Nous sommes en 2084. L'Humanité est sous le joug d'un Nouvel Ordre Mondial, né, et reposant, sur le désir de l'être humain de profiter de la vie de manière instantanée, jusqu'à l'extrême… Face à cette immédiateté, même la télé-réalité a du s'adapter : il faut aller toujours plus loin… le nouveau jeu, agréé, bien sûr, par le Nouvel Ordre Mondial, va envoyer 6 personnes sur la Lune. Avec un seul objectif : coopérer pour rentrer le plus rapidement possible sur Terre, avant épuisement des ressources… Oui, mais il n'y a de la place que pour un seul passager au retour…
Je lis rarement des romans d'anticipation, mais la sortie du livre de
Denis Albot était l'occasion de m'éloigner un peu de ma zone de confort. L'avantage, c'est d'avoir lu d'autres registres du même auteur, qui montre donc qu'il possède plusieurs cordes à son arc. Avantage pour savoir que son style d'écriture est fluide, et que, quelque soit le thème développé, ses romans se lisent très bien. C'est le cas de celui-ci, encore. On voit bien les références, aussi, à 1984 dans la dédicace, l'organisation sociale, les écrans ; au meilleur des mondes, aussi, toujours dans la société, et la « Réserve » que constitue l'Océanie… Mon2 se projette dans le futur pour pointer du doigt les travers de notre société : le voyeurisme, l'individualisme, la quête du « toujours plus »… S'imaginer ce que l'être humain pourrait devenir dans une soixantaine d'années, à partir de ce qu'il est déjà aujourd'hui pourrait fort probablement ne pas être glorieux, en effet…
J'ai aimé le ton employé, ironique, cynique même, qui, finalement, nous place face à ce que nous sommes ; c'est plein d'humour ; il m'a cependant manqué une deuxième partie plus étoffée, parce que je suis restée avec un goût de « trop peu »… mais je me suis dit que ce choix se justifiait par la notion d'immédiateté traitée dans le roman... c'est donc plaisant, plein de suspens, et cela nous amène à la réflexion sur nos responsabilités d'humains...