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3,62

sur 115 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
J'aime tout particulièrement les atmosphères post-apo, je suis d'ailleurs une fan inconditionnelle de The Walking Dead (dont le premier épisode de la première saison a d'ailleurs très fortement malmené mon petit cœur). Mais ce qu'on oublie bien souvent, c'est que le post-apo ne concerne pas seulement les Zombies : l'Apocalypse peut revêtir d'autres visages.

Point de zombies ici, du moins de zombies tels qu'on les conçoit habituellement, mais « La Rouge », un virus qui décime la population dès qu'elle atteint l'adolescence, dès que les changements corporels se produisent. Anna, du haut de ces douze ou treize ans, approche à grands pas du moment où La Rouge s'appropriera son corps, mais pour le moment, elle est encore une fillette... Une fillette aux lourdes responsabilités qui doit s'occuper d'Astor, son petit frère, veiller sur lui, le protéger, jusqu'au moment où les « Grands », les adultes, il doit bien en rester quelque part, auront trouvé un vaccin. Ce n'est pas si simple lorsqu'on est soi-même une enfant, juste une enfant qui devrait courir après un ballon, ses couettes se balançant au gré de ses pas, ou jouer avec son vélo.

Mais si Anna court, c'est pour une autre raison, une raison de Grands : la survie.

Tout simplement.

Le risque majeur avec les romans post-apo est qu'ils ne soient pas à la hauteur de nos espérances. J'appréhende toujours le moment où je vais me plonger dans un nouveau récit de ce genre. Les personnages, l'atmosphère, la tension sont autant de composantes indispensables pour un roman efficace, autant de composantes qui peuvent complètement gâcher le moment espéré de lecture.

Mais Anna fait partie des romans qui touchent leur cible, de ces romans qui vous interpellent et dont on oublie même les failles. Certains points sont encore bien ancrés dans ma mémoire : pas de zombies au sens propre du terme, mais des zombies quand même, tout aussi cruels, voire plus étant donné que leur cerveau est bien actif.

J'ai parfois lu ci et là qu'il manquait d'action et je me suis demandée si nous avions lu le même livre. Ce roman en est plein et est d'ailleurs assez dérangeant parfois.

L'action se doit à la tension permanente, tout est un danger pour ces enfants : les chiens (Câlinou est une trouvaille vraiment réussie), le manque de nourriture, les autres enfants, le décor... Tous sont des obstacles dans cette course à la survie, dans cette course pour la vie. Il y a d'ailleurs un juste milieu entre cette tension et les moments plus tendres, ceux entre Anna et Astor, l'irruption de Pietro, Câlinou... L'auteur a su nous réserver des moments émouvants, drôles aussi, dans l'horreur environnante, il a su préserver des fragments d'enfance, un éveil à la vie, des émotions qui palpitent dans la poitrine et font bouillonner le sang dans les veines.

J'avais oublié que l'enfer peut émouvoir...

Une réussite.

Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
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Je vous le dis : une histoire post-apocalyptique comme celle-ci, on n'en lit pas tous les jours. La bonne idée de Niccolò Ammaniti est d'avoir pris des enfants comme héros en lieu et place d'adultes. Et d'ailleurs , des adultes au passage, il n'y en aura pas un seul : ils sont tous morts des causes d'un virus qui ne touche qu'eux. Et les enfants en grandissant sont aussi condamnés à tomber malades et mourir.

L'air de rien, cette absence pèse sur les protagonistes. Certains espèrent qu'il reste des « Grands » sur le continent (L'histoire se déroule en Sicile). D'autres considèrent qu'ils sont de toutes façon tous voués à les rejoindre. Pour Anna, le seul lien avec les « Grands » qu'il lui reste est le Journal des Choses Importantes que lui a légué sa mère. Bien que parfois utile, Anna se rend vite compte que sa mère n'a pas pu tout prévoir et qu'au final, elle devra bien se débrouiller seul.

A ce sujet, j'ai trouvé que l'écriture était assez enfantine. Ne l'ayant pas lu en Italien, je ne sais pas si c'était une volonté de l'auteur ou du traducteur. Dans tous les cas, un certain malaise s'installe quand on lit certaines atrocités dans un style totalement décalé avec l'ambiance du livre.

La relation d'Anna avec son frère Astor est somme toute assez classique. Elle remplace leur mère auprès de lui et lui cache d'abord la triste réalité du monde. Enfin, je dis classique, mais s'est en oubliant totalement qu'Anna est encore elle-même une enfant et vivant dans un monde qui la dépasse totalement.

Au final, j'ai adoré ce livre. Que se soit pour son cadre, une Sicile post-apocalyptique, pour son histoire et pour ses protagonistes. Je ne saurais que le conseiller aux amateurs du genre cherchant un peu de diversité.
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Tout d'abord, cette belle couverture rouge écarlate. Puis, ce résumé qui me faisait fortement penser à La Route de Cormac McCarthy, le premier roman post-apocalyptique que j'ai lu. Voilà pourquoi j'ai sollicité ce titre auprès des éditions Grasset, que je remercie ainsi que NetGalley.

Ici, un virus dévastateur, "la Rouge", s'est propagé de la Belgique au monde entier en 2016, tuant toute la population adulte. Il reste en sommeil chez les enfants, jusqu'à leur puberté : vers 14 ans, le virus se déclare et l'individu n'a aucune chance de survivre. Attention, il ne s'agit pas d'un roman de zombies. Ici, cette maladie se déclare par des taches rouges, la fièvre et la toux. Quand nous débutons notre lecture, nous sommes en 2020, en Sicile. Anna, 13 ans, veille seule sur son frère Astor, environ 8 ans, qu'elle garde cloîtré chez eux dans leur domaine. Comme souvent, Anna part en expédition chercher à manger en ville. Lorsqu'elle arrive au domaine, elle s'aperçoit qu'Astor a disparu. Elle part à sa recherche. Elle rencontre de bonnes personnes, comme d'autres beaucoup moins sympathiques. Mais certaines deviendront ses compagnons de route. Une quête, de Castellammare à Messine en passant par Palerme et Cefalu, commence alors.

Le personnage d'Anna m'a beaucoup plu. Depuis ses 9 ans, elle se débrouille seule, à partir d'un cahier "de choses importantes" laissé par sa mère avant de mourir. Sans eau, sans électricité, sans aucun adulte, sans aucune aide extérieure. Elle a en charge son petit frère, à qui elle doit apprendre à lire pour que lui aussi se débrouille seul lorsqu'elle ne sera plus là. Elle porte une immense responsabilité sur ses courtes épaules. Elle est extrêmement lucide pour son âge, mais elle peut également entrer dans une colère noire jusqu'à tout casser autour d'elle. Cette dualité rend le personnage d'Anna riche et profond. Anna connaîtra les pires dangers mais elle s'en sort à chaque fois.

Les autres personnages sont aussi attachants les uns que les autres. Il y a Astor, le frère d'Anna, totalement immature contrairement à sa soeur ; Pietro, un peu plus âgé qu'Anna, brave gamin débrouillard qui est un rayon de soleil dans ce monde plein de cendres ; Câlinou, le chien-"démon" qui a un lien très fort et très touchant avec Anna et son frère.

D'une part, Anna est un roman plein de dualités.
L'obscurité / la lumière :
Ce clair-obscur est présent continuellement dans le récit. Privés d'électricité, les personnages doivent apprendre à apprivoiser l'obscurité : "Dans ces ténèbres, qui puait l'essence et le vernis, la débroussailleuse, le vieil aspirateur, une chaise défoncée, le portemanteau devenaient des monstres prêts à vous déchiqueter. Seuls les rats, dans cette obscurité, se sentaient plus bravaches."
"Nuages ou pluie, froid ou chaud, le noir, tôt ou tard, perdait sa bataille quotidienne contre la lumière".
La mort / la vie :
La mort est partout dans ce roman. Les maisons et les carcasses de voiture renferment des cadavres, l'air pue constamment la mort, dehors ou à l'intérieur du domaine, car le squelette de la mère d'Anna et D Astor repose dans sa chambre. le silence règne d'ailleurs sur ce monde post-apocalyptique : "Si elle n'avait pas été assourdie par sa propre respiration et ses pieds qui cognaient sur l'asphalte, elle aurait entendu le silence. Il n'y avait pas un brin de vent, ni oiseaux, ni grillons, ni cigales."

Cependant, la vie perce dans ce monde anéanti grâce notamment à la présence de Pietro, personnage solaire, qui use de l'humour, et fait rire Anna et Astor.
La solitude / l'amitié :
Anna souffre souvent de la solitude. Elle est fatiguée de prendre seule des initiatives, sans l'aide de sa mère. Avec Pietro et Câlinou, sa vie change et prend une nouvelle tournure.

Au-delà de ces dualités, le roman de Niccolo Ammaniti renferme une autre originalité : l'imbrication des histoires des personnages dans le récit. Elles se présentent avec un titre en majuscules, à la manière d'un conte (ex : "LE CHIEN AUX TROIS NOMS"). le narrateur nous raconte ainsi le passé des personnages avant que le virus frappe. Cela nous permet de mieux les connaître, mais surtout de voir comment leurs vies ont basculé, sans donner de détails sur l'origine de ce virus.
Par ailleurs, ce roman est véritablement poignant, notamment lorsque Anna se souvient des moments passés avec ses parents lorsqu'ils étaient encore vivants.

D'autre part, ce roman présente des scènes assez dérangeantes. En effet, ce n'est clairement pas un roman jeunesse : il y a cette scène très particulière dans laquelle Anna "s'occupe" du cadavre de sa mère, des passages dans lesquels les enfants boivent de l'alcool quand ils arrivent à en trouver, les descriptions des cadavres (secs ou non...) sont développées, etc. C'est donc tout de même très réaliste, assez "cru", je préfère prévenir les âmes sensibles (comme la mienne ^^).

Ensuite, j'ai eu un coup de foudre pour le style de Niccolo Ammaniti. C'est une écriture très visuelle, au point que j'avais l'impression de regarder un film en lisant le livre. Sa plume est belle mais elle ne manque pas de sarcasme parfois, nous faisant passer par toutes sortes d'émotions. A coup sûr, je lirai ses autres romans tant j'ai été charmée par sa plume si singulière.

Enfin, il y a cette fin... qui m'a... laissée sur ma faim. Elle ne répond en effet à aucune question et j'ai quitté un peu brutalement les personnages que j'ai tant appréciés. de quoi rester frustrée. Y'aura-t-il une suite ? Même si à ce jour l'éditeur ne m'a pas encore répondu, je doute qu'il y en ait une car cette fin m'a fait penser à celle de la Route, qui n'a eu aucune suite. J'espère ardemment un deuxième tome malgré tout, tant les personnages me manquent.

En conclusion, Anna est un roman post-apocalyptique mais pas que. C'est un roman brillant sur la fraternité et sur l'amour tout simplement, dans un monde où la mort est partout. Original par ses dualités et par sa structure, Anna est animé par une plume magnifique et qui parfois joue avec nos nerfs. Attention aux âmes très sensibles, ce roman comporte quelques scènes qui peuvent être dérangeantes. Une très belle découverte.

Lien : http://lesmotsdejunko.blogsp..
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Niccolo Ammaniti, est un de mes romanciers italiens préférés. Parcequ'il est un grand humaniste et qu'il a un oeil critique sur la société.
D'ailleurs j'ai lu tous ses huit romans.

Son dernier roman « Anna », renoue avec son sujet fétiche que sont ses histoires sur les enfants.
Niccolo excelle en la matière, pour écrire et décrire cette adolescence abandonnée, livrée à elle-même, dans l'Italie profonde.
Et son roman, à la fois sombre mais avec des notes d'espoir, est égal au superbe « Moi et Toi » ou au très émouvant « Je n'ai pas peur ».

Niccolo nous raconte l'histoire d'Anna, cette petite fille, perdue dans une Sicile dévastée par un virus. Et qui essaie de survivre et de défendre son bien le plus précieux; Astor, son petit frère.
C'est une chronique, bien écrite et décrite, post-apocalyptique, où seuls des enfants et quelques animaux ont survécus à cette catastrophe.
Le personnage d'Anna est tendre et très attachant. Elle est à la fois fragile et très forte dans son âme lorsqu'il s'agit de sauver ceux qu'elle aime, elle est émouvante…
Et c'est dans ce monde désertique et asséché de sentiments, où chacun pense à sa survie, qu'Anna y rencontra l'Amour, en la personne de Pietro.

Je vous laisse découvrir la poésie de Niccolo Ammaniti :

« (…) alors elle prenait le pendentif en le serrant très fort jusqu'à ce que les pointes de l'étoile lui entrent dans la peau.
Pietro avait explosé dans sa poitrine et des milliers de fragments acérés courraient dans ses veines, lui déchirant la chair » (…).
Que c'est beau !
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Anna... une héroïne puissante du haut de ses treize ans.

Un 4/5 qui s'est mué au fil du temps en un coup de coeur !
Lien : https://readingbibliophile.c..
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