Citations sur Méditer, jour après jour (306)
"Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d'où il vient ni où il va" Saint Jean, Evangile 3, 8
Lorsqu'on va mal, lorsqu'on souffre de dépression ou d'anxiété, on respire mal. Travailler sur son souffle dans ces moments ne résoudra pas tous les problèmes ni ne supprimera toutes les souffrances ; mais ce sera toujours une forme d'allègement. Pourquoi s'en priver ?
Vivre en pleine conscience, c'est régulièrement porter une attention tranquille à l'instant présent.
De toutes nos forces, il est important de rester des humains sensibles; de s'accrocher à notre humanité, à ce qui la réveille autour de nous, la nature, la beauté. Encore et toujours ouvrir notre esprit à autre chose que nos souffrances, pas pour masquer l'adversité, pas pour l'oublier mais juste pour qu'elle ne règne pas en maître absolu dans notre esprit comme dans notre vie.
Apprendre à lire nos sensations, leur prêter attention : elles sont le tableau de bord qui témoigne de l’équilibre ou du déséquilibre de notre âme. Parfois, en permettant à notre corps d’exister à notre esprit, nous éprouvons des sensations étranges : comme si on sortait de son corps, comme s’il flottait, ou comme s’il était très lourd, ou qu’il se déformait. Parfois aussi on sent arriver du désagréable : on prend alors conscience de tensions ou de douleurs que l’on fuyait dans des distractions, des occupations, des ruminations portant sur des sujets extérieurs. En cela, la méditation diffère de la relaxation : son but n’est pas seulement, ou pas prioritairement, de nous faire du bien ou de nous conduire à la détente, mais simplement d’être conscients de ce qui se passe en nous.
Il s'agit de faire de notre mieux, en toute conscience et en toute présence, mais sans assujettir notre effort, qui dépend de nous. Plutôt que le dépassement ( de soi ou, pire, des autres ), c'est l'accomplissement qui nous intéresse alors : ne plus penser sa vie en termes de victoires ou de défaites, mais d'expériences qui nous construisent.
Vivre, c'est vivre l'instant présent. On ne peut pas vivre dans le passé ni dans le futur: on ne peut qu'y réfléchir, y spéculer, y ressasser ses regrets ses espoirs, ses craintes. Pendant ce temps, on n'existe pas. Se rendre régulièrement présent à la richesse de nos instants de vie, c'est vivre davantage.
À ce jour, la méditation, quelle qu'en soit la forme, n'a pas fourni assez de preuves lui permettant d'être considérée comme un outil de traitement des maladies psychiques (ni des autres d'ailleurs). Elle a par contre démontré qu'elle est un bon outil de prévention des rechutes, c'est-à-dire de maintien en aussi bonne santé que possible, en tenant compte des fragilités de chacun. Si vous souffrez (ou l'un de vos proches) d'une maladie psychiatrique, la méditation pourra vous aider, mais non vous soigner.
Enfin, les méditations recommandent de s'entraîner à rester capable de souhaiter le bien de tous les humains, même de ceux qui sont loin de nous, qui nous sont inconnus, mêmes de ceux qui nous sont antipathiques ou qui ont pu nous faire du mal. Travailler à éprouver pour eux de la bienveillance, de la compassion et de la joie altruiste face à leurs bonheurs. Le pressentiment et la conviction qui sous-tendent ces méditations, c'est que la souffrance est à l'origine de la plupart des conduites problématiques ; si un humain est heureux, s'il souffre moins, il fera moins souffrir les autres.
Vous ne pouvez pas empêcher les oiseaux de la tristesse de voler au-dessus de vos têtes, mais ne les laissez pas faire leur nid dans vos cheveux.
Proverbe chinois.
Si vous êtes poète, vous remarquerez certainement le nuage qui flotte sur cette feuille de papier. Sans nuage, il n'y aurait pas de pluie ; sans pluie, les arbres ne pousseraient pas ; et sans arbres, nous ne pourrions pas fabriquer de papier. Le nuage est nécessaire au papier ; s'il n'existait pas, la feuille de papier n'existerait pas non plus.
Thich Nhat Hanh.