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sur 740 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Les femmes se découvrent un nouveau pouvoir : un fuseau placé sous leur clavicule envoie de l'électricité. Désormais naturellement armées, elles se défendent des hommes, voire les attaquent et les soumettent. « Cette fille est une sorcière ! C'est comme ça qu'une sorcière tue un homme. » (p. 34) Avec cette foudre au bout des doigts, les femmes peuvent détruire, mais aussi défendre et guérir. Elles se constituent en groupes et peu à peu en gouvernement et même en religion. « C'est la Mère et non le Fils qui est l'émissaire des Cieux. Nous devons appeler Dieu « Notre Mère ». Dieu Notre Mère est descendue sur Terre incarnée dans le corps de Marie, qui a renoncé à Son enfant afin de nous libérer du péché. Dieu a toujours dit qu'Elle reviendrait sur Terre. Et Elle est aujourd'hui revenue pour nous enseigner Ses voies. » (p. 108) Évidemment, les hommes refusent ce renversement des forces : ils crient au complot, à la fake news, au terrorisme. Devant ce recul de leur suprématie, ils ripostent, se vengent et font escalader la violence. « Elles nous haïssent tous. Elles veulent notre mort. » (p. 55)

Le parallèle entre ce roman et Sleeping Beauties est inévitable : le pouvoir aux femmes, et gare aux hommes ! Ce roman m'a beaucoup rappelé les épisodes de Buffy contre les vampires, quand toutes les femmes deviennent des potentielles (comprendre des potentielles tueuses de vampires). « Les adolescentes peuvent réveiller ce truc chez les femmes plus âgées. Et elles peuvent se le transmettre. » (p. 88) Avec pertinence, cette fiction souligne le pouvoir de l'image et de la diffusion, mais aussi les dérives de la mémoire et comment l'on manipule L Histoire.

À la fin de son roman, l'autrice remercie Margaret Atwood pour son soutien, et la filiation entre les deux femmes est évidente. le pouvoir, c'est un peu La servante écarlate avec un renversement des chromosomes X et Y. « Ces filles ne se distinguaient en rien des autres, elles n'étaient ni plus populaires, ni plus drôles, ni plus jolies, ni même plus intelligentes. Si quelque chose les avait réunies, c'est qu'elles étaient celles qui avaient le plus souffert. » (p. 108) Naomi Alderman invente une nouvelle Genèse après un Cataclysme et des millénaires de domination aveugle et brutale. Mais (et c'est un mais tonitruant), je trouve dommage que ce roman soit aussi pessimiste, voire déprimant. Les femmes au pouvoir ne changent rien et elles font aux hommes ce qu'elles ne voulaient pas qu'ils leur fassent. « le pouvoir de faire mal, c'est la seule chose qui vaille. » (p. 69) Ma déception tient sans doute à mon irrépressible optimisme et à mon espoir de voir émerger un monde sans opposition de genre.
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Et si les femmes se découvraient soudain une faculté inconnue : celle de neutraliser, blesser ou même tuer un adversaire, grâce à de l'électricité qui jaillit du bout de leurs doigts… ? Voici le point de départ de cette dystopie le pouvoir (en anglais Power, ce qui signifie à la fois électricité et pouvoir).
Neil et Naomi vivent dans un monde dominé par les femmes, et un monde dominé par les hommes leur semble quelque chose d'irréel. Un monde dirigé par les hommes serait-il plus sexy que le nôtre ? s'interroge Naomi. C'est l'objet du manuscrit que Neil a rédigé et qu'il envoie à Naomi pour relecture : grâce à des statues, bas-reliefs, tombes, Neil imagine comment les femmes ont gagné du pouvoir, ce qui s'est passé avant l'avènement du monde qu'ils connaissent.
La puissance nouvelle des femmes a tout d'abord fragilisé l'équilibre du monde ancien : des révoltes éclatent partout, notamment dans les pays où les femmes manquent cruellement de droits : en Inde, en Arabie Saoudite. Tunde, un jeune Nigérian, filme ces événements, parfois au péril de sa vie, et diffuse ses vidéos sur Internet ou les vend aux médias. Allie, une jeune Américaine en cavale après avoir assassiné son beau-père crée une nouvelle religion : Dieu est en réalité la Mère, Mère Eve. Roxy, une jeune Anglaise, utilise sa force électrique hors du commun dans les milieux du crime. Margot Cleary, maire d'une ville américaine, s'empare de la question du contrôle du pouvoir électrique pour sa propre carrière politique. Quant à la Moldavie, où l'exploitation sexuelle des femmes a donné une vigueur particulière au mouvement indépendantiste, un nouveau pays contrôlé par les femmes, le Bessapara, est créé. Chaque personnage renvoie à une forme de pouvoir : la politique, la religion, les médias ou encore les trafics illégaux.
Ce roman nous permet de nous interroger sur la violence entre les sexes : que se passerait-il si les femmes avaient le dessus en terme de puissance physique ? Quelles en seraient les conséquences ? N'y aurait-il pas de nombreux hommes traités comme des objets sexuels ? Y aurait-il moins de guerre de religion ou politique si les femmes prenaient les décisions ? Est-ce que les femmes seraient, au fond, moins manipulatrices, moins malhonnêtes, moins impitoyables que leurs homologues masculins ?
J'en doute fort au vu de la galerie de personnages féminins du roman, plus enclins à donner la mort que la vie, qui ont tendance à utiliser leur pouvoir pour imiter les hommes dans leurs bassesses. le roman semble suggérer toutefois que le plus important n'est pas de savoir qui est victime ou bourreau, dominé ou dominant, mais plutôt que faire du pouvoir une fois qu'on l'a.
C'est un roman très « tranché » car j'aurais aimé avoir des personnages plus raisonnables, des femmes normales qui n'ont pas forcément envie de tuer un homme ! Mais je comprends cette démarche qui consiste à forcer le trait pour justement dénoncer l'extrémisme et le féminisme enragé. J'ai bien aimé l'idée de la fiction dans la fiction : cette mise en abyme avec le manuscrit de Neil et la reconstruction historique du monde d'avant mais la lecture a été un peu longue car je n'ai compris la démarche de l'auteure qu'à la toute fin du roman et on ne peut pas dire que les personnage soient particulièrement attachants !
L'occasion toutefois de faire une LC très agréable avec mes co-équipières !
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Voilà un récit assez surprenant mais qui tombe à point nommé et s'accorde parfaitement avec l'actualité en mettant en lumière de façon originale le problème des inégalités homme/femme.
Ce récit fantastique débute avec la découverte d'un pouvoir, d'abord chez une, puis deux, puis toutes les femmes qui se retrouvent dotées d'un pouvoir d'électrocution pouvant aller de la simple chatouille à l'explosion électrique la plus puissante. D'une simple apposition des doigts, elles sont désormais en mesure d'infliger les pires souffrances, voire de tuer. L'ordre mondial ne peut qu'en être bouleversé.

J'ai d'abord été très emballée par ce récit : le postulat de départ est original, l'histoire démarre rapidement et la polyphonie narrative est bien construite et permet de situer rapidement chacun des personnages. Malheureusement, le rythme baisse vite, et je dois dire qu'après le premier quart j'ai commencer à m'ennuyer. L'histoire reste assez bien menée et intrigante, mais tout ça traîne beaucoup trop en longueur !
Contrairement à ce que j'ai souvent pu lire, la violence dont font preuve certaines femmes ne m'a pas choquée outre mesure et je l'ai trouvée assez réaliste. En revanche je déplore beaucoup de maladresses dans ces récits et l'auteur est malheureusement tombée trop souvent dans une caricature de l'inversion un peu trop poussive à mon goût. Certains passages sont vraiment soignés et très proches de la réalité (c'est notamment mon ressenti en ce qui concerne la retranscription du forum, que j'ai trouvée criante de vérité) mais d'autres manquent clairement de subtilités.
Dès le départ, on voit plus ou moins où l'on va arriver, mais l'immersion est parfois difficile et certains enjeux essentiels ne sont que survolés (qu'il y ait des personnages de femmes politique aurait dû être le prétexte parfait pour se pencher un peu plus sur les enjeux politiques par exemple, mais non).
En revanche, j'ai bien aimé la fin. Celle-ci nous est annoncée tout au long du récit, avec des petits cailloux semés de ci de là,

Une lecture intéressante, mais pas inoubliable.
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J'avais envie de lire le pouvoir depuis longtemps mais malheureusement la lecture fut une déception. Peut-être n'étais-je pas le public visé ? Peut-être ai-je trop attendu de ce roman à la quatrième de couverture alléchante ?

Pourtant, le livre part d'un postulat très intéressant : et si les femmes avaient soudainement plus de force que les hommes ? Si le pouvoir était renversé ? Les femmes sont soudainement dotées de la capacité de produire de l'électricité.

Mais au lieu de s'aliéner de la violence des hommes, le monde tombe dans l'enfer. le message est assez clair : les femmes ne sont pas meilleures ou pires que les hommes. La haine est un cercle qui n'attire que la haine et finit par devenir infini. En soi, le message n'est pas dénué de bon sens.

Cependant, il y a de nombreux problèmes qui m'ont empêché d'apprécier. Dans un premier temps, j'ai trouvé le renversement des rôles assez simpliste. Dans un sens, les stéréotypes de la société sont juste inversés sans recherche additionnelle. du coup, je trouve que le récit manque un peu de profondeur, voire que les dernières pages sont un peu ridicules sans finesse. Certains passages poussent l'inversion de manière tellement extrême que cela en devient caricatural.

L'écriture abrupte apporte un souffle immersif et oppressant dans les scènes de violence et d'action. Autrement, les personnages ne sont jamais dans l'introspection. A aucun moment leurs sentiments sur la situation n'est évoquée plus que quelques mots. Finalement, cela n'invite pas à une réelle empathie envers eux et j'ai eu beaucoup de mal à vraiment me sentir impliquée dans leur histoire. Ils ne me semblaient pas vraiment humains, trop mécaniques.

Finalement, les nombreuses maladresses qui parcouraient le récit ne m'ont pas permis d'apprécier le livre. le manque de subtilité est trop prégnant, les personnages peu sympathiques et certaines situations trop caricaturales. Ceci dit, l'idée de base originale offre tout de même de bons passages.
Lien : https://www.lageekosophe.com
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Pas très original! Effectivement, ça se lit bien. Pourquoi? Parce que c'est écrit très simplement. Je l'ai lu en français mais de la manière dont c'est traduit, cela me laisse supposer que ce n'est pas de l'anglais de haute-voltige, dont il s'agit ici! Je soupçonne du « slang » américain ou anglais, puisque l'auteure est anglaise.

Donc ça se lit bien mais c'est un peu comme du fast-food littéraire : pas compliqué, phrases très courtes et très punchés. Beaucoup d'action et à chaque fin de chapitre un rebondissement, ce qui nous donne envie de continuer.

Toutefois, ça s'arrête là parce que les histoires de retournement de pouvoir en s-f il y en a à la pelletée. le fantasme de certaines femmes de pouvoir faire du mal aux hommes, wow, quelle découverte! C'est donc extrêmement décevant, voire navrant pour cette prémisse!

Tout au long de ma lecture je me disais : mais quand les femmes seront-elles plus subtiles que les hommes, quand réussiront-elles à prendre « ce pouvoir », sans tuer, ni mentir, ni voler, ni violer, ni corrompre? En tout cas cette lecture nous laisse bien peu d'espoir en l'humanité! Si les femmes sont incapables d'être plus fines que les hommes en ne perpétuant pas les même erreurs, ni les même errements, alors c'est peut-être que l'on mérite réellement de disparaître.

Donc tout ça fait que ce n'est pas très original. de plus, ça me laissait froide. Je n'avais aucune pitié, aucun sentiment face à ses filles qui se font « maltraitées »par les méchants hommes! L'auteure répète, sans se lasser le même pattern que tous les autres auteurs ayant écrit sur ce sujet : les femmes semblent incapables de se défendre avec ce qu'elles ont actuellement, alors pour cela elles devront avoir quelque chose de spécial : un pouvoir. Et que feront-elles avec? Elles répéteront les même gestes, les même errements que les hommes : de la violence, de la violence. Tuons-les, tuons-les! Il m'a violée? Je le tue! Point barre!

Mais à quand un roman ou les femmes s'en sortiront parce qu'elles auront été plus subtiles que les hommes? Qu'elles ne referont pas les mêmes erreurs qu'eux? Qu'elles n'utiliseront pas la violence? Et qu'au lieu de les exclure, elles les incluront et marcheront main dans la main avec eux?

Moi je vais écrire une version du roman ou comment ça s'est passé dans toutes les autres parties du monde que l'auteure a bien volontairement oublié, s'en tenant évidemment aux « méchants » pays faciles : l'Arabie saoudite, la Moldavie, les États-Unis. Donc une version qui se passe au Canada, en Suède et en France. Et ou au lieu d'avoir une leader religieuse (wow, quelle originalité, utiliser la religion!) ce sera une leader qui basera toutes ses décisions sur la connaissance et la science. Et au lieu de se servir de leur pouvoir pour faire le mal, les femmes s'en serviront pour bâtir et guérir. Et au lieu d'utiliser la drogue (quelle trouvaille!), pour démultiplier leur pouvoir, les femmes utiliseront l'équilibre du corps et la méditation. Et au lieu de se battre, elles chercheront un moyen d'enfanter sans douleur et comment contrôleur leur fécondité (une chose qui est fort souvent oublié par les auteurs de s-f! les gens utilisent des voitures volantes et se téléportent mais les femmes continuent d'enfanter comme en 1960! Et avec Philip K. Dick, ses personnages continuent de fumer mais bon ça c'est une autre histoire!). Au lieu d'apporter la mort aux hommes, elles établiront des partenariats, dialogueront et coopéreront avec eux.

Pas mal plus difficile d'écrire un roman comme ça hein?! Parce que c'est ça aussi le problème du roman : ses personnages sont très premier degré. Jamais d'approfondissement. Elles sont toujours en réaction à. Jamais en relation avec. Toujours en combat pour ou contre. Jamais en questionnement.

Il n'y a aucun personnage qui n'est pas une victime. Vraiment pas très original! C'est sûr que ça fait une moins bonne histoire mais comme l'auteure veut s'ancrer vraiment dans un réel proche, un futur pas si lointain, il aurait vraiment fallu un personnage de femme à qui il n'arrive rien de particulier, qui ne se fait ni battre, ni violer. Qui n'est pas une victime, aime son conjoint et ses enfants, vit dans un pays agréable, occidental, protégé. Jamais, même dans sa petite enfance ce personnage n'aurait été victime de quoi que ce soit. Parents aimant, conjoint aimant, enfants aimant. Pas facile, hein! Et pourtant, avoir un tel personnage, possédant ce pouvoir, aurait beaucoup plus fascinant à décrire et dépeindre que des personnages qui sont continuellement dans la colère et la vengeance!

Que ferait un tel personnage de femme avec ce pouvoir? Elle qui est heureuse, n'a jamais eu de tracas dans la vie? Ajouter ce personnage ferait en sorte aussi de rejoindre les millions de femmes qui vivent ainsi, en passant. Vous savez, toutes celles qui ne sentent pas vraiment concernée par #metoo parce que non, elles n'ont jamais été victimes de sévices, ni d'attouchement. Il y en a et beaucoup même! Vous savez celles qui vivent heureuses, celles qui aiment être enceintes et avoir une panoplie d'enfants, celles qui aiment rester à la maison, parce que non, aucun conjoint, aucun homme méchant de les y a obligées. Et que oui, oui, c'est véritablement une décision de couple. Toutes celles aussi qui font du jogging à 3h du matin, parce que oui, elles le peuvent, dans leur bout de pays, sans jamais se sentir agressées ou suivies. Ah et oui, bien sûr, toutes celles qui ont un père aimant et pas trop paternaliste, présent aussi. Cette sorte là il y en a aussi pas mal!

Bref, c'est certain que d'utiliser des ingrédients comme : la violence, la drogue, la religion, l'abus de pouvoir, la victimisation, c'est facile! Et en plus écrire ça, dans une langue populaire, avec des expressions qui laisse peu de place à la complexité et décrire une histoire ou une partie de l'humanité prend le pouvoir sur l'autre, vraiment, ça tombe dans la grosse malbouffe : c'est bon, on en reveut mais on a vite mal au coeur aussi! C'est souvent l'impression que j'avais.

Et en terminant, moi qui aime l'histoire et la vraie, un truc m'a vraiment agacé! Elle utilise à un moment donné le terme d'art pariétal pour décrire l'un de ses nombreux dessins, censés représenter les artefacts d'avant son grand Cataclysme (quelle originalité, encore là!) et qui donc, on peut le supposer, daterait de notre temps présent à nous. Or l'art pariétal concerne le Néolithique et le Paléolithique et se fait sur des murs de grottes ou d'abris rocheux. Point barre! Donc quelque chose qui aurait été dessiné, disons en 2030, par exemple, n'est absolument pas de l'art pariétal et ce même si retrouvé 5000 ans après un « grand cataclysme ». J'ai trouvé ça hautement pathétique!

De même que la raison pour laquelle les femmes auraient développées leur pouvoir : une utilisation d'une neurotoxine durant la deuxième guerre mondiale, à grande échelle sur des populations civiles…Quand on connait bien l'histoire de la deuxième guerre mondiale, c'est difficile à gober! D'autant plus qu'une neurotoxine est censé paralyser le système nerveux, pas modifier les gènes!

Et aussi à la toute fin, son « échange » de lettre ou supposément deux écrivains du « nouveau monde » d'après le grand cataclysme ou l'un doute du fait que les femmes, dans un temps fort lointain auraient été considérées comme les plus faibles…Ça ne tient pas non plus. Avec la quantité d'information que l'on enregistre, archive et produit aujourd'hui, même 5000 ans après un supposé grand cataclysme, il aurait été facile aux historiens de découvrir comment les humains vivaient en 2019. Avec une parcelle de roche, aujourd'hui, on arrive à reconstituer une fresque antique datant de 4000 ans! Me semble que des historiens de 7019 seraient incapables de reconstituer l'Histoire! Et dernier point : en 7019, on écrit toujours, on s'échange toujours des lettres? Vraiment??? Bon ok, ça je laisse faire!
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Un jour, on se rend compte que, suite à une mutation génétique, les filles se retrouvent affublées d'un nouvel organe, près de la clavicule, le fuseau, qui leur permet de générer de l'électricité. Cette mutation va entraîner un véritable bouleversement de société.

Au fil des pages, on suit successivement Roxy, Allie, Tunde, Margot et Jocelyn dans ce nouveau monde.

L'idée est excellente, le procédé narratif très plaisant : Naomi Alderman nous fait voir tour à tour les événements par les yeux de chacun de ses protagonistes principaux : Tunde, le jeune journaliste, Margot, la politicienne mère de Jocelyn, Roxie, la fille d'un baron de la pègre, Allie, enfant perdue et abusée sexuellement dans sa famille d'accueil. Tous ces destins vont se croiser, se répondre, s'entremêler, et, pour une bonne partie du livre, j'ai été emportée et j'ai adoré ce que je lisais.

Mais - car oui, il y a un gros MAIS.
Voilà. Si la mise en place est parfaite, le développement est trop rapide, bâclé presque même, de mon point de vue, et la morale est réellement sombre et ultra pessimiste. Et puis l'histoire de la Voix qui quitte son premier hôte pour s'accrocher à quelqu'un d'autre, eh bien ça ma fait bizarre, et l'idée que cherche à nous donner l'auteure au sujet de la voix en question n'est pas crédible car cela arrive bien trop tard dans la narration, et qui plus est comme un cheveu sur la soupe...

Bref, pour ma part, une excellente idée, un excellent démarrage, et une grosse déception au final.
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"I got chills, they're multiplying
And I'm losing control
'Cause the power you're supplying
It's electrifying"
(Grease)

Partant du postulat que ce n'est pas le genre humain mais plutôt l'espèce qui, une fois au pouvoir, kiffe sa race d'opprimer et montrer par la force qu'il en a dans le pantalon, ce livre propose la ruine du patriarcat et montée de la femme suite à l'apparition d'un pouvoir magiquogénial. Idée que je ne trouve pas ubuesque, puisque j'étais, je l'avoue, amusée du retour au bâton de certains pays ou situations des premiers temps. Faire justice soi-même c'est aussi humain.
J'ai eu cependant du mal à me plonger dans le bouquin sans trop savoir pourquoi, j'ai été happée dans le dernier tiers, quand un des personnages vit un sacré revers de fortune, et que ma lecture a pris des allures de thriller. J'ai regretté cependant que l'histoire ne s'ancre pas plus dans la planète (et de ce qu'il en reste tant on la malmène) et soit un miroir inversé, les religions, les conflits, et le renversement de la situation.

Je n'ai pas une grande expérience en lectures distopiques matriarcales, mais j'avais préféré le traitement du sujet par Élisabeth Vonarburg et ses chroniques du pays des mères. Il y a là toute une réflexion que j'avais trouvé nouvelle pour un roman d'anticipation. La place des hommes n'y est pas mieux lotie mais la société décrite est beaucoup plus ancrée, développée et critiquée dans le monde imaginé. Et je crois que c'est ce qui m'a manqué. Une réflexion poussée et inattendue. Ce que le sujet valait amplement.
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Quel qu'il soit, le Pouvoir , quand il est synonyme de toute puissance et toutes tentacules dérivantes: autorité, possession(s), violence(s), racisme..., le pouvoir est une forme que j'exécre. Et c'est ce que j'ai éprouvé à la lecture de cette dystopie, par ailleurs bien construite et bien argumentée. Alors, masculin ou fémini, le Pouvoir n'est pas constructeur mais bien destructeur.
Etait-ce le résultat visé par l'autrice ??!
Par ailleurs, si on regarde L Histoire avec un peu d'attention, je ne suis pas loin d'accorder un pouvoir certain, sinon un certain pouvoir aux femmes ; tout est dans l'article !
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De nombreux auteurs donnent la part belle aux femmes depuis quelques temps, surtout dans les romans fantastiques, dystopiques ou encore dans la science-fiction. Ici, Naomi Alderman leur donne littéralement LE pouvoir. On découvre peu à peu que les jeunes filles « produisent » de l'électricité grâce à une déformation génétique, qu'elles peuvent tuer par un simple contact et, bien évidemment, cela va changer le monde…

Mon avis concernant le Pouvoir est assez partagé. J'ai trouvé l'histoire très prenante. Enfin.. Fascinante serait un adjectif plus adéquat. En effet, si le roman est très intéressant, on ne peut pas dire qu'il est particulièrement haletant. J'ai eu du mal à rentrer dans l'histoire, je ne voyais pas où l'auteure allait avec tout ça. Il s'agit d'un roman polyphonique et j'ai trouvé l'ensemble un peu confus, surtout au niveau des cent premières pages. Il y a beaucoup de personnages et Naomi Alderman nous perd rapidement. En tout cas, elle m'a perdu rapidement. Cela dit, au bout d'un certain temps ça se débloque et la lecture est plus fluide, plus agréable. Malheureusement, si le roman est plus plaisant à lire, il n'en est pas plus dynamique. Il y a beaucoup de longueurs. Je pense que c'est ce que je lui reproche le plus. Pourtant les rebondissements ne manquent pas ! Je crois que c'est l'écriture de l'auteure qui pose problème. Elle ne fait pas suffisamment ressortir les choses, on ne distingue pas ce qui est déterminant à l'évolution du roman du reste, on ne ressent pas les émotions. C'est trop lisse. Par ailleurs, la construction du roman me laisse un peu sceptique, toujours maintenant. Il est divisé en plusieurs parties qui forment une sorte de décompte (« plus que.. Huit ans/Cinq ans/Six mois » – par exemple). J'attendais donc quelque chose de phénoménal. Un truc qui allait tout bouleverser, tout changer. Et en fait non. C'est plat de bout en bout. Petite déception de ce côté là. Surtout que la fin arrive comme un cheveu sur la soupe au moment où on s'attend à quelque chose de dingue, et l'ensemble apparaît donc comme bâclé.

Bien qu'elle m'ait perdue au début, je trouve que Naomi Alderman a fait le bon choix en écrivant son histoire du point de vue de plusieurs personnages. La polyphonie permet de voir les choses de plusieurs manières et d'explorer différents types (d'abus) de pouvoir. On nous plonge donc dans le quotidien de plusieurs femmes et d'un homme. Avec Allie nous explorons l'aspect religieux, avec Margot l'aspect politique, avec Roxy nous explorons le monde de la drogue et de l'illégalité. Tunde, journaliste de sexe masculin, est celui qui nous permettra de découvrir l'évolution de la situation dans le monde. Il documente la manière dont les femmes prennent progressivement le pouvoir. Dans l'ensemble, j'ai trouvé les personnages bien construits. On arrive assez rapidement à les cerner, à mieux comprendre les choix qu'ils effectuent tout au long du roman. J'admets avoir eu un peu de mal à suivre Allie/Mère Ève, dont le délire part quand même très très loin. J'ai détesté Margot, je l'ai trouvé calculatrice et égoïste. Par contre, je me suis très rapidement attachée à Tunde et à Roxy. Ce sont les deux personnages que j'ai pris le plus de plaisir à suivre tout au long de ce roman. Ils ont une évolution vraiment intéressante et, à mes yeux, c'est de leur côté que l'on trouve le plus de rebondissements.

Il serait peut-être temps de parler de l'histoire en elle-même. On a déjà conclu que l'écriture de l'auteure la rendait terne, mais ça ne la rend pas moins intéressante. Originale également. On voit progressivement les femmes prendre le pouvoir, se libérer de la patriarchie, établir de nouvelles règles, réinterpréter la religion puis instaurer la peur, la crainte, la méfiance. Après avoir été oppressées pendant des années, des siècles, les femmes deviennent l'oppresseur. Il y a de nombreux passages qui sont violents, d'une violence effarante (des sacrifices, des viols, de la torture, etc). On ne peut s'empêcher de penser à ce que nous ferions si une telle situation/opportunité (?) se présentait réellement à nous. le roman a été qualifié de roman « féministe ». Mais reprendre tous les torts masculins, les amplifier, est-ce vraiment du féminisme ? Juste parce que les femmes sont au pouvoir ne veut pas dire qu'elles font les choses bien. Cela dit, il faudrait peut-être mettre l'ouvrage dans les mains de certains hommes, pour leur montrer que certaines injustices peuvent avoir des conséquences désastreuses au moment où la tendance s'inverse. Dans ce roman, finalement, Naomi Alderman nous parle surtout de vengeance. Les femmes font payer aux hommes tout ce qu'elles ont subi au fil des années (que ça aille de la simple déambulation dans la rue une fois la nuit tombée à l'esclavagisme sexuel). Finalement, l'auteure met surtout en lumière le fait que pour avancer, pour que tout aille bien dans le meilleur des mondes, les hommes et les femmes doivent être sur un pied d'égalité, travailler ensemble main dans la main. A partir du moment où il y a un sexe fort et un sexe faible, rien ne va plus.

En résumé.. malgré une écriture décevante, l'auteure délivre un message intéressant qui pousse à la réflexion. le livre m'a clairement laissé sur ma faim et j'en suis ressortie déçue mais je pense qu'il vaut la peine d'être lu car il amène des questionnements importants.
Lien : https://ibidouu.wordpress.co..
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LE POUVOIR, Naomi Alderman

⚡️Un concept hyper intéressant qui m'a clairement attiré : on part du postulat que les « femmes » ont le pouvoir et sont « supérieurs face aux « hommes », et que ce pouvoir en si ancré dans le temps que l'on ne remet pas en question cette hiérarchie.

⚡️Le concept du pouvoir est ici bien explicité et imagé, ce qui nous donne une idée clair de son origines et de comment il s'expand .
⚡️Ce n'est pas ma 1er dystopie féministe … et encore je ne pense pas que celle ci soit totalement féministe. En effet les injustices et difficultés qui touchent les femmes sont exposées mais au vu de l'histoire, les femmes, au fur et à mesure de leur découverte de leur propre « pouvoir » se mettent à avoir des comportements aussi problématiques que les hommes ont dans notre monde réel.

⚡️L'histoire est écrite comme un roman historique romancé et documenté avec des dessins « archéologiques ». Écrit par un homme (fictif) qui relate le comment du pourquoi les femmes ont découvert leur « pouvoir électrique», leur « fuseau » et ce que ce dernier aurait engrangé.
(Le début est perturbant avec un échange de lettres avec la propre autrice)

⚡️Nous avons différents points de vue, ce qui peut apporter un certain rythme et tout les personnages vont forcément finir par avoir un lien entre eux.

⚡️Le côté politique, ( et le pourquoi j'ai fini par décroché et finir les 200 dernières pages en diagonale) et TRÈS présent, on a faire aux « explications » de la montée au pouvoir des femmes dans plusieurs domaines : politique religieux crapuleux

⚡️C'est une lecture malgré tout que je conseille, pour son originalité et son thème même si je suis loin du coup de coeur.
Lien : https://www.instagram.com/kh..
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