Le Pouvoir

Je ressors plutôt mitigée de cette lecture. A l'heure où j'écris ces mots je suis encore dans le flou concernant mon avis. Peut-être de coucher par écrit mes impressions les rendront plus claires!

Le début de ce livre m'a beaucoup plus. On suit plusieurs femmes qui découvrent ce fameux pouvoir. Celui d'envoyer des décharges électriques du bout des doigts. On comprend rapidement que toutes les femmes présentées sont dans des situations très compliquées (violées, battues, témoins de choses pas jolies jolies...) et que ce pouvoir est une sorte de bénédiction pour se sortir de ces circonstances critiques...

Si nous suivons essentiellement des femmes, l'auteure a eu la bonne idée d'intégrer un homme dans le récit. Tunde est reporter et au coeur des événements. La vision masculine est alors ici représentée et on voit l'envers du décor.

Si le pitch peut paraître séduisant pour les féministes, on déchante vite quand on voit où tout cela peut mener...

J'ai aimé suivre le parcours de chacun(e). Celui d'Ally cependant m'a quelque peu géné puisqu'il s'oriente à créer une nouvelle religion qui s'apparente à mes yeux à une secte. Mais le but est aussi de choquer et de montrer les dérives sous toutes ses formes. On voit ainsi à travers les yeux de ces divers femmes, les conséquences politiques, sociaux et religieux de l'apparition du pouvoir.

Sur certains aspects j'ai beaucoup apprécié ma lecture mais j'ai l'impression de ne pas avoir saisi toute la portée et le message de ce livre.

A coups de scènes chocs (viol d'un homme par une femme par exemple), l'auteur dénonce les dérives du pouvoir. Qu'il soit entre les mains des hommes ou des femmes, il exacerbe la passion humaine et mène invariablement à de graves abus. Finalement, peut importe le sexe, c'est le pouvoir qui perverti l'humain.

L'histoire d'Ally et des autres se finit un peu trop brusquement pour moi. On les laisse continuer leur route sans vraiment savoir ce qui va se passer pour elles. Et on revient à l'échange épistolaire du début de livre...

Car cette histoire n'en a pas simplement une. le début et la fin de ce livre tend à nous le faire passer pour un récit quasi historique. Cela s'est probablement passé avant le cataclysme. ET le récit qui nous a été narré est retranscrit dans un livre qu'un écrivain envoie à son amie auteure pour avoir son avis.
Je dois bien avouer que cela m'a plus embrouillé qu'autre chose. Et je n'ai pas vraiment compris dans quel contexte les 2 écrivains qui correspondent était... Il me manque des approfondissements et je termine ce livre avec mille questions en tête, et l'impression d'avoir loupé quelque chose...

En résumé, j'ai passé un bon moment avec ce livre mais j'ai l'impression d'être passé à côté de beaucoup de choses. Certains points restent nébuleux et m'ont embrouillés.
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Le pouvoir, phénomène littéraire de cette rentrée d'hiver, présente une dystopie où les femmes se retrouvent avec un étrange mais puissant pouvoir: celui de créer des pulsions électriques permettant de se défendre et de renverser le patriarcat. Les hommes deviennent le sexe faible.

Cette histoire est racontée à travers 4 personnages: -Roxy- fille d'un mafieux qui profite de son image pour faire prospérer ses propres affaires, -Allie-, qui se fait maintenant appeler Mère-Eve et est vénérée par les autres femmes, -Margot-, une politicienne qui souhaite mettre en place des camps d'entraînement pour les femmes et -Tunde-, un reporter qui couvre les faits divers sur le pouvoir à travers le monde.

J'ai bien aimé cette lecture pour plusieurs raisons :

1. Pour sa multitude de point de vue qui permet d'avoir une vision d'ensemble de la situation
2. Pour les thématiques abordées: le renversement des rapports dominant/dominé, la montée de l'extrémisme et la déviance religieuse
3. Pour l'imbrication d'une histoire dans la grande histoire. C'est un choix narratif très pertinent qui a permis de rendre le contenu plus réaliste

Le pouvoir fut une lecture intéressante mais qui aurait mérité d'être un peu plus approfondie (notamment la fin). Il ne faut pas s'attendre à un titre féministe, bien au contraire, puisqu'il présente des femmes féroces. Les féministes ne souhaitent pas se venger, ni dominer les hommes mais simplement l'égalité.