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3,76

sur 1372 notes
Emporté par le rythme, l'humour, la tendresse. Juste parfait. Je l'ai ouvert hier, terminé aujourd'hui. Quel gage de plus ? Bravo. Excellent

Il y a parfois des rencontres émotionnelles qui chassent le malocchio de vos pensées et vous ne regarderez plus jamais une station shell de la même façon
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Tellement de poésie et d'humour, mélange du Petit Prince et de Don Quichotte, l'imaginaire et la sensibilité de Calvin and Hobbes aussi.
Vilain petit canard dans son environnement étroit qui n'attendait que de voler au loin en beau cygne …
Lu en quelques heures et désolé que ce soit déjà terminé.
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Shell est un jeune garçon qui rêve de grandeur dans sa vie étriquée. Un jour, il décide de quitter la station essence de ses parents pour aller à la guerre et devenir un vrai homme. Il va rencontrer une jeune fille comme lui qui va à la fois lui venir en aide mais aussi qu'il va idolâtrer.

Ce roman sur jeune garçon jugé différent nous montre à quel point les jugements faits sont hâtifs sans tenir compte des ressentis des personnes concernées. Shell est rejeté très tôt par le système scolaire pour sa différence mais réussit à s'épanouir à sa manière. La rencontre avec sa Reine va lui permettre de voir le monde différemment mais aussi montrer le poids de son courage et de son obstination face au monde et sa crédulité dans les autres. La plume de JB Andrea suggère ici plus qu'elle ne dit.
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Forest Gump en Haute-Provence ?

C'est lui qui se raconte, ce gamin que l'on devine rapidement ‘attardé'. Il vit seul avec ses parents âgés qui tiennent une station service là ou plus aucune voiture ne passe. Une ambiance de bout du monde à la Bagdad café (je devine ‘I'm calling you' derrière la stridulation des cigales ou ‘a road to nowhere' des têtes qui parlent).

Il est seul.
Seul au monde.
Seul dans sa tête ?

Seul, c'est bien le qualificatif qui lui sied le mieux à notre petit narrateur de douze ans, retiré de l'école ou il n'a plus sa place parce qu'il est différent, seul, sur une route sans trafic, seul, contemplatif au milieu des trépidantes sixties, nous sommes en 1965.

Par imprudence et innocence, il manque mettre le feu à la station essence familiale alors ses parents comprennent qu'il lui faut sortir de sa coquille, connaître d'autres horizons, partir découvrir la dure réalité du monde auquel il devra être confronté   mais surtout finir son éducation…au sein d'un institut spécialisé.

Lui ne l'entend pas de la même oreille alors il fugue dans l'intention d'aller faire…la guerre que lui a montré l'écran incurvé en noir et blanc, sa seule fenêtre contrastée sur le reste de l'humanité !!!

Mais où est-elle, cette guerre idéalisée, juste derrière la montagne qu'il va escalader vêtu de son blouson Shell (qu'il aime), sa coquille ?

Il est ailleurs, lui.

Lui, c'est un escargot dans un univers parallèle où les règles sont régies par son simple esprit d'une innocente naïveté, d'une évanescente poésie liée à sa faculté singulière de tout prendre au premier degré.

Il fugue, donc, et tel un petit Prince égaré sur sa planète déserte où ne vit ni mouton ni renard, il rencontre son Alice au pays des merveilles. Mais elle porte le prénom de la fée d'Arthur, son Alice, et c'est donc Viviane qui va lui fêter son non-anniversaire en l'entraînant derrière le miroir, au bout d'un terrier-tunnel  qui mène à une grotte magnifique, son Avalon dont elle est la Reine mais…sans jeu de cartes et avec ses propres blessures.

Qui est-elle donc cette Viviane apparue de nulle part autrement que le phare hypnotique qui guide le jeune garçon égaré ?

Son guide, sa reine.

Seulement, elle finira par s'évanouir, la fantasque fée Viviane (petite parisienne en vacances en fait), et c'est exsangue que notre petit héros sera recueilli par Matti, un autre personnage atypique parce que muet de convenance.

Celui qui ne dit mot mais qu'on sent sensible à ce gamin esseulé saura-t-il entrer en communion avec lui ?
Quelle résonance aura cette interaction étonnante entre celui qui n'utilise pas les mots que l'autre entendrait au premier degré ?

Viviane aura-t-elle vraiment disparu ?

Un conte contemporain qui nous ramène à la lisière de l'enfance, mais de l'enfance brisée par la difficulté de vivre la différence et par la violence ambiante de notre société qui n'entend pas les appels au secours exprimés pas seulement par les mots.

Un conte contemporain semblable à ceux de notre enfance parce que cruel tout autant.

La poésie de l'innocence qui mène à l'inadaptation mais au rêve aussi, à l'accès vers des contrées parallèles, des compréhension alternatives qui ouvrent à d'autres bonheur mais à d'autres danger périlleux également.

Un petit bémol stylistique cependant, toute la narration se fait au travers de la perception de la vie d'un enfant de 12 ans retardé qui vit dans un hameau isolé. Peut-être eût-il été plus crédible d'utiliser un vocabulaire plus limité et des constructions de phrases plus simples parfois afin d'accentuer ce côté autobiographique voulu par l'auteur !?
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Je referme mon roman le coeur serré, les larmes aux yeux.. je suis sans voix.. je ne m'attendais pas du tout à cette tournure dans l'histoire.

Shell, cet enfant fragile qui donnerai tout pour exister aux yeux du monde.
Viviane, qui agit telle une reine pour défier sa propre vie...
Les chapitres sont courts, intenses, puissament beaux, prenant, addictifs...
Ce roman est une histoire à part, qui vous laisse une trace indélébile comme une envie de sauver ces enfants de cette dure réalité.
Comme une ôde à l'espoir, chacun essaie de trouver sa place, alors on espère avec eux, on vit, on attend et puis la vie elle-même nous rattrape avec ses choix que parfois l'on explique pas...

C'est un gros coup de coeur pour ce roman et la plume de l'auteur. Une plume belle, fragile et si poétique. Il me tarde déjà de lire ses autres ouvrages.
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Shell est différent. Incapable de suivre le rythme scolaire, il est contraint de rester dans la station-service de ses parents. Il réalise les pleins des clients, mais impossible de lui confier d'autres tâches. Il ne peut ni lire ni écrire et manque de jugeote. Lorsqu'il surprend une conversation entre ses parents, le laissant craindre d'être envoyé "ailleurs", du haut de ses 13 ans, il décide de partir à la guerre pour leur prouver sa valeur.

C'est ainsi qu'il rencontre Viviane. Pour la première fois Shell a une amie... pour le meilleur et le pire. A travers ses yeux naïfs, il nous délivre des indices. Tous les deux ont une vie difficile.
Même si, au fond de moi, j'aurais aimé une autre fin, celle-ci était inévitable. Elle sonne juste.

C'est une belle découverte que je te recommande.
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Je n'ai pas tellement aimé ce livre hormis son atmosphère poétique. L'écriture m'a plutôt plu, mais il n'y a rien de vraiment marquant. Je ne sais pas vraiment quoi en penser au final de l'histoire.
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Un petit bonhomme d'une douzaine d'années prend la parole pour raconter son été 1965. C'est tendre et naïf. Il vit dans une station-service perdue sur une route de montagne quelque part en Provence. Les clients ne sont pas nombreux, souvent ils font le plein dans la vallée quand ils vont faire leurs courses au supermarché. Sa maman tient l'épicerie qui jouxte le garage. Il a une soeur bien plus âgée que lui qui vit en ville, loin, et qui vient leur rendre visite de temps en temps.

Il lit et écrit en spaghetti, c'est pour ça qu'il ne va plus à l'école. Il est caréné comme une voiture de course mais dans sa tête cela ressemble à un moteur de 2CV lui a expliqué le médecin de famille. Il n'était pas doué pour les apprentissages, il était la risée de ses « camarades » de classe.
Ses parents sont âgés, bourrus, ils l'ont eu sur le tard, ils ne savent pas trop quoi en faire de ce gamin pas comme les autres, qui ne se rend pas bien compte qu'il peut être dangereux de vivre si on n'y prend garde.

A la station, il porte fièrement un blouson floqué « Shell », il peut aider à faire le plein, il peut aussi briquer les pompes.
Mais quelques incidents font prendre conscience aux parents qu'il ne peut pas grandir et devenir adulte dans cet environnement, il doit aller dans une institution spécialisée.. Il n'en a aucune envie et un soir, il décide qu'il est suffisamment grand pour aller à la guerre, celle qu'il voit à la télévision. Il embarque quelques menues affaires et part dans les montagnes. Ne trouvant pas l'endroit où faire la guerre, il vivote en mangeant quelques fruits, en se lavant dans le cours d'eau qui passe par là, en dormant à la belle étoile.

Il est parti depuis quelques jours quand au détour d'un sentier il rencontre Viviane, une jeune fille de son âge, rêveuse et frondeuse. Elle se présente à lui comme la Reine d'un château immense situé dans la vallée. Il est subjugué par elle, par son histoire de Reine et de château que bien entendu il prend au premier degré. Une amitié tacite se développe entre ces deux rêveurs. Elle vient lui rendre visite régulièrement, il l'attend secrètement. Elle lui apporte quelques provisions et des nouvelles de son village. Les gendarmes le recherchent, ses parents sont inquiets. Cela ne le tracasse pas particulièrement, il est grand maintenant et le leur prouve.

Un jour sa Reine ne vient pas le rejoindre, il découvre un sac avec des boîtes de lentilles et une lettre. Mais il ne sait pas lire. Il reprend le maquis et arrive dans un alpage où il fait la connaissance du berger Matti et de son chien. Personne ne lui pose de question. Il reçoit le gîte et le couvert contre quelques menus services. La vie s'écoule calme et tranquille mais sa Reine lui manque. Il est tour à tour triste de l'avoir perdue, en colère de ne pas avoir de ses nouvelles, il se languit d'elle.

Elle réapparait après plusieurs jours / semaines d'absence. La temporalité n'est pas le plus important dans cette histoire. Elle vient acheter des fromages, il est si content de la revoir. Elle le snobe dans un premier temps mais c'est un jouet trop parfait pour qu'elle l'abandonne à nouveau. Elle dicte sa loi en Reine despote et lui, si content d'être son sujet lui obéit au doigt et à l'oeil. Jusqu'à son dernier ordre, stupide et cruel, qu'il exécutera sans coup férir, ne voyant pas le danger et n'imaginant pas que sa Reine puisse lui vouloir du mal. D'ailleurs, lui en voulait-elle ? N'était elle pas, elle aussi, une enfant ne se rendant pas compte de toute la portée de ses actes ?

Je n'avais jamais entendu parler de cet auteur jusqu'à l'attribution du prix Goncourt pour « veiller sur elle » en novembre de cette année. Ce livre était sur mon chemin à la bibliothèque, il m'a beaucoup plu.

Shell m'a fait penser à Marcel Pagnol qui rencontre dans le « château de ma mère » une jeune fille dont il tombe amoureux et dont il sera le jouet durant un temps, avant lui de comprendre que tout ça n'est que chimère.

J'ai aussi fait un parallèle avec « des souris et des hommes » pour le côté benêt de Shell/Lennie, le côté « aguichant » de Viviane, qui a besoin de se sentir aimée par quelqu'un, même si ce quelqu'un n'est qu'un enfant peu apte à vivre en société

Matti, le berger, quant à lui vit dans les alpages, seul avec son chien et parfois sa bouteille de gnôle, il a un drôle d'accent mais il connait du monde qui, comme lui, se cache dans des cahutes loin des sentiers des douaniers.

Une histoire racontée par le biais d'une voix enfantine qui analyse les comportements et les errances des laissés pour compte de la société des années 60, que l'on peut sans aucune difficulté transposer aux années 2020. Des laissés pour compte, des enfants peu aimés, des étrangers qui cherchent à se faire oublier … rien n'a changé.

Un prix des lycéens qui comme d'habitude est excellent, je fais une confiance aveugle aux lycéens, je ne suis jamais déçue. Et bien entendu, je garde dans ma longue liste des auteurs à lire le nom Shde Jean-Baptiste Andréa.


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Des hauts et des bas dans cette lecture. Je n arrivais pas à me repérer : genre, psychologie des personnages, alors je me suis laissée porter.
Ça n a pas pris. La description des paysages est très réaliste, le temps qui passe bien décrit. Mais finalement l absence d intrigue, et à mon sens, de dénouement, m ont déçue.

J ai acheté ce livre après avoir lu "veiller sur elle" pour mieux connaître jean baptiste Andréa, c est son premier roman ici... Quel ecart avec la réussite de son roman qui lui a valu le Goncourt.
Je vais tenter "des diables et des saints" pour ne pas rester sur ma déception.
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Ma Reine, c'est une rencontre improbable, celle de deux enfants qui fuient leurs familles.
Un petit garçon différent des autres, qui quitte la station-service Shell tenue par ses vieux parents, après s'être fait gronder pour avoir failli provoquer un incendie.
Une fillette, Viviane, qui prétend être une reine, et va trouver une cachette pour le petit garçon, le ravitailler, jouer avec lui.
J'ai aimé lire ce roman onirique qui m'a surprise. Je me suis attachée à ces deux enfants dont on devine les blessures, pudiquement cachées derrière la façade de leur imagination. Premier roman de J. B. Andrea, c'est également le premier que je découvre de cet auteur, qui me donne envie de lire celui récompensé cette année par le prix Goncourt.
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