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Citations sur À se tordre (34)

A se tordre - Un philosophe
Ce qui m’amusait beaucoup aussi, c’est la façon dont Pascal désignait chacun des gosses. Au lieu de leur donner leur nom de baptême, comme cela se pratique généralement, Eugène, Victor ou Émile, il leur attribuait une profession ou une nationalité.
Il y avait le Sous-inspecteur, la Norvégienne, le Courtier, l’Assureur, et Monsieur l’abbé.
[ ...]
– Quand j’ai épousé ma femme, elle était bonne chez le sous-inspecteur des douanes. C’est même lui qui m’a engagé à l’épouser. Il savait bien ce qu’il faisait, le bougre, car six mois après elle accouchait de notre aîné, celui que j’appelle le Sous-inspecteur, comme de juste. L’année suivante, ma femme avait une petite fille qui ressemblait tellement à un grand jeune homme norvégien dont elle faisait le ménage, que je n’eus pas une minute de doute. Celle-là, c’est la Norvégienne. Et puis, tous les ans, ça a continué. Non pas que ma femme soit plus dévergondée qu’une autre, mais elle a trop bon cœur. Des natures comme ça, ça ne sait pas refuser. Bref, j’ai sept enfants, et il n’y a que le dernier qui soit de moi.
– Et celui-là, vous l’appelez le Douanier, je suppose ?
– Non, je l’appelle le Cocu, c’est plus gentil.
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Je n' ai pas toujours été le vieillard quinteux et cacochyme que vous connais-
-sez aujourd'hui, jeunes gens .
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- Il y avait une fois un oncle et un neveu.
- Lequel était l’oncle ?
- Comment, lequel ? Le plus gros, parbleu !
- C’est donc gros les oncles ?
- Souvent.
- Pourtant, mon oncle Henri n’est pas gros.
- Ton oncle Henri n’est pas gros parce qu’il est artiste.
- C’est donc pas gros, les artistes ?
- Tu m’embêtes…Si tu m’interromps tout le temps je ne pourrais pas continuer mon histoire.
- Je ne vais plus t’interrompre, va.
- Il y avait une fois un oncle et un neveu. L’oncle était très riche, très riche…
- Combien qu’il avait d’argent ?
- Dix-sept cent milliards de rente, et puis des maisons, des voitures, des campagnes…
- Et des chevaux ?
- Parbleu ! Puisqu’il avait des voitures.
- Des bateaux ? Est-ce qu’il avait des bateaux ?
- Oui, quatorze.
- A vapeur ?
- Il y en avait trois à vapeur, les autres à voiles.
- Et son neveu, est-ce qu’il allait sur les bateaux ?
- Fiche-moi la paix ! Tu m’empêches de raconter l’histoire.
- Raconte- la, va, je ne vais plus t’empêcher.
- Le neveu, lui, n’avait pas le sou, et ça l’embêtait énormément...
- Pourquoi que son oncle lui en donnait pas ?
- Parce que son oncle était un vieil avare qui aimait garder tout son argent pour lui. Seulement, comme le neveu était le seul héritier du bonhomme…
- Qu’est-ce que c’est héritier ?
- Ce sont les gens qui vous prennent votre argent, vos meubles, tout ce que vous avez, quand vous êtes mort…
- Alors, pourquoi il ne tuait pas son oncle, le neveu ?
- Eh bien ! Tu es joli, toi ! Il ne tuait pas son oncle parce qu’il en faut pas tuer son oncle, dans aucune circonstance, même pour en hériter.
- Pourquoi il ne faut pas tuer son oncle ?
- A cause des gendarmes.
- Mais si les gendarmes le savent pas ?
- Les gendarmes le savent toujours, le concierge va les prévenir. Et puis, du reste, tu vas voir que le neveu a été plus malin que ça. Il avait remarqué que son oncle, après chaque repas, était rouge.
- Peut-être qu’il était saoul ?
- Non, c’était un tempérament comme ça. Il était apoplectique.
- Qu’est-ce que c’est apoplectique ?
- Apoplectique …Ce sont les gens qui ont le sang à la tête et qui peuvent mourir d’une forte émotion…
- Moi, je suis -t-y apoplectique ?
- Non, et tu ne le seras jamais. Tu n’as pas une nature à ça. Alors le neveu avait remarqué que surtout les grandes rigolades rendaient son oncle malade, et même une fois il avait failli mourir à la suite d’un éclat de rire trop prolongé.
- Ça fait donc mourir, de rire ?
- Oui, quand on est apoplectique…Un beau jour, voilà le neveu qui arrive chez son oncle, juste au moment où il sortait de table. Jamais il n’avait si bien dîné. Il était rouge comme un coq et soufflait comme un phoque…
- Comme les phoques du jardin d’acclimatation ?
- Ce ne sont pas des phoques d’abords, ce sont des otaries. Le neveu se dit : « Voilà le bon moment », et il se met à raconter une histoire drôle, drôle …
- Raconte-la-moi dis ?
- Attends un instant, je vais te la dire à la fin…L’oncle écoutait l’histoire, et il riait à se tordre, si bien qu’il était mort de rire avant que l’histoire fût complètement terminée.
- Quelle histoire donc il lui a racontée ?
- Attends une minute…Alors , quand l’oncle a été mort, on l’a enterré, et le neveu a hérité.
- Il a pris aussi les bateaux ?
- Il a tout pris, il était son seul héritier.
- Mais quelle histoire qu’il lui avait racontée, à son oncle ?
- Eh bien ! Celle que je viens de te raconter !
- Laquelle ?
- Celle de l’oncle et du neveu.
- Fumiste, va !
- Et toi, donc
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À cette époque, j’avais le sens moral extrêmement peu développé.
Ayant appris à lire dans Proudhon, je n’ai jamais douté que la propriété ne fût le vol, et la pensée d’abandonner un immeuble, en négligeant de régler quelques termes échus, n’avait rien qui m’infligeât la torture du remords.
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Favorisée par une forte brise S.-O., la mer clapotante affleurait les quais du Havre, et s’engouffrait dans les égouts de ladite ville, se mélangeant avec les eaux ménagères, qu’elle rejetait dans les caves des habitants.
Les médecins se frottaient les mains : « Bon, cela ! se disaient-ils, à nous les petites typhoïdes ! »
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Vous êtes malade, votre médecin arrive. Il vous palpe, vous ausculte, vous interroge, tout cela en pensant à autre chose. Son ordonnance faite, il vous dit : "Je repasserai", et - vous pouvez être tranquille - il repassera, jusqu'à ce que vous soyez passé, vous, et trépassé.
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Les gens compliqués sont ceux qui ne sauraient remuer le petit doigt sans avoir l’air de mettre en branle les rouages les plus mystérieux. L’existence de certaines gens compliqués semble un long tissu de ressorts à boudin et de contrepoids.

Voilà ce que c’est que les gens compliqués.

Les gens simples, au contraire, sont des gens qui disent oui quand il faut dire oui, non quand il faut dire non, qui ouvrent leur parapluie quand il pleut (et qu’ils ont un parapluie), et qui le referment dès que la pluie a cessé de choir. Les gens simples vont tout droit leur chemin, à moins qu’il n’y ait une barricade qui les contraigne à faire un détour.

Voilà ce que c’est que les gens simples.
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Je n’ai pas toujours été le vieillard quinteux et cacochyme que vous connaissez aujourd’hui, jeunes gens.
Des temps furent où je scintillais de grâce et de beauté.
Les demoiselles s’écriaient toutes, en me voyant passer : « Oh ! le charmant garçon ! Et comme il doit être comme il faut ! » Ce en quoi les demoiselles se trompaient étrangement, car je ne fus jamais comme il faut, même aux temps les plus reculés de ma prime jeunesse.
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Son teint pétri de lis et de roses m'alla droit à coeur.

( je supplie mes lecteurs de ne pas prendre au pied de la lettre ce pétrissage de fleurs. Un jour de l'été dernier, pour me rendre compte, j'ai pétri dans ma cuvette des lis et des roses. C'est ignoble ! et si l'on rencontrait dans la rue une femme lotie de ce teint-là, on n'aurait pas assez de voitures d'ambulance urbaine pour l'envoyer à l'hôpital Saint-Louis. )
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- Quelle manie a-t-il ?
- Oh une bien drôle de manie monsieur. Imaginez-vous qu'il ne peut pas voir un morceau de pain sans en arracher la mie pour en confectionner des petits cochons.
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