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EAN : 9781683960805
192 pages
Fantagraphics books (01/05/2018)
4/5   1 notes
Résumé :
Godhead ricochets from the streets of a working-class African American community to the glimmering halls of corporate America to a mobile scientific laboratory located in the Pacific Ocean. A sprawling contemporary saga with a science-fiction edge, Godhead explores a collision course between science and religion when a corporation creates a device that can talk to God. Is this humanity’s salvation or the equivalent of a Doomsday machine? Godhead is Ho Che Anderson’s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ce tome contient les 2 premiers chapitres d'une histoire indépendante de toute autre. Il comprend les 2 chapitres, initialement parus en 2018 sans prépublication, écrits, dessinés et encrés par Ho Che Anderson. Cet auteur a également réalisé Scream Queen et King (une biographie de Martin Luther King). Ce tome contient 140 pages de bande dessinée. Il se termine avec les 14 premières pages qui avaient initialement été réalisées en couleurs.

Dans un bel appartement, un homme blanc et blond est ligoté sur une chaise. Il est en train d'être malmené par un individu cagoulé qui le retourne d'un grand coup de canon de pistolet dans la joue droite. L'agresseur demande au blanc s'il a envie de rencontrer son dieu. le blanc faisant le malin, l'agresseur lui indique qu'il tient un 9 millimètres dans la main. Il continue en racontant une anecdote sur un de ses amis qui s'est retrouvé à l'hôpital. Il explique que ce qui l'énerve le plus, ce sont les gens qui pensent avoir le contrôle sur leur vie, que les accidents n'arrivent qu'aux autres. Il demande à sa victime comment il avait imaginé sa journée quand il s'est levé ce matin. La victime répond en demandant combien son agresseur veut, sur quel montant d'argent ils peuvent s'accorder. L'homme cagoulé répond que ça n'a rien à voir. Il frappe sa victime avec le canon de son flingue, et la chaise se renverse. Il place le canon dans la bouche de l'homme ligoté. Puis il s'en va. L'homme blanc, un PDG, finit par réussir à libérer une de ses mains, puis une autre. Il retire le bandeau qu'il avait sur les yeux. Il sort dans la rue. Il marche dans la rue et se retrouve devant la palissade d'un chantier de construction, derrière laquelle dépasse la sculpture d'une tête gigantesque.

Plus tard le même PDG (monsieur CEO, pour Chief Executive Officer) se tient sur un balcon et regarde une tour en construction à l'horizon de la ville. Il rentre dans le bâtiment, et nage dans une immense piscine. Il a un gros sparadrap sur la joue où le canon de pistolet a ouvert la peau. le lendemain, il se présente à la réunion du comité de direction de l'entreprise dont il est le PDG. Les autres membres louent la rapidité avec laquelle il reprend le travail. Ils lui présentent la nouvelle responsable de la sécurité : Birdey Amber Brooks. Elle explicite l'ampleur de ses attributions en tant que chef de la sécurité pour tout le groupe industriel. Un autre homme prend la parole pour l'informer que Birdey Brooks est en charge de l'enquête sur l'enlèvement du CEO. Ce dernier accepte de lui accorder rapidement un entretien pour qu'elle puisse le questionner. Birdey Brooks quitte la réunion, et les autres participants reviennent aux affaires. En particulier monsieur Chavez questionne CEO sur l'avancée du projet Oceanus. CEO répond qu'il attend un rapport dans les jours qui viennent, rédigé par la docteure James Fancy, la responsable du projet en question. Chavez rappelle qu'il s'agit du projet prioritaire du groupe, voulu par son fondateur Jackson Jackson.

A priori, cette bande dessinée a de quoi intriguer : publiée par Fantagraphics, un éditeur indépendant exigeant (et même supervisée par Gary Groth lui-même), et réalisé par un auteur atypique. Néanmoins la couverture ne dit pas grand-chose : une tête de blanc blond qui évoque Ken (de Barbie) avec une coupure sous l'oeil gauche, et la quatrième de couverture montre une tête en gros plan d'un afro-américain avec l'oeil droit tuméfié. le texte en quatrième de couverture promet un récit d'anticipation. le lecteur commence par découvrir une scène d'intimidation, un PDG étant séquestré. Cela préfigure une sorte de thriller avec peut-être un soupçon d'espionnage industriel. Effectivement, il y a de ça, avec ce PDG (dont le nom n'est jamais prononcé, appelons-le CEO) qui chapeaute un projet ultrasecret (Oceanus), une tentative de communiquer avec Dieu, par un moyen non explicité. En cours de route, le lecteur fait connaissance avec d'autres personnages dont Randall Calhoun qui fait le pendant de CEO au dos de l'ouvrage. Alors que le récit ne dit rien sur CEO, l'auteur consacre 23 pages sur Calhoun et le temps qu'il a servi dans une unité spéciale des forces armées américaines, en début de la deuxième partie. le lecteur n'a pas accès aux pensées des personnages, ni par des bulles de pensées, ni par des cellules de texte.

L'intrigue avance à un rythme déconcertant, passant de CEO à Calhoun, pour des passages de durée aléatoire, avec une poignée de pages consacrées à des personnages secondaires comme Birdey Amber Brooks. D'un côté, CEO a l'air dans une phase étrange de sa vie. Lors d'une conversation, il indique qu'il n'est qu'une machine à générer des profits pour des actionnaires. Il n'a pas eu vraiment peur pour sa vie lors de sa séquestration, et se sent étrangement détaché de sa vie de tous les jours. le lecteur éprouve des difficultés à s'attacher à cet individu beau comme un dieu, efficace et distant. Même son questionnement sur le sens à donner de chercher à communiquer avec Dieu reste étrangement impersonnel, alors que son interlocuteur énonce des réponses liées à ses motivations. Il est plus facile de se projeter dans Randall Calhoun, lui aussi traversant une phase de doute. Il est possible de ressentir de la sympathie pour lui en voyant que ses préoccupations l'amènent à prendre de la distance avec sa compagne, ou en voyant qu'il se retrouve embringué dans une fuite après avoir affronté des policiers, ou encore en découvrant les brimades qu'il a subi pour intégrer la section Cadre Zeus. Les 2 principaux personnages féminins (Birdey Brooks et Crays Cresnee) restent également à une certaine distance, difficilement accessibles pour le lecteur.

Les 14 pages de fin montrent ce qu'auraient pu être cette bande dessinée en couleurs, une autre expérience. Dans la première moitié, 2 séquences sont réalisées avec des nuances de gris, sans traits de contour systématique, pour une impression très texturée, un peu saturée. Toutes les autres séquences reviennent à la méthode qui consiste à détourer chaque élément avec un trait de contour, avec des aplats de noir, ou des nuances de gris. En termes de mise en page, le lecteur détecte l'influence d'Howard Chaykin dans l'utilisation d'insert : des cases rectangulaires plus petites se focalisant sur une tête en plan rapprochée, posées à cheval sur 2 cases. Au fil du récit, il apparaît que Ho Che Anderson dessine de manière réaliste et descriptive, avec un intérêt modéré pour représenter les environnements. D'un côté, il n'hésite pas à s'affranchir de les représenter plusieurs cases d'affilée, parfois le temps d'une page. D'un autre côté, il prend de toujours bien installer où se déroule chaque scène : la pièce sans meuble où est détenu CEO, les rues avec palissade de chantier, la salle de réunion stérile, la petite chambre de l'appartement de Randall Calhoun, une salle de bain, une autoroute urbaine à 12 voies, un laboratoire de recherche immense, un camp d'entraînement militaire et ses baraquements, un luxueux atelier d'artiste. Il est également évident qu'il s'agit de l'oeuvre d'un auteur complet qui sait raconter avec les images, sans avoir besoin de tout faire expliciter par les dialogues des personnages.

Le lecteur se laisse donc porter par ce thriller un peu indolent, avec un niveau de divertissement satisfaisant fourni par la narration visuelle. Il sent que l'auteur sait où il va, et il accepte donc sans problème de passer d'une séquence à l'autre, en écoutant les personnages, même si ce qu'ils racontent n'a l'air d'avoir qu'une incidence très limitée sur l'intrigue, et n'éclaire pas beaucoup leur personnalité. Il observe la froideur impénétrable de CEO, les capacités de combattante de Birdey Brooks (n'hésitant pas à enfoncer un couteau à travers la main d'un assaillant), la forme de résignation de Randall Calhoun, tout en notant les informations relatives au projet Oceanus, aux agissements de la docteure James Fancy, aux manoeuvres des uns et des autres pour obtenir des informations. Il se prête au jeu de cette forme d'intrigues d'entreprise, sans réussir à se passionner pour le questionnement très ténu sur la volonté de communiquer avec Dieu. Ho Che Anderson donne l'impression de rester en surface, laissant le temps au lecteur d'apprendre à connaître les personnages en les côtoyant au fil des pages, sans attaquer de front un thème ou l'autre, le besoin de croire ou l'absence d'âme du capitalisme, mais avec des remarques incisives de temps à autre.

Ce premier tome constitue une lecture étrange : agréable et intrigante, frustrante et incomplète. La narration visuelle est personnelle, tout en usant de raccourcis propres aux comics qui minent par endroit sa portée. L'intrigue est mystérieuse avec une part de violence, tout en semblant ne pas aboutir, ne pas se concrétiser dans une progression, rester trop à distance des personnages. le lecteur ressort de ce tome, à la fois sous le charme de cette histoire pas comme les autres, à la fois sur sa faim, sans certitude qu'il y aura un tome 2 pour conclure le récit.
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