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Citations sur Le Ghetto intérieur (192)

Mais ce fut seulement ce jour-là, ce 13 octobre 1941, que tous les trois avaient passé deux heures ensemble à discuter sérieusement de ce qui deviendrait le premier massacre institutionnel et industrialisé de l’histoire de l’humanité.
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Et maintenant, maintenant qu'il faudrait parler aux enfants, maintenant que je devrais crier ma haine et ma peur, maintenant que je sais ce qui se passe là-bas, que je sais que jamais sans doute je ne réussirai à ce que ma mère et mon frère viennent à Buenos Aires, maintenant que je sais que je ne sauverai personne, maintenant que tout me semble vide et inutile, maintenant qu'il n'y a rien d'autre qu'un vide immense qui s'étend devant moi, maintenant...est-ce que j'ai le droit de leur dire ? Est-ce que j'ai le droit de leur demander de partager ma peine ? Maintenant que je sais qu'il est mortel, est-ce que j'ai le droit de leur demander de boire une partie de ce venin qu'est ma douleur pour me soulager ?
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Les mots ne dépendent pas de ce que croit dire celui qui les dit : les mots disent ce qu’ils deviennent, ils racontent toujours une histoire, des histoires.
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Au début, ça ne s’appelait ni shoah ni holocauste. Ni en français ni en anglais, ni avec une minuscule ni avec une majuscule. Au début, ça ne s’appelait pas. On parlait d’ «événement », de «catastrophe », de « cataclysme », de «désastre» puis on a parlé d’«hécatombe », d’«apocalypse ». Mais au tout début, ça n’avait pas vraiment de nom. A part pour les nazis, qui l’avaient appelée « solution territoriale » puis « solution finale » (…), en dehors du vocabulaire des bourreaux, ce qui se passait en Europe, pendant des années, a été ce qui arrivait et qui ne s’appelait pas. Comme disait Churchill, c’était « un crime sans nom ».
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Mais la vie est partie. Elle s'est éloignée lentement. Et je ne sais plus où elle est maintenant. Je suis seul. Je n'entends plus. Mes oreilles closes comme des paupières. Le jour se lève et je sombre. Je sombre, je sais, je sombre. Et je tombe. Je tombe comme la nuit, comme le monde. Je ne sais pas d'où mais je tombe. Et je ne sais pas non plus vers où, mais je tombe. Je tombe. Lentement, je tombe. Lentement je tombe vers ma tombe. Oui. C'est ça. Et ça suffit.
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L’une des choses les plus terribles de l’antisémitisme est de ne pas permettre à certains hommes et à certaines femmes de cesser de se penser comme juifs, c’est de les confiner dans cette identité au-delà de leur volonté – c’est de décider, définitivement, qui ils sont.
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Il s'agissait d'une vieille légende juive -ou d'une jeune légende familiale - selon laquelle ils s'appelaient Rosenberg à cause d'un poète allemand E.T.A Hoffmann. A l'époque de Napoléon, alors qu'on avait décidé d'inscrire les juifs dans le registre civil, Hoffmann travaillait comme assesseur dans l'administration prussienne. Tous les juifs avaient du se rendre au tribunal pour qu'on leur donne un nom, et le poète allemand, qui s'occupait justement de les inscrire, s'inspirant peut-être des Indiens d'Amérique du Nord, les avaient tous nommés avec des métaphores romantiques: Arbre Doré, Lueur de l'Aube, Forêt de diamants - ou Rosenberg, Montagnes de Roses.
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Donner un nom est toujours une manière de dire quelque chose qui a toujours été dit-ou qui a été toujours été tu, ce qui revient au même.
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J'ai souvent écrit que l'oubli était plus important que la mémoire. J'ai souvent songé, comme Pasolini, que celui qui oublie jouit plus que celui qui se souvient.
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L'une des choses les plus terribles de l'antisémitisme est de ne pas permettre à certains hommes et à certaines femmes de cesser de se penser comme juifs, c'est de les confiner dans cette identité au-delà de leur volonté - c'est de décider, définitivement, qui ils sont.
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