En 1966, Galaxie présentait deux romans inédits de Poul Anderson : Après l'apocalypse (After the doomsday) et Trois mondes à conquérir (Three worlds to conquer).
J'ai dégoté cette petite perle sur ebay dans un état relativement bon… mais cela n'a pas empêché les pages de se détacher au fur et à mesure de ma lecture.
Après l'apocalypse
La Terre a été réduite en cendres et les seuls survivants sont les membres des équipages du Franklin et de l'Europa. Après le choc passé et quelques dérapages, le capitaine Donnan (Franklin) décide de découvrir les responsables et de se venger.
Parmi les suspects il y a les ennemis de toujours, les Kandemiriens. Cela étant dit, Donnan envisage aussi qu'il puisse s'agir d'un de leurs alliés, à moins que… Suspense garanti jusqu'à la fin.
L'histoire suit en parallèle le parcours des deux astronefs. S'il n'y a que des hommes à bord du Franklin, il ne pouvait y avoir que des femmes à bord de l'Europa ^^ Celles-ci ont monté un commerce florissant à Zatlokopa (ville de la planète qui a accueilli Sigrid et ses compagnes d'infortune).
L'univers est si grand, parviendront-ils à se retrouver ?
A noter la ballade de la Bataille de Brandobar - qui reste mon passage préféré - ainsi que les illustrations de Virgil Finlay (1914-1971). Celui-ci à reçu deux fois le prix Hugo pour son travail d'illustrateur.
https://en.wikipedia.org/wiki/Virgil_Finlay
Trois mondes à conquérir
Mark Fraser vit sur Ganymède avec sa famille et y vit une petite vie tranquille. Régulièrement, il est en contact avec son ami Théor qui lui vit sur Jupiter. Ils ne se sont jamais rencontrés. Fraser est humain (il n'est pas dit s'il a des origines écossaises, même s'il a pour habitude de donner du « fillette ») et Théor est un Nyarrien.
Les Nyarriens ressemblent à des Centaures et en même temps ne leur ressemblent pas du tout.
« Le corps glabre et rouge de Théor avec son moignon de queue et sa partie inférieure tigrée, reposait bien sur quatre pattes robustes ; mais chacun de ses pieds possédait trois doigts préhensiles. Ses longs bras se terminaient par des mains à quatre doigts, et son buste compact pourrait être considéré comme anthropoïde si l'on passait sur des détails innombrables. Mais sa tête ronde manquait d'oreilles extérieures et portait une crête à la manière des coqs, à un mètre vingt-cinq au-dessus du sol. La bouche se plaçait à peu de distance au-dessous des grands yeux et ne servait uniquement qu'à manger et à boire. La parole était produite par la vibration de tissus musculaires placés dans une poche sous la mâchoire.
Comme à son habitude, Poul Anderson n'est pas passé à côté de la barrière linguistique. J'ai beaucoup aimé le passage qui explique le fonctionnement des appareils de traduction.
Sur Terre, c'est le chaos. Une révolte a renversé l'hégémonie américaine qui s'était étendue sur toute la planète. Sur Ganymède débarque alors un certain Swayne qui est prêt à sacrifier beaucoup de vies pour rendre le pouvoir aux U.S.A.
Fraser est dans de sales draps… pour lui hors de question de collaborer avec Swayne.
Théor aussi est en vilaine posture… son peuple est menacé par les Ulunt-Khazuls (un autre peuple qui vit sur Jupiter et qui sont physiquement très différents des Nyarriens).
L'histoire suit donc en parallèle ce qui se passe sur Ganymède et sur Jupiter. Au fur et à mesure, on comprends qu'il va se passer quelque chose. C'est la quatrième de couverture qui vend la mèche : « leurs sorts étaient curieusement mêles... »
J'ai adoré ces deux voyages dans les univers andersoniens…
Je terminerai sur cette citation :
« La vie n'est pas un roman, se morigéna-t-il, elle ne comporte pas de fins heureuses. Elle continue, tout simplement. »
Challenge défis de l'imaginaire (SFFF) (143)
Challenge une année avec Ursula Le Guin/Poul Anderson
Club Poul Anderson
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"Écoutez-moi, Lory," dit-il, "vous laissez la bride sur le cou à vos préjugés - pardon, je voulais dire opinions. Je puis comprendre votre point de vue. Je ne vous en ai jamais voulu d'avoir manifesté un tel désarroi à la nouvelle de la révolte, et j'espère sincèrement que les gens cesseront bientôt de vous battre froid pour cette raison. Ce n'est pas votre faute si les écoles ont seriné à votre génération que les U.S.A. devaient monter la garde sur la race humaine tout entière, sous peine de voir se déclencher une nouvelle guerre thermo-nucléaire. Mais, par l'enfer, les étrangers ne personnifient pas le mal! Ils supportaient avec impatience notre hégémonie. Qui ne l'aurait fait? Notre pays n'est-il pas allé jusqu'à détruire les Soviets pour secouer leur joug? Si les Sam Halls sont vraiment capables de fonder cette autorité coopérative de paix qu'ils nous promettent, le problème se trouvera résolu - et les Américains n'auront plus à se rendre eux-mêmes esclaves, en demeurant assis sur le couvercle de la marmite. Ne vous laissez plus terroriser par des fantômes."
(Trois mondes à conquérir)
Deux extraordinaires romans de science-fiction par l'un des maîtres du genre.
"Après l'apocalypse"
L'espace leur appartenait. Ils étaient destinés à errer indéfiniment et sans but d'une étoile à l'autre, sans jamais retourner sur terre - car la terre était morte, anéantie par un ennemi sans pitié !
"Trois mondes à conquérir"
Sur Jupiter et Ganymède, un extra-terrestre et un homme affrontaient - séparément - deux dangers mortels. Ils ne s'étaient jamais vus, et pourtant ils étaient amis, et leurs sorts étaient curieusement mêlés...
(quatrième de couverture - parution 1966)
- Cette époque est néfaste. L'univers entier aurait-il perdu le sens? Mais dites-moi, si vos ennemis sont puissants à ce point, pourquoi négocient-ils?
(Trois mondes à conquérir)
Mais qu'est-ce qui est sensé dans cet univers?
(Après l'apocalypse)
Beaucoup de désespoirs n'égalent pas un espoir.
(Après l'apocalypse)