Voilà un auteur que je ne connaissais pas et qui m'a conquise par son écriture très poétique et son point de vue particulier sur le monde.
En effet, le narrateur est un garçon de 12 ans qui a un retard mental et qui est moqué, méprisé par beaucoup de personnes autour de lui, à commencer par l'école. Les parents veulent l'envoyer dans une institution mais lui voudrait vivre comme tout le monde. C'est pour cela qu'il décide de partir de chez lui, une station-service de la Provence profonde, pour « faire la guerre ». Car quand on a cet âge, « la guerre » est quelque chose de lointain et d'inconnu. Quoi de mieux alors de dire et de penser cela pour s'enfuir de chez soi !
Il part donc, et se retrouve dans les montagnes derrière chez lui, là-haut. Il y fera la rencontre d'une fille de son âge à peu près, qui se dit « reine ». S'ensuivra une relation particulière à laquelle nous assisterons, entièrement immergés dans l'esprit et le coeur du garçon.
Ce point de vue totalement interne colle à la manière de penser naïve, ce qui implique beaucoup de non-dits, beaucoup d'implicite que nous comprenons à demi-mots. Et quelle poésie !
«
Ma reine » baigne donc dans un univers onirique, celui de la pensée d'un jeune inadapté à la vie moderne et à son lot de méchancetés gratuites.
Ce roman qui se lit vite m'a ravie, mais j'ai été tout aussi satisfaite de le refermer, un peu mal à l'aise à cause de cette ambiance très spéciale.