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4,3

sur 5814 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le Prix Goncourt 2023 a été attribué à un roman qui a capté mon attention, au point que je me suis précipité pour l'emprunter dès l'annonce de sa récompense. L'idée de départ était intrigante : un artiste dont l'apparence physique n'a pas été favorisée par la nature, mais qui possède un incroyable talent de sculpteur. Sa rencontre à l'adolescence avec Viola, une jeune fille à la beauté saisissante et dotée d'une mémoire et d'une intelligence remarquables, promettait une intrigue romanesque séduisante.

Le récit se déroule à différentes périodes de la vie de l'artiste, notamment peu de temps avant sa mort, se mêlant à des événements historiques. Une oeuvre de l'artiste sert de fil rouge, bien que son intégration au récit soit parfois complexe. le roman devient une chronique de la vie de l'artiste et de ses mécènes, les nobles Orsini, y compris la jeune Viola, et inclut des réflexions sur la vie, la condition humaine, ainsi que les ressentiments et caprices des personnages principaux.

Toutefois, arrivé aux trois quarts du roman, un sentiment de lassitude a commencé à s'installer. La lecture, qui était initialement captivante, m'a conduit à imaginer comment les règles d'unité de temps, de lieu et d'action, typiques du théâtre classique, pourraient être adaptées au roman pour offrir une structure plus serrée et éviter les digressions trop étendues.
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Août 1986. Dans un monastère italien, un homme se meurt. Il s'agit de Michelangelo Vitaliani, dit Mimo, un sculpteur célèbre, qui vit dans l'abbaye depuis maintenant 40 ans. Alors qu'il vit ses dernières heures, entre divagations et souvenirs, il plonge dans l'histoire de sa vie. Une vie pleine, riche, longue : son arrivée dans le village de Pietra d'Alba où il part en apprentissage chez un sculpteur alcoolique et violent à l'âge de 12 ans ; sa rencontre avec Viola, l'amie de sa vie, fille unique de la riche famille Orsini avec laquelle il entretiendra des relations étroites ; ses années d'errance dans un cirque et enfin l'avènement de son succès et sa richesse. Mais à la veille de sa mort, tout a disparu. Sauf une chose : une mystérieuse et troublante statue sur laquelle il veille depuis toutes ces années, cachée dans les caves de l'abbaye.

Jean-Baptiste Andréa, prix Goncourt 2023, nous offre ici une fresque historique et romanesque au coeur de l'Italie, sur les quarante premières années du 20e siècle. Au côté de Mimo, un nain sculpteur dont le génie artistique en éblouira plus d'un, à commencer par le futur Pie XII, nous suivons les premières années du fascisme qui verront l'avènement de Mussolini, nous embrassons l'art de la sculpture, traversons les deux guerres mondiales. Nous parcourons les paysages italiens, de Florence à Rome en passant vaguement par Turin et Gênes. Nous sommes également les témoins de la relation houleuse faite de « je t'aime moi non plus » entre Mimo et Viola, une jeune femme libre dans sa tête mais certainement pas dans sa corps et sa vie, beaucoup trop intelligente pour son époque et son milieu.
Jean-Baptiste Andréa a choisi des personnages destinés à illustrer des domaines qui se sont télescopés dans l'Italie de l'époque en question : Stefano (le fascisme), Francesco (l'Église), Viola (les sciences, la connaissance) et Mimo (l'art). L'histoire de Mimo et de ses compagnons est joliment contée, très souvent avec la pointe d'ironie qui sied au personnage du sculpteur, susceptible et imprévisible. L'auteur, comme d'autres avant lui, sait mêler la petite à la grande Histoire, avec des faits véridiques qui s'insèrent dans la trame fictionnelle.
Tous les ingrédients sont donc là pour faire de ce roman un vrai succès et d'ailleurs, le prix Goncourt l'a récompensé. Mais j'avoue que pour moi, je n'y ai pas vu autre chose qu'un bon roman. Les personnages ne m'ont pas particulièrement séduite, à commencer par Mimo dont le sale caractère est trop mis en avant pour le rendre appréciable et qui est d'un opportunisme affligeant. Viola est une vraie « tête à claques » qui devient un peu ridicule dans son obstination. Quant aux autres, ils ne révélaient aucune surprise. Bref, l'émotion n'était pas au rendez-vous.
Surtout, les longueurs m'ont achevée, avec l'impression parfois de relire les mêmes passages plusieurs fois et de ne jamais vraiment sortir d'un petit cadre (Pietra d'Alba-Florence-Rome). Un moment, j'ai cru partir aux Etats-Unis ! Chouette, un peu de changement. Faux espoir malheureusement… je crois que j'étais aussi déçue que Viola.
En fait, je pense que l'idée de départ était bonne mais qu'ensuite le vrai souffle romanesque qui nous fait vibrer et nous surprend à la fin n'est jamais arrivé. Certains sujets et personnages (comme Viola) auraient mérité d'être creusés mais l'ensemble reste superficiel car l'auteur a voulu trop en mettre. Ca parle beaucoup dans ce livre mais ça ne réfléchit pas assez.

Ce qui est sûr, c'est que le jury du Goncourt ne s'est pas trompé : le style est agréable, facile à lire. Ce livre est très vendeur et consensuel. On peut l'offrir à mamie, à tonton, au voisin et à la petite-soeur… Aucun faux pas, il sera sûrement au pied du sapin
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Je suis Jean-Baptiste Andréa depuis ses débuts en littérature et j'étais heureux de le trouver parmi les finalistes du prix Goncourt. C'est donc avec beaucoup d'engouement que j'ai attaqué cet ouvrage. Mais j'ai eu du mal à entrée dans cette histoire et il a fallu un nombre de page conséquent pour basculer d'un roman quelconque à un roman passionnant.
C'est le dernier tiers qui aura donné toute sa puissance à cette saga. Mais je ne lui aurais pas pour autant attribué le prix Goncourt. D'autres ouvrages de la sélection me semblaient plus pertinents. J'attends avec impatience le choix des lycéens !
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Un beau roman, une histoire originale, un peu de suspense , un contexte historique
Mais ce n'est pas un coup de coeur, j'ai trouvé le personnage de Viola bien plus intéressant que celui de Mimo
Elle aurait mérité un roman à elle seule, l'auteur aurait gagné à en faire son personnage principal parce qu'elle est bien plus fascinante que le sculpteur
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Alors que je m'attendais à une histoire d'amour impossible entre deux personnes de milieux différents , il s'agit en fait d'une amitié
très forte pour ne pas dire passionnée entre Mimo et Viola qui se chamaillent et et se réconcilient sans cesse .
L'écriture est simple émaillée de quelques belles descriptions mais le récit comporte quelques longueurs .
J'ai bien aimé le voyage dans l'Italie de l'entre deux guerres , mais je n'ai pas été particulièrement touché par cette histoire aux milles rebondissements
Je crois que mes attentes étaient trop grandes.
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Formidable succès de la rentrée littéraire de 2023, Veiller sur elle compte à l'heure où j'écris ces quelques lignes 3000 lecteurs sur Babelio. S'il nous faut des points de repère, cela représente plus d'initiés que le rivage des Syrtes de Julien Gracq, ce qui le met à quelques lecteurs de la ferme africaine de Karen Blixen...
Et il ne s'arrêtera pas là, car la liste des lauréats des grands prix de l'automne n'est toujours pas officialisée ; et si par chance, il l'emportait, ce serait le cadeau idéal à placer sous le sapin de fin d'année.

Alors qu'apporterait ma chronique aux 211 critiques déjà postées sur le site?

Une adhésion déjà…car j'avoue m'être fait aussi embarquer par le souffle romanesque du récit relatant la vie de Mimo Vitaliani, petit homme d'1m40, mais grand sculpteur et auteur d'une Piéta scandaleuse, à telle enseigne qu'elle fût coffrée et gardée au secret pendant 40 ans. Que cache cette oeuvre d'art? Pourquoi Mimo l'a veillée aussi longtemps? Oui, j'ai marché...désireux d'avoir la réponse à ces énigmes au fil des pages et de la vie trépidante de Mimo, emporté comme tous par le torrent de la grande Histoire et les soubresauts du XXème siècle.

Mais aussi une réserve…Ce romanesque se fait aussi au prix d'invraisemblances qui apparentent parfois ce roman à un conte pour enfants. A la centième page, en soupesant le livre, je me suis dit “non, je ne le lirai pas en entier”. Il y a aussi cette double narration : enchaînement de la voix de Mimo à la 1ère personne et de celle du gardien à la 3ème personne, censée dynamiser le récit, et qui, à mon sens, ne rend pas toute sa puissance.

Mais malgré cela, cela fonctionne, la magie opère…
Aussi malgré les longueurs.
Alors je me suis dit que peut-être, c'est ce qu'il fallait, de la même manière que Mimo fait oeuvre de patience pour révéler l'intimité d'un instant à partir d'un bloc de marbre brut, Jean-Baptiste Andrea est l'artiste de la révélation. Que c'est la fonction de la littérature de faire émerger de la matière quelques instants, mêmes rares, de l'ordre du divin.

Pour cela, merci et longue vie à “Veiller sur elle”!
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" Veiller sur elle » de Jean-Baptiste Andrea nous entraîne dans une fresque romanesque entre d'une part Mimo, un artiste sculpteur qui a oublié de grandir et qui est confié par sa mère à un oncle également sculpteur (mais aussi alcoolique et mal traitant) , et d'autre part Viola Orsini, la cadette d'une fratrie d'une famille titrée de Pietra d'Alba en Italie. Lui est pauvre, handicapé par sa petite taille et talentueux, elle est une fille (ce n'est alors pas un atout) , d'une intelligence et d'une érudition remarquables et née dans une famille de notable de l'aristocratie locale. Ses frères sont homme d'église, militaire et futur mafieux…Un scénario qui ne brille pas par son originalité dans le genre romance.
C'est Mimo, reclus dans un monastère pour la fin de sa vie qui est le narrateur.
La fresque nous fait traverser la première moitié du XX siècle, deux conflits mondiaux et toute la jeunesse des protagonistes. Entre les deux jeunes gens que l'origine sociale oppose se construit une amitié profonde (des jumeaux cosmiques) . Ils vont mutuellement se soutenir, se protéger, se trahir un peu aussi.
Près de 600 pages très agréables à lire avec un style enlevé parfois poétique, de très bonne facture pour les descriptions de cette Italie entre Florence et Rome, les lumières et l'art. C'est toutefois une romance plutôt sage, il manque la fougue, les flammes des transports amoureux ou des luttes physiques ou sociale. Même dans les écarts alcooliques (bagarre et consommation de drogue) des hommes, on reste dans la mesure. le tempérament fougueux et extraverti que l'on prête aux italiens aurait pu servir à enflammer les relations et les situations, dont j'ai espéré tout au long de la lecture des débordements exagérés.
La construction aurait sans doute mérité quelques aménagements et des coupes pour éviter les longueurs et la suppression de quelques pages inutiles pour l'histoire. Il m'a fallu atteindre environ 150 pages avant d'être accrochée par cette histoire légèrement fleur bleue, un peu lisse, et à certains égards sans relief. Heureusement, j'ai digéré la seconde partie en une fois, au chaud sous une couverture. On passe néanmoins un bon moment sans être bousculé par cette romance qui peut être mise entre toutes les mains ; et c'est sans doute un avantage.

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Un titre prometteur, un lieu , ma chère Italie - et plus spécifiquement les Abruzzes- , un art, la sculpture, qui ne pouvait que m'aimanter, et, puisqu'il est question d'aimants, deux héros aux antipodes l'un de l'autre- Viola, la belle aristocrate androgyne, fantasque et rebelle, et Mimo, le nain miséreux au visage d'ange et aux mains d'or, qui s'attirent et se repoussent au gré de leurs rencontres mouvementées, dans un temps historique bouleversé par la montée puis la chute du fascisme ....

L'affiche était tentante. Presque trop.

Embarquée et enthousiaste au début, je me suis essoufflée bientôt devant trop d'effets, trop de péripéties,trop de revirements. Trop de beuveries, trop de fuites, trop de personnages entrevus , oubliés, revenant brusquement figurer brièvement dans cette fresque ambitieuse, survoltée...et survolée.

Survolée c'est le mot. Comme Viola qui rêve de voler et s'épuise en calculs et tentatives jusqu'à la chute, le récit multiplie les thèmes et portes d'entrée, faisant perdre son souffle à la confrontation qui en est le coeur , et leur substance profonde aux deux héros qui l'incarnent.

Viola et Mimo ont fini par me lasser. Je n'ai pas cru à la fougue créatrice de l'un ni à l'affirmation de soi de l'autre. Ils sont restés pour moi des marionnettes actionnées par un démiurge un peu brouillon.

Peu crédible, le revirement spectaculaire de Mimo refusant soudain les honneurs fascistes après en avoir profité. Peu fondamental son rapport à l'art, noyé dans l'ivresse et la course aux honneurs,aux commandes. Gratuites ou incohérentes, les transformations successives de Viola qui semblait si soucieuse de son intégrité, si solide dans ses orientations.

Tout, même les lieux même les faits historiques -que la présence de Mgr Pacelli futur Pie XII tente de crédibiliser-, m'a paru factice, convenu. Comme une toile de décor qui claque un peu trop visiblement quand le vent se met à souffler plus fort.

Un (vrai) tremblement de terre est le deus ex machina qui jette à terre, littéralement, ce jeu de cartes battu et rebattu par un illusionniste dont on finit par voir un peu trop les ficelles.

Mais le mystère de la création, le corps à corps avec le marbre, la "vista" du sculpteur qui cherche dans la pierre une forme, un angle d'attaque, une lumière, et le dialogue avec la matière, le secret qui meut la main et le coeur de l'artiste...sont restés à la marge.

Dans les limbes et promesses que faisait miroiter ce roman habile, bien troussé mais, du moins pour moi, aussi trompeur qu'un miroir aux alouettes.
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Depuis « Ma reine », je lis d'Andrea avec plus ou moins de bonheur. Au fil de ses ouvrages, on retrouve des enfants cabossés, des destins difficiles, des relations hommes-femmes pas simples…Avec « veiller sur elle », le récit foisonne de personnages, de décors italiens, de découvertes artistiques (quel travail de documentation !). J'ai pensé à ces génies oubliés (Gribouille dans le parfum de Suskind, Augustin Mouchot dans L'inventeur de Miguel Bonnefoy…)… même si la plume est toujours aussi belle, j'ai la sensation de retrouver les mêmes ficelles… Que pensera l'intelligentsia parisienne ? (Roman en lice pour le Femina et le Goncourt)
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Une petite déception pour ma part.

L'histoire ? En Italie, dans une abbaye, un vieil homme va bientôt mourir et nous raconte son histoire...
Mimo est un enfant pauvre. Sa mère va le confier à un sculpteur... Il fera rapidement la rencontre qui va changer sa vie, celle de Viola, une jeune fille de bonne famille, que la rumeur dit capable de se transformer en ourse...
Cette fresque se déroule sur presque tout le XXieme siècle, avec l'évocation des deux deux guerres mondiales, le fascisme...


J'avais lu tellement de chroniques dithyrambiques sur ce livre que je m'attendais, et je m'en réjouissais d'avance, à un énorme coup de coeur.
Le début m'a énormément plu : j'ai trouvé l'incipit très réussi, très intrigant. La langue est très belle et j'ai envie de découvrir d'autres livres écrits par cet auteur.
J'ai ressenti des impressions contradictoires qui me laissent sur cet avis mitigé ; tous les ingrédients étaient réunis pour que je me répande en louanges : Un roman très bien écrit, romanesque en diable, une fresque sur le XXeme siècle, une évocation de l'Italie, un lien avec l'art...
Si j'ai trouvé certaines scènes très belles, je me suis un peu ennuyée... je suis restée comme en retrait devant ce qui arrivait à Mimo et Viola, sans m'attacher vraiment à eux... Pourtant, par certains aspects, j'ai trouvé des accents presque hugoliens à Mimo...Je n'ai pas ressenti l'émotion folle que j'attendais.

Un bon roman mais mon coeur n'a pas chaviré.

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