"How to profiter du temps car Dieu à eu raison de nous donner une fin (et de pas l'expliquer)"
Dieu, un mec barbu qui vous enferme pour des millénaires dans une caverne (et pas le soleil et la lune déifiés car ça c'est pour les barbares des âges anciens "sic") avait une bonne raison de ne pas donner d'explications (la science c'est le mal absolu) et va punir ici le premier type à avoir voulu s'expliquer le monde. Au moment où le barbu demande au héros pourquoi il à voulut tout mesurer et si c'était pour le pouvoir, et que Dor (le héros) répond que c'était juste pour comprendre, on aurait pu s'attendre à des excuses du dieu en question sur sa méprise et un relâchement sous conditionnelle de ce vilain libre penseur... Mais non.
Donc voilà que la science est le péché originel (tour de Babel effondrée comprise), que la seule chose que trouve à faire Dieu (god bless américa) est de laisser un pauvre type devenir fou dans une caverne où il subit les voix de milliards d'êtres humains souffrant de leur rapport au temps... Ce qui est de sa faute à Dor, car il est le premier à avoir voulu comprendre la mécanique divine. Hem !
Saupoudrée de petites phrases simplettes et bien pensantes, construite sur une vision du monde à la limite des créationnistes, avec des archétypes plus qu'usés (le bon berger trop curieux, l'homme d'affaire pressé qui ne croit qu'en l'argent, et l'adolescente ingrate déçue par l'amour), ce roman est une bouse cosmique tout droit venue de l'Amérique profonde. (je suis un peu en colère, il est vrai).
Passons sur le côté "how to", évacuons pour un temps Dieu, le péché de science et tout ce qui en fait un objet de pure propagande... Reste que l'histoire en elle-même est simpliste et que la fin n'est pas à la hauteur des choses mises en place; non vieillissement du héros, pouvoir d'arrêter le temps, compréhension universelle des langues humaines... Tout ceci aurait pu mener bien plus loin et sur des chemins intéressants, mais non, Dor en restera à son rôle de brebis égarée cherchant son enclos. Aucune discussion avec Dieu, aucune colère d'avoir été enfermé et rendu quasi fou (catatonique du moins), aucun questionnement sur la conscience du temps propre aux humains à mettre en rapport (peut-être) avec le libre arbitre, notion pourtant si chère aux lecteurs du Deutéronome...
Loin de moi l'idée de critiquer ceux et celles qui ont apprécié ce roman; la morale de l'histoire, pour simple qu'elle est, à bien évidemment pu reconnecter certains avec une notion du temps plus humaine et dans le vécu que dans l'efficience. Je comprends que ce petit roman ait pu en aider certains. Je regrette néanmoins que, par son existence, ces lecteurs soient passés potentiellement à côté d'ouvrages bien plus nutritifs et contenant néanmoins le même message de base sans les adjuvants white protestants.
(la suite sur mon blog)
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