AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Le Ghetto intérieur (192)

Plus de mots. Plus de langues. Ni allemand, ni polonais, ni yiddish. Ni espagnol ni argentin. Plus de mots. Plus de noms. Plus de noms pour rien. Ni pour la musique, ni pour le piano, ni pour la chaise, ni pour la table. Ni vitrine, ni magasin, ni rue, ni voiture, ni cheval, ni ville, ni pays, ni océan. Ni massacre. Ni douleur. Plus. De. Mots.
Commenter  J’apprécie          50
À Varsovie, Vicente avait fait partie de cette bourgeoisie éclairée qui en avait eu assez d'être juive si être juif signifiait se vêtir toujours de noir et être un peu plus archaïque que son voisin.
Commenter  J’apprécie          50
Quel force narrative pour arriver ainsi à nouer l’estomac du lecteur, le nouer d’un remords profond comme s’il était le remords du personnage central de ce récit poignant. A peine l’avais je commencé que je me suis rendu compte que je ne pourrais pas le lâcher rapidement.

S.H. Amigorena a un talent inouï pour nous faire vivre le traumatisme de ceux qui ont pu échapper à temps à la bête immonde mais qui ne sont pas parvenus à retirer à temps de ces griffes leurs proches. L’éditeur a trouvé la photo parfaite pour illustrer la couverture de ce Folio 6893.

Je comprends après lecture pourquoi la 4e de couverture rapporte les propos de Laurence Houot : Amigorena rejoint les Primo Levi, Jorge Semprun et ces autres témoins de cette période qui restera une tâche indélébile sur la conscience européenne.
Commenter  J’apprécie          50
Malgré la lettre de sa mère, malgré l'article du Daily Telgraph, Vicente n'avait qu'une idée très vague de ce qui se passait réellement en Europe. Les journaux, partout dans le monde, avaient commencé à parler timidement des centaines de milliers de juifs qui étaient assassinés par les nazis. Mais ne pouvant pas imaginer ce qu'est le meurtre de centaines de milliers de personnes, la plupart des gens n'y croyaient toujours pas. Après l'article du Daily Telegraph du mois de juillet, deux journaux argentins, La Pensa et Critica, avaient dénoncé que les déportations des juifs étaient destinées à des lieux d'extermination. Puis, le 25 novembre 1942, le New York Times avait publié un article sur les camps de Belzec, Sobibor et Treblinka et sur les chambres à gaz et les fours crématoires d'Aushwitz. Cet article précisait que les personnes âgées, les enfants, les nourrissons et les handicapés juifs de Pologne étaient assassinés. Mais l'article n'était paru qu'en page 10 du journal et, encore une fois, il n'avait eu qu'un écho limité.
Commenter  J’apprécie          50
Lorsqu’il était parti de Varsovie, sa mère lui avait fait jurer qu’il lui écrirait une fois par semaine. Mais alors qu’elle, elle n’avait jamais cessé, jusqu’en 1938, de lui envoyer plusieurs lettres par mois, Vincente n’avait tenu sa promesse que pendant la première année qui avait suivi son arrivée à Buenos Aires. 1929, 1930, 1931. Les années passaient et Vincente, à chaque fois qu’il recevait une lettre, maudissait les reproches de sa mère. 1932, 1933, 1934. Puis ces mêmes reproches avaient commencé de l’amuser et, avec Ariel, il s’en était parfois moqué. 1935, 1936, 1937. Puis il les avait reçus avec indifférence. 1938, 1939, 1940. Dire que maintenant, depuis trois déjà, c’est lui qui s’inquiétait de n’avoir pas assez de nouvelles de sa mère…
Commenter  J’apprécie          50
- Travaillez... Travaillez en pensant que le but auquel tendent nos efforts -- le bonheur de tous-- est bien supérieur à la fatigue de chacun. C'est ça que les hommes appellent , et ils ont raison. Il n'y a pas d'autre philosophie dans la vie d'un homme, ou d'une abeille.
Commenter  J’apprécie          50
Il avait su, bien sûr, qu’au mois de septembre 1939 les Allemands avaient envahi la Pologne. Et il n’ignorait pas à quel point les Allemands, avec la même ténacité que les Polonais ou les Russes depuis des décennies et d’une manière terriblement plus institutionnelle depuis 1933, étaient profondément antisémites.
Commenter  J’apprécie          50
Il voulait parler, mais prisonnier du ghetto de son silence, il ne pouvait pas parler. Il ne savait plus.
Commenter  J’apprécie          50
Onze millions de personnes. Onze millions de personnes à assassiner. Peut-on penser l'impensable ? Peut-on comprendre l'incompréhensible ? Peut-on imaginer ce que personne n'a jamais vu, ce que personne n'a encore jamais cru que l'homme serait capable de faire ? Il y a des événements, de temps en temps, qui renouvellent ce que nous sommes capables d'imaginer, qui amplifient le domaine du possible, jusqu'à des limites, que personne auparavant, n'aurait supposé, qu'on pourrait atteindre.
Commenter  J’apprécie          50
L'une des choses les plus terribles, de l'antisémitisme, est de ne pas permettre à certains hommes et à certaines femmes, de cesser de se penser comme juifs, c'est de les confiner dans cette identité au(-delà de leur volonté-c'est de décider, définitivement, qui ils sont.
Commenter  J’apprécie          50






    Lecteurs (1953) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Quelle guerre ?

    Autant en emporte le vent, de Margaret Mitchell

    la guerre hispano américaine
    la guerre d'indépendance américaine
    la guerre de sécession
    la guerre des pâtissiers

    12 questions
    3202 lecteurs ont répondu
    Thèmes : guerre , histoire militaire , histoireCréer un quiz sur ce livre

    {* *}