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3,75

sur 10029 notes
"Le Grand Meaulnes" fut mon roman préféré étant adolescent. Il faudra vraiment que je le relise. Il était empli de jolis sentiments qui entrèrent dans le champ d'attraction de ma sphère émotionnelle. La tendresse qui émana alors de cette lecture rayonne encore alors que j'y songe à nouveau avec nostalgie presque vingt ans plus tard. Je ne peux que vous encourager à découvrir ce magnifique ouvrage si vous ne l'avez pas encore lu. Il est si enrichissant...
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J'avais jusqu'à présent toujours reculé la lecture de ce roman, et pour une raison bien singulière. C'est que je vois encore en esprit ce livre posé sur la table de nuit de mes parents. J'avais peut-être neuf ans, et j'ignore combien de temps il y est resté. Cela me semble des mois mais ce fut peut-être deux semaines. Je me souviens de ma naïveté d'enfant et de cette question qui m'a obsédée des jours : « Qu'est-ce donc qu'un Meaulnes ? ». Je l'ignorais. Sur la couverture - une vieille édition - une sorte de roue de moulin au premier plan et un château à l'arrière, et je m'étais naturellement figuré qu'un Meaulnes devait être une bâtisse ou bien une roue de moulin à eau. J'aurais pu demander. Pourquoi ne l'ai-je pas fait ? Je l'ignore. Cependant j'ai détesté et fui ce livre rien que pour cela : il était le symbole de mon ignorance humiliante.
François Seurel, jeune narrateur de quinze ans, voit arriver un jour chez lui et dans le cours supérieur un nouvel élève et camarade : Augustin Meaulnes. Et voici raconté le quotidien de garçons adolescents dans une petite école de province. C'est assez beau, la première partie : cet univers simple et pittoresque suscite parfois une sorte de nostalgie.
Lors d'une fugue, Meaulnes atterrit par hasard dans une grande bâtisse, relevant un peu du conte de fée, où se déroule une singulière et splendide fête qui semble menée par des enfants. Ce sont les noces oniriques de Frantz de Galais, et Meaulnes y croise plusieurs fois sa soeur, Yvonne de Galais, jeune fille dont il tombe instantanément amoureux. Finalement le mariage n'a pas lieu - la fiancée est partie- et Meaulnes quitte le domaine en laissant un mot d'adieu à sa belle. Il revient chez les Seurel et à sa vie d'écolier mais n'a plus qu'une chose en tête : retrouver le château et Yvonne. Il dessine une carte, se résout jusqu'à l'obsession à retrouver le domaine et la belle Yvonne, à qui il pense jusqu'à la déraison. Sans succès. Jusqu'à l'arrivée au village d'un jeune bohémien, qui aide François et Meaulnes à compléter le plan et leur donne l'adresse d'Yvonne à Paris. le bohémien est en fait Frantz de Galais, errant depuis qu'il a fui son mariage et sa famille.
Meaulnes décide de partir étudier à Paris dans l'espoir de retrouver la jeune fille, en vain, laissant François désoeuvré et seul. C'est que François Seurel, le narrateur, ne vit environ que par procuration. Il n'est qu'un enfant à la vie fade avant l'arrivée de Meaulnes, et y retourne à son départ, si ce n'est cette nouveauté : il continue d'écrire à Meaulnes et de chercher pour lui Yvonne.
Et il la retrouve. Et part annoncer la nouvelle à son ancien camarade, bien persuadé de le rendre heureux. Meaulnes épouse Yvonne grâce à François, puis disparaît d'une façon assez incompréhensible. Yvonne est enceinte, donne naissance à une fille et meurt. Sans Meaulnes.
Ah, la pureté des jeunes amitiés, nobles et naïves, la beauté et la grandiloquence des premières amours ! Seulement là, ces amours sont tout à fait dénuées de sexualité. Deux garçons de quinze et dix-sept ans, sans aucun désir de corps ni même la moindre allusion à des fantasmes autres que romantiques. Les jeunes filles sont intouchables, des déesses, des icônes à idolâtrer, pas même objets de désirs mais princesses furtives de mondes imaginaires, d'univers inaccessibles et magiques. Peut-être le fruit de l'école non-mixte. Peut-être la naïveté de l'auteur. Les jeunes garçons, en fin d'adolescence, sont assez vieux pour se marier mais jouent encore à saute-mouton dans la cour. Étrange univers, singulière transition entre l'enfance et l'âge adulte dans laquelle j'ignore comment un adolescent pourrait s'y retrouver. Peu réaliste.
Si Meaulnes apparaît aux yeux des autres élèves comme un modèle à suivre, c'est assez inexplicable en ce qu'il est assez idiot et borné. Peut-être son silence un peu solennel lui donne-t-il assez d'aura pour attirer à lui un groupe d'adolescents qui n'aspirent environ à rien. Il ignore ensuite qu'il est devenu père, trop occupé à honorer une promesse de gamin. Non, vraiment, Meaulnes n'est pas un héros. D'ailleurs, rien de ce qu'il advient de lui n'est dû à sa propre volonté. Tout lui tombe dessus par hasard, et son son acte résolu est la fuite.
Si le style est impeccable, l'intrigue ne mérite pas tant d'éloges. Rien n'est vraisemblable, il n'y a aucun recul psychologique. Les personnages sont comme poussés à des actes non par leur esprit ni même leur intuition mais uniquement guidés par l'auteur, qui en fait environ n'importe quoi. Je me demande d'ailleurs comment et dans quelle mesure on peut prétendre qu'il s'agit d'un « roman sur l'adolescence ». C'est mièvre, naïf, pâle. Je n'entends pas comment autant de lecteurs s'avouent « émus » par ce récit. Et j'en demande bien pardon.
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J'ai lu ce livre quand j'avais 15 ans de retour de vacances. J'ai été émerveillé, fasciné même, je vibrais à chaque page, ému. Puis je l'ai relu des années plus tard, et là, le courant n'est pas passé. Je l'ai trouvé fade, insipide, ennuyeux, maladroit, agaçant. Un livre de débutant. Alors pourquoi deux avis aussi tranchés alors que le lecteur est le même ? Comme le héros, ai-je couru après un amour perdu que je voulais revoir et qui m'a déçu ?

Quelqu'un a-t-il vécu ce genre d'expérience ?
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Jamais lu durant mon adolescence, mes copains de classe m'évoquaient des aventures romantiques et mystérieuses. Il y était question d'une sublime jeune fille, Yvonne de Galais.
Je ne suis vraiment pas déçu d'avoir enfin lu ce roman, tellement riche de sentiments et de moments étranges.
Largement inspiré de la brève vie de l'auteur, ce livre m'a apporté beaucoup de plaisirs simples que l'écriture, un brin désuète, ne gâche pas.
Les trois premiers âges de la vie, enfance, adolescence et début de la vie d'adulte se mêlent dans une joyeuse et étrange fête. Il s'agit bien d'un roman d'aventures, doublé d'une quête et de réactions fort étranges des différents protagonistes. Tous semblent jouer avec les regrets, la nostalgie, et agissent parfois à l'encontre du bon sens. Des ennemis deviennent meilleurs amis du monde, des héros fuient le bonheur de leur jeunesse dans une recherche éperdue d'un passé à rattraper et reconstituer. Si jeunes, ils sont déjà nostalgiques !
L'auteur joue avec les illusions et frôle le fantastique, tant les personnages ont parfois un jeu de fantômes ou d'âmes errantes dans un monde bien réel.
Le livre est structuré en trois parties dont la dernière m'a particulièrement touché.
Bien sûr ce livre a un peu vieilli mais cette histoire de combat contre le temps est restée, comme dans un conte universel… intemporelle.

Lien : https://www.patricedefreminv..
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Qu'ajouter de plus, quand on écrit la 400ème critique d'un roman, à toutes celles qui l'ont précédée?
Bien sûr que ce roman est daté; écrit à la fin de la belle époque, quelques mois avant la guerre qui causera la mort de son auteur, Alain-Fournier, il appartient à un temps où le temps prenait le temps de s'écouler doucement.
Roman onirique, comme ceux de Huysmans (mais il s'agit d'un tout autre type de rêve) ou les tableaux symbolistes, le grand Meaulnes est le roman du non-dit, de l'attente patiente. Qui prend encore le temps d'aimer comme cela, de rêver à un amour sans trop savoir s'il sera possible ou impossible et de s'en contenter des mois durant, de s'en rassasier? Comment concilier l'intensité et la timidité d'un premier amour dans notre monde contemporain? Je laisse les romanciers contemporains répondre à la question.
J'aime l'image du papillon que prend Ode dans sa critique. le grand Meaulnes est un roman délicat, évanescent. L'essentiel du texte n'est ni dans les personnages, finalement secondaires, ni dans l'intrigue, mais dans les sentiments évoqués à petites touches sans être jamais vraiment verbalisés. Ce qui touche le plus dans ce roman est ce qui n'y est pas écrit; c'est peut-être pour cela que le monde du grand Meaulnes nous hante tant une fois le livre refermé.
Mon père, né en 1930, avait été bouleversé par ce roman et me l'avait fait lire quand j'étais adolescent, trop tôt sans doute. Je comprends la déception de ceux qui n'ont pas réussi à se laisser embarquer dans cet autre monde, je l'ai ressentie à ma première lecture. Pour apprécier le grand Meaulnes, il faut trouver et prendre le chemin qui nous ramène vers la demeure mystérieuse, en abandonnant le monde trépidant qui nous entoure. Il m'a fallu quelques dizaines d'années pour cela…
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en le relisant à 48 ans j'ai trouvé la même magie et la même beauté que quand je l'avais lu adolescente.
L'idéal amoureux, la valeur d'une promesse faite, l'amitié guident la trame romanesque tout au long du roman.
j'ai versé ma larmette en refermant le livre
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Une célèbre histoire d'amour d'enfance - dont la réputation de grand classique est de mon point de vue très surfaite - qui baigne dans un climat d'étrangeté justifié par une thèse plutôt bateau : l'amour tisse la réalité de rêve et inversement. Un texte fabriqué, dirais-je, fruit d'une pose dans laquelle l'auteur affecte un élan poétique pour attirer le lecteur à lui et le charmer. En fait de poésie, j'ai, pour ma part, trouvé un tenace sentimentalisme et de la sensiblerie.
Alors, très gentiment et avec beaucoup de délicatesses, le livre, sans grand caractère, puisqu'il se maintient plus ou moins debout par la vertu incertaine de ses manières gracieuses, ennuie, ennuie beaucoup.
Pour moi, une lecture mièvre et fade, qui pourra faire illusion à l'adolescence, âge plus susceptible de se laisser abuser par un lyrisme naïf qui fait "joli" et cherche à émouvoir.
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J'ai eu l'impression que le temps s'arrêtait à chaque fois que je lisais des pages de ce livre. Je me suis sentie happée dans un autre monde, un autre temps. L'histoire du grand Meaulnes m'a semblé être magique, merveilleuse, comme ci ce n'était pas possible qu'elle existe. L'écriture était pleine de poésie.

C'est un roman d'amitiés, d'amour, de découvertes, du temps qui passe, de pertes. Même si le vocabulaire a évolué depuis la publication de ce livre et que le récit se passe dans une autre époque, je n'ai ressenti aucunes difficultés à me plonger dedans. Je pense que c'est une oeuvre, une grande oeuvre qui mérite d'être lue par tout le monde, que ce soit par les adolescents ou les adultes.
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En quelques mots :
Je ne regrette pas mon choix de lecture sans pour autant avoir pleinement apprécié. J'ai aimé me perdre dans les rêves d'Augustin mais moins de suivre la réalité de l'époque. Trop réaliste, j'aurai aimé rester dans le fantastique.

En beaucoup plus de mots :
C'est au croisement de la deuxième rangée et de la troisième étagère de ma boite à livre que j'ai déniché ce tout petit poche, jauni et défraichi par le temps. Et puis là, j'ai eu un déclic, ou devrais-je dire que j'ai entendu cette petite voix qui m'a chuchoté : "Vas-y prend-le !!! Tu ne l'as jamais lu, lance toi !"

Heureusement que j'ai lu ce roman en étant adulte, car s'il m'avait été donné en lecture imposée à l'école, je me serais très certainement beaucoup ennuyée et j'aurais une fois de plus détester le Français et ces auteurs encensés par les paires qui me procuraient à l'époque une violence verbale envers des paragraphes pourtant inoffensifs. Oui désolée, j'ai toujours été plus Mathématiques que Français. du moins à l'époque...

C'est donc avec un regard plus mature (non je ne suis pas vieille, quoi que...) que j'ai lu ce roman qui, il faut tout de même être honnête est particulièrement démodé.

Sans compter que nous nous trouvons dans la campagne profonde, que les personnes n'ont jamais quitté leur village ou presque, que la seule distraction est, ben en fait rien ou presque...

Revenons à l'époque où la salle de classe commune est chauffée par un minuscule poêle au bois en son centre, les garçons habillés de bermudas et de gilets. Quand je pense que des parents se sont plains car il ne faisait que 11 degrés dans l'école, quelle honte comparée à cette époque !!! Mais j'admets, moi aussi, je trouve que c'est vraiment trop froid pour moi ou mes enfants...

Comme souvent lorsque je rédige ma chronique je m'égare, alors revenons au Grand Meaulnes, ou plus exactement à François, jeune élève, fils d'instituteur à la campagne, qui va rencontrer Augustin Meaulnes, un nouvel élève. Ils vont partager la même classe mais aussi le même foyer, puisque Augustin est mis en pension par sa mère chez les parents de François.

Augustin est âgé de quelques années de plus que François, il sera non pas un modèle pour ce dernier mais plutôt une sorte de fantasme : François vit à travers Augustin ce qu'il ne pourra ou n'osera jamais faire par peur des conventions, des conséquences. François nous raconte donc dans ce roman les "exploits" de son meilleur ami, de son frère d'adolescence avec beaucoup d'admiration sans jamais de jalousie.

J'ai trouvé ce roman très fantasmagorique, à tel point que je me suis parfois demandé ce qui appartenait au réel de ce qui appartenait au songe.

Alain-Fournier nous ballade entre rêve d'enfance et vie d'adulte : ce passage délicat ou il est nécessaire de faire des choix pour commencer sa propre vie.

Entre Augustin qui vit ses rêves et François qui rêve la vie d'Augustin, les deux amis ne font que s'éloigner irrémédiablement tout au long de ce roman. La désillusion de grandir après le ravissement de l'enfance, Alain-Fournier nous propose un moment de désenchantement. Très loin d'avoir été prise par ce roman, je me suis laissée portée par les rêves d'Augustin, par la vie simple de François et en refermant cet ouvrage, je me suis sentie triste des choix faits, des décisions prises et puis je me suis dit pourquoi pas. Augustin a touché du bout du doigt son rêve, mais les rêves sont éphémères et disparaissent aussitôt que les yeux s'ouvrent et fixes d'autres horizons parfois plus prometteurs même s'il ne s'agit que d'un mirage.
Lien : https://exulire.blogspot.com..
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Je n'ai pas été véritablement transporté par ma lecture de ce désormais classique, sans que l'expérience ait été vraiment désagréable. le style est tout à fait prometteur et agréable, mais un peu "jeune" à mon goût (si Alain-Fournier avait pu survivre et le laisser mûrir dans un autre roman, il m'aurait certainement beaucoup plus plu. Aah, ce sont toujours les meilleurs qui partent en premier...).

Bref. J'ai trouvé l'intrigue également sympathique, bien qu'un peu trop outrageusement romanesque, n'épargnant pas par moment le réalisme - mais on pourrait prétendre, à juste titre, que c'est précisément ce qui fait le charme du roman. Les personnages sont attachants, pas excessivement caractérisés mais émouvants tout de même.

Ainsi donc, ce grand Meaulnes me laisse une impression agréable mais inaboutie. Dommage !
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Le Grand Meaulnes, d'Alain-Fournier

Quand Meaulnes arrive chez les Seurel c'est pour :

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