer avec l'autre? Comment exister lorsqu'on ne trouve pas de travail et qu'on ne peut s'occuper de sa famille? Comment exister lorsqu'on ne doit pas se faire remarquer? Voilà ce qu'est la vie de Brito: « vivre mort ».

J'ai eu beaucoup de mal à comprendre le titre de ce roman. Il faut dire que j'ai vraiment été perturbée par ma lecture. C'est un roman particulier, que j'ai parfois eu du mal à suivre puisque nous sommes dans l'esprit de notre personnage principal qui finalement se perd un peu en lui-même. Et puis, lorsque j'ai tourné la dernière page, pris un peu de recul, j'ai compris le sens. Brito est « mort » le jour où il a quitté son pays et ses repères. le voilà dans un nouveau pays, comme un nouveau né, où tout est à apprendre, tout est à acquérir de nouveau. Et la chose n'est pas vraiment facile. Brito le vit mal et ne sait pas comment s'en sortir et la mésaventure narrée dans ce livre symbolise finalement la vie de cet exilé, de tous les exilés…

Comme je l'ai dit, j'ai eu du mal à ne pas me perdre dans ce livre. C'est assez décousu, un peu répétitif, mais pourtant c'est rythmé, drôle et complètement décalé. Je me suis parfois perdu dans les dialogues. L'auteur n'utilise ni tirets ni autres signes distinctifs. J'ai eu des difficultés à connaître l'identité de celui qui parle: Brito ou sa femme? Monologue ou dialogue? Les pensées de notre personnage principal partent tellement dans tous les sens qu'on a du mal à s'y retrouver. Ses décisions n'ont aucun sens et l'histoire s'en ressent.

J'ai bien cru, au début de ma lecture, que j'allais abandonner. Je n'accrochais pas vraiment, je ne voyais pas où l'auteur voulait en venir. Cependant, j'ai persisté et je ne le regrette pas. Au delà de ces situations absurdes, il y a un vrai message, celui du quotidien de l'étranger: le logement minuscule, l'emploi précaire et non valorisant, la pauvreté, la difficulté d'intégration, le mal du pays, l'indifférence et le mépris…

Je trouve qu'en cette période où ce sujet rejoint l'actualité, ce roman peut être intéressant à lire, pour réfléchir et comprendre.
Lien : http://lepetitmondedegren.wo..
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Si le titre laisse présager d'un roman humoristique, je préfère vous détromper tout de suite : il s'agit ici d'une famille portugaise qui a choisi d'émigrer suite à un crime du père (qui agissait en légitime défense, pourrait-on dire). Bref, les voici sur "l'île", où il pleut tout le temps, où les gens sont toujours pressés et où on conduit à gauche : vous l'avez ?

Contrairement à ce qu'on leur avait dit, la vie n'est pas plus rose de l'autre côté de l'Europe. Brito ne trouve pas de travail, tandis que sa femme trime du matin au soir comme femme de ménage. Ils vivent à trois dans un minuscule studio avec sanitaires sur le palier. Pour passer le temps, Brito et son fils (pas encore scolarisé) font tout ce qu'ils peuvent.

Pourtant, tout va basculer lorsque le métro qu'ils ont l'habitude de prendre pour rentrer chez eux tombe en panne. Comment retrouver le chemin de la maison quand on ne parle pas (et lit encore moins) la langue du pays ? Quand on est invisible et que personne ne semble vouloir vous aider car vous venez voler le pain des habitants ? Quand on sait que la police est à nos trousses et cherche à nous renvoyer chez vous ?

Le roman réussit à mettre en exergue la difficulté d'être un étranger : l'attente, la solitude, et l'espoir que la solidarité entre immigrés améliorera le quotidien.

Pourtant, quelques points m'ont gênée ou déçue, comme par exemple les dialogues sans tirets ou signe distinctif (on passe pas mal de temps à se demander qui a bien pu dire cette phrase, Brito ou sa femme ?). Il s'agit du style de l'auteur, et je respecte ça, mais cela est resté trop brouillon pour moi. de plus, j'avais l'impression qu'il passait son temps à chercher comment il allait bien pouvoir terminer son roman !

Malheureusement pour les personnages, cela se solde par une fuite éternelle. On peut au moins accorder à l'auteur qu'il a le sens du réalisme...
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Un couple et son enfant partis se promener se perdent sur le chemin du retour après un incident dans le métro. Ils sont incapables de retrouver leur chemin car ils ont émigré clandestinement sur l'île depuis peu, ne parlent pas la langue et personne ne les comprend. Leur voyage retour se transforme en un périple digne de l'Odyssée d'Ulysse où le père, se sentant incapable d'assurer le minimum pour sa famille, s'impose des épreuves dans lesquelles il doit être capable de voir les signes qui le ramèneront chez lui. Un roman sur l'exil et l'éloignement mais également sur l'exil intérieur de cet homme qui pour expier la faute qui les a amenés là lui et sa famille se contraint à des choses absurdes pour contrecarrer les plans du destin. Un très bon roman.
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Quelques passages excellents ponctuent les pages et permettent de tenir la lecture, de ne pas l'abandonner. le roman accuse des longueurs, des répétitions, il est barré, décalé, "... un Portugais qui écrit des livres comme Almodovar fait des films." est-il écrit en 4ème de couverture (Néon, Allemagne), j'aurais dû me méfier, je n'aime pas Almodovar, je ne comprends rien à son cinéma...

Décousu, dur à suivre, ce roman réserve de bonnes surprises néanmoins, comme cette description positive d'un logement petit et sans doute un peu salubre : "C'était un lieu magique, là où on vivait. Chaque coin avait sa propre vie : le frigo nain s'ouvrait depuis le lit, qui avait une sortie directe sur l'extérieur, la commode se changeait en table à manger, le socle de la télévision faisait aussi chaise, le fil électrique servait pour la lumière, étendre le linge et accrocher les dessins du petit, la table de chevet devenait plan de travail pour préparer les repas, le tapis de la cuisine donnait sur la chambre et le salon, le miroir faisait cadre dès qu'on s'y regardait, l'étagère de l'épicerie accueillait les produits de toilette, les verres, les assiettes et les couverts.Il ne manquait rien." (p.29)

A lire sur un thème proche, un roman culte en Hongrie et très bien, testé sur ce blog : Épépé, de Frenc Karinthy
Lien : http://lyvres.fr
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un roman qui traite de l'immigration et de la difficulté de l'intégration d'une façon pour le moins étrange On vit cette histoire comme un rêve cauchemar qui vous colle à la peau longtemps après le réveil. Ce genre de rêve aux situations inextricables dans un monde hostile aux voies sans issues.
Un véritable tour de force dans cette écriture qui nous fait vivre profondément le mal-être intérieur d'un immigré.
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
Carla m’a suivi en tirant sur sa microjupe pour cacher la tache de bave, ainsi que ses fesses qui s’obstinaient à en sortir. Tellement, que je lui avais déjà dit d’arrêter les frites. C’est que même en travaillant douze heures par jour, elle n’arriverait jamais à brûler autant de graisse. Tout le lard qu’on avale doit bien atterrir quelque part.

elle te serre un peu cette jupe on dirait, je lui ai dit

tu veux dire que chuis grosse ?

je parlais juste de la jupe

la jupe a pas bougé

alors oublie, mais doit y avoir un problème de métro

change pas de sujet
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C'était un lieu magique, là où on vivait. Chaque coin avait sa propre vie : le frigo nain s'ouvrait depuis le lit, qui avait une sortie directe sur l'extérieur, la commode se changeait en table à manger, le socle de la télévision faisait aussi chaise, le fil électrique servait pour la lumière, étendre le linge et accrocher les dessins du petit, la table de chevet devenait plan de travail pour préparer les repas, le tapis de la cuisine donnait sur la chambre et le salon, le miroir faisait cadre dès qu'on s'y regardait, l'étagère de l'épicerie accueillait les produits de toilette, les verres, les assiettes et les couverts.Il ne manquait rien. (p.29)
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