Prendre soin de la vie

Le chercheur Jonathan Haidt a étudié les trois grandes émotions du lien social.
Il montre que, plutôt que de prendre pour modèles les images de réussite que la société contemporaine promeut (performance financière, économique, sociale, etc.), nous devrions nous inspirer des personnes qui suscitent notre admiration, notre gratitude et élèvent notre esprit. Pour le bien commun, on ne peut donc que souhaiter une société qui valorise davantage ce type de personnes et d'attitudes.

La vie est peut-être sans remède, mais ce n’est pas forcément grave, catastrophique. « La vie, c’est sans espoir », martèle Chögyam Trungpa. Et, en effet, il n’est peut-être pas de remède à l’existence, ni de solution à ses aspects tragiques. Dès lors, je trouve apaisante l’invitation à « guérir de l’idée de guérir ». Comment ? Précisément, en s’appuyant sur le réel, en prenant grand soin de soi, des autres, de la vie. (Alexandre Jollien)

Que fait une huitre en réponse à une agression extérieure ?
Lorsqu'un grain de able pénètre dans son abri, elle se met a secréter de la nacre pour éviter qu'il ne la blesse. Ce moyen de guérir donnera naissance à une perle précieuse.
Et nous, qu'inventons nous pour prendre soin de la vie, qu'allons-nous mettre en œuvre pour guérir la planète ?

La terre est notre maison commune et nous en sommes des cohabitants. Nous y vivons aux cotes d'une quantité innombrable d'autres espèces.
N'avons- nous pas le devoir de respecter les droits des espèces qui forment avec nous une seule et même communauté, celle des terrestres, des habitants de la Terre ?

Se rendre compte que l'on ne peut par séparer les questions économiques, sociales et écologiques, c'est se rendre compte de l'absurdité de l'idée d'autonomie du monde économique.
Cela demande aussi de transformer les anciennes structures de pouvoir hiérarchiques et patriarcales en processus d'intelligence collective. Ce qui peut amener l'émergence d'une nouvelle forme de dynamique, d'énergie, de capacité à réaliser des choses dont nous pensions ne pas être capables.

On n'échappe pas à la douleur, seulement à la peur de la douleur.

Quotidiennement, nous réduisons tout, soi et les autres, à des étiquettes. La compassion nous demande une conversion, une sorte de mort à soi-même qui débouche sur la joie. Rien de triste ici. Une petite goutte d'eau devient l'océan.

A l'inverse, comme le résume bien le slogan de la simplicité volontaire " Moins de bien, plus de liens", qui nous invite à "prendre soin", les pénuries génèrent ou favorisent la coopération. Or, nous sommes une espèce foncièrement coopérative. Dés lors, quand les tempêtes surviendront, appuyons-nous sur cette coopération et, avant que les tempêtes ne se lèvent, recréons tous les liens qui nous font du bien et qui nous sont nécessaires, que ce soit avec nous-mêmes, nos proches, d'autres humains, les autres qu'humains et la Terre entière.

En relevant le défi de faire de notre mieux, nous participons à un mouvement qui enrichit et célèbre la vie.

Dans mon enfance, la nature s'étendait à perte de vue autour de nous. Les coups de haches ou de marteau ou le moteur de la voiture du facteur étaient les seuls bruits non non naturels que nous entendions.
Le paysage sonore se composait du vent, des oiseaux, des bruits d'enfants et de silence. Je me rappelle un pin dans lequel je grimpais quand je voulais être tranquille. Je m'allongeais sur une branche au sommet, d'où je découvrais les alentours et contemplais le ciel.
Vivant en villes depuis longtemps, je me rends compte aujourd'hui de l'importance de préserver ces environnement menacés.