Fille du destin

Cela fait longtemps que j'étais attiré par les livres d'Isabel Allende. J'étais entré dans son écriture avec la cité des dieux sauvages qui était loin de m'avoir enchanté. Mais je voulais lui offrir une deuxième chance et celle-ci me fut donnée avec ce titre. Une histoire qui débute dans le Valparaiso des du début du 19eme siècle, dans la famille Sommers. Jeremy Sommers dirige une entreprise d'import-export et cohabite avec sa soeur Rose, femme célibataire vivant dans les soupirs de sa désillusion de jeunesse. Leur frère, John, est un marin, capitaine de navire et très lié à sa soeur. Un matin, Rose découvre devant sa porte un bébé abandonné, la petite Elisa dont on suivra l'aventure dans ce livre. Elisa est « adoptée » par Rose qui lui offre une bonne éducation bourgeoise anglaise. A l'adolescence Elisa tombe amoureuse de Joaquin Andieta, un pauvre diable qui fait des livraisons pour l'entreprise de Jeremy Sommers. Cet amour là est bien sur des amours interdits. Il va conduire Elisa à quitter sa famille adoptive pour la Californie, contrée enflammée par les débuts de la ruée vers l'or et ou son amoureux, Joaquin, est parti avec au front la fièvre de l'or. C'est alors le début d'une autre histoire que je ne vais pas détailler plus.
L'histoire en elle-même n'est pas désagréable à lire, mais elle met du temps à se mettre en place, avec de nombreux chapitres consacrés à décrire toute la vie de personnages uniques ou à préparer le lecteur à la suite (que j'ai horreur quand un auteur me dit que la pauvre héroïne ne sait pas encore ce qui l'attend ... et Isabel Allende aime à user de ce procédé). de façon générale, le style ne m'a pas séduit. Une impression qu'Isabel Allende en fait de trop, qu'elle noircit trop de pages pour nous faire sentir un état d'esprit, vivre une situation. C'est un style qui plait a d'autres, mais personnellement il m'ennuyait. J'ai bien aimé imaginer le Valparaiso du début du 19eme, la bourgeoisie anglaise, la conquête de l'Ouest et la naissance de San Francisco. Elle m'a bien emmené dans ces époques et lieux, ravivant les images déjà en moi ... mais ne rajoutant pas grand chose de neuf. Quant à l'histoire, elle est foisonnante. Elle met en lumière de nombreuses « conditions de femmes » du milieu du 19eme, les luttes de classes, le racisme, le rêve américain, ... Mais au final je n'ai pas été transporté. Un livre que j'ai envie de ranger dans « les romans de gare » : beaucoup de lignes à lire mais pas besoin d'être très concentré pour suivre. Une lecture que je ne regrette pas mais que je ne recommencerai pas !