Citations sur Le tour de la France par deux enfants d'aujourd'hui (23)
Ainsi, les villages que nous traversions étaient pleins d'histoires en dormance. Il fallait des conteurs et des voyageurs pour les ravir à leur sommeil. La France aussi avait ses Mille et Une nuits.
Ce jour d'élection devenait pour nos amis un retour en enfance. Évidemment, il n'y avait plus d'école à Rupt-sur-Saône. Il n'y avait même plus un commerce. Et Gérard a récité la litanie des grandes disparitions : la fromagerie, l'épicerie, le bureau de tabac, le bistrot, les deux boucheries, le cinéma des lundis soir. "Maintenant, on n'a plus que nos yeux pour pleurer."
Ça me fait mal de vous voir repartir tout nu. Choisissez-vous chacun un livre, ce sera mon cadeau.
Tandis que la ville perdait ses industries, les édiles se souciaient surtout du vacancier. Il s’agissait là encore d’attirer l'aoûtien, et tant pis pour le janvieriste, le fevriard, le marsien et les autres.
Nevers avait la noire inquiétude et la chaleur bourgeoise des films de Chabrol.
Au coin de la rue Michelet et de la rue du Chapeau Rouge était l'enseigne d'un magasin d'art floral. Nous n'avons pas d'aïeul à fleurir ni d'adultère à nous faire pardonner, pourtant je ralentis le pas.
Rien ne servait de courir la France, l'histoire, chaque fois, se répétait : la dévitalisation des centres-villes, l'agonie des commerces et l'étalement de leurs concurrents en périphérie.
Au passage de la Vilaine, nous avons franchi un rideau de pluie comme on s'acquitte d'un péage. Nous entrions enfin en Bretagne, capitale des lessiveuses.
Page 235
Des générations d'écoliers avaient appris l'histoire te la géographie de France avec le Tour de France par deux enfants. En classe, ils avaient ouverts le manuel des cours moyens et s'étaient évadés avec les frères Volden. Le l ivre de quelques trois cents pages, maquillés de gravures et de cartes, avait tenu pendant des décennies, là où les manuels nouvelles génération ne résistent pas cinq ans.
Ne demande jamais ton chemin à quelqu'un qui le connaît, car tu risquerais de ne pas te perdre (proverbe juif)