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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Dans son livre le tilleul du soir Jean Langlade nous raconte la vie de Mathilde 80 ans qui doit quitter son joli hameau d'Auvergne. Son médecin sait que ses derniers plaisirs sont ses animaux, sa cuisine avec son poêle ronflant qui lui donne une chaleur pour ses vieux os. Mais un matin voilà que Mathilde tombe près de son lit ne sachant que faire elle attend que cela passe , oh dit-elle demain le médecin vient je lui dirai ce que j' ai eu .Mais le médecin après réflexion fait rentrer cette dame dans la maison de retraite qui s' appelle les Beaux jours , vous verrez lui dit-il vous serez chouchoutée , repas , médecin , et vous pouvez sortir comme il vous convient .Mais pour Mathilde rien ne pourra ne plus être comme avant même, son fils ne vient pas la voir , quelle tristesse que de vieillir .Oh oui c' est triste de vieillir ,alors je vais retourner voir mon hameau et peut-être que là ! Oui là ! Je pourrais mourir en paix.

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Sur le thème délicat et périlleux de la vieillesse et de la solitude, Jean Anglade réussit un véritable tour de force. Avec le tilleul du soir, il signe un roman régionaliste drôle et tendre sur la disparition inexorable du milieu paysan tel qu'on le connaissait il y a encore quelques décennies.

A 80 ans, la vieille Mathilde, le corps en déroute, s'est résignée à quitter ses murs et son joli hameau d'Auvergne afin de profiter en toute quiétude des derniers petits plaisirs terrestres. Sur les conseils de son médecin, elle s'installe au Doux Repos, une de ces maisons de retraite qui offre à ses pensionnaires tout le confort moderne. Là, en compagnie de vieillards édentés dont elle découvre peu à peu les fantaisies, mais aussi les mesquineries et les angoisses, Mathilde, de son regard digne et bonhomme, s'ingénue à chercher la vie partout, à rester libre, la main tendue pour un peu de tendresse...

Peur de vieillir, de mourir, crainte de l'abandon, de la solitude... Jean Anglade analyse avec beaucoup de justesse et de sincérité les sentiments qui occupent tout un chacun au seuil de sa vie. Avec juste ce qu'il faut de nostalgie pour émouvoir le lecteur, il émaille son récit de passages magnifiques et de belles réflexions sur la vie, la mort ou la solitude.

"Elle retourne vers Saint-Paul. La nuit est venue. Elle lève les yeux pour compter les étoiles qui, à cette heure-ci, brillent aussi sur le Peyroux abandonné, sur les cheminées éteintes, les volets clos, les trois rues vides. Puis elle brandit son bâton pour écarter ce souci qui frelonne autour d'elle. Elle aimerait bien, comme au Peyroux, trouver quelque part, en un coin chaud, sa casserolette de tilleul. La découvrir, verser l'infusion bouillante dans une tasse, la humer, la sucrer, la boire lentement. Sentir sa chaleur lui remplir l'estomac d'une douce distillation. Mais personne ne lui en a offert et elle n'ose demander. Ne va pas déranger le monde. Tant pis pour ta gourmandise."

Mais que le lecteur se rassure, Jean Anglade ne sombre jamais dans le pathos ! Pas larmoyante pour un sou, sa plume gaillarde, drôle et moqueuse n'hésite pas à égratigner les pensionnaires du Doux Repos, tout comme d'ailleurs les enfants qui délaissent leurs vieux parents devenus gênants... Chacun en prend pour son grade ! A cela s'ajoutent les hypocrisies des candidats aux élections, les platitudes du curé, la hâte du médecin qui enchaîne les visites et bâcle le diagnostic, les inconvénients de la promiscuité... On peut se demander si l'auteur ne s'est pas tout simplement inspiré de la réalité !

Le tilleul du soir est un roman plein d'humour, dans lequel on rit beaucoup. En observateur impartial de l'être humain dans ce qu'il a de bon, de moins bon et parfois, de franchement détestable, Jean Anglade offre à ses lecteurs une galerie de portraits savoureux, truculents et authentiques ! Au Doux Repos, on attend la mort certes, mais en se marrant ! Entre les excentricités des uns et les petites mesquineries des autres, la vieillesse n'a rien de triste, en tout cas pas pour le lecteur qui, conquis et charmé, referme cet ouvrage drôle et caustique, le sourire aux lèvres et le coeur léger ! Ce n'est pas si mal pour un roman qui traite d'un sujet aussi grave !

A siroter sans modération, le tilleul du soir est un roman tendre, cruel et bouleversant, au plus près des choses de la vie. Succulent jusqu'à la dernière goutte !
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
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Elle vit paisiblement Mathilde, dans sa maison de pierre, entre son potager, ses chèvres, ses poules et son oie. Une vie bien rôdée, simple et solitaire car cette vaillante octogénaire a perdu très tôt son mari à la guerre, dans la Somme, et son fils unique, parti vivre sur la Côte d'Azur ne donne plus de nouvelles depuis longtemps.
Quand son médecin, craignant pour sa santé dans cette ferme isolée, l'invite fermement à entrer dans une maison de repos, il sait qu'il l'oblige à renoncer à ses derniers plaisirs : ses bêtes et son tilleul du soir.

Voici un court roman tendre, caustique et cruel sur le temps qui passe, la vieillesse et la solitude qu'elle engendre. Sans atermoiement et sans langue de bois, Jean Anglade nous parle de la fin de vie de ces personnes que l'on conduit dans un home « pour leur bien », mais surtout par facilité. On (se) rassure : elles ne seront pas seules, entourées d'infirmières, d'auxiliaires de soin, de personnel administratif... Cela dédouane de devoir trop souvent leur rendre visite. Pourtant, on ne peut s'empêcher de ressentir une immense solitude voire une détresse morale chez ses mères et pères qui ont, leur vie durant, tout donné à leurs enfants. Une carte postale à Noël, une promesse de visite « quand on aura le temps », une réponse évasive à l'inévitable question : « Ne pourrais-je pas venir vivre chez toi ? »... ces petits riens les maintiennent en vie dans l'espérance d'une venue.

Je ne connaissais ni l'auteur ni ce livre classé en « roman régional » mais j'ai beaucoup apprécié son écriture, son style, sa manière de décrire tout un univers en quelques phrases à peine. L'histoire se lit d'une traite, une boule au fond de la gorge et le sourire aux lèvres. J'ai trouvé ce mouroir d'une infinie tristesse mais malgré la solitude écrasante des pensionnaires, l'auteur parvient à décrire des situations extrêmement drôles, comme la découverte de la télévision, les manigances de Lulu pour se faire un peu d'argent, les disputes entre pensionnaires... Jean Anglade nous raconte avec beaucoup de justesse la vie dans ce « Doux Repos » et nous propose de belles réflexions sur la vieillesse, la mort et la solitude.

Un très bon moment de lecture.
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Suite de la pomme oubliée, bien qu'on ne retrouve pas vraiment de références au tome 1, j'ai eu beaucoup de plaisir à retrouver Mathilde cette petite vieille, toujours aussi attachante, contrainte d'aller vivre en maison de retraite, elle si habituée à vivre seule soit désormais cohabiter avec plusieurs centaines de vieillards. J'ai apprécié une fois de plus l'écriture simple et poétique de Monsieur ANGLADE.
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Très belle histoire de Mathilde 80 ans déracinée de chez elle pour s'installer dans une maison de retraite, laissant derrière elle sa maison, son village ses poules...
comment va t'elle le vivre ?
Y retourneras t'elle ?
a vous de le lire pour savoir...c'est magnifique
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La santé de Mathilde allant en se dégradant, son médecin parvient à la convaincre d'abandonner sa maison du hameau abandonné du Peyroux pour aller s'installer au « Doux Repos », la maison de retraite d'Entraygues. Elle y découvre « un étrange magasin où trois cent vieux se trouvaient entreposés » comme, par exemple, M. Berthomieux qui passe son temps à réclamer un billet pour la mort, Lalouette, le débile mental qui offre aux autres tout ce qu'il a ou Madame Sauvagnat, vieille dame aveugle et très digne dont elle doit partager la chambre... de petites fêtes en petites promenades, du lever de 7 h au souper de 18h et à la télévision du soir, Mathilde s'ennuie à mourir. Elle regrette amèrement son hameau, sa liberté et surtout sa tasse de tilleul du soir...
Ce livre représente donc la suite ou le tome 2 d'« Une pomme oubliée ». le lecteur y retrouve l'héroïne, Mathilde quelques années plus tard, toujours aussi courageuse et aussi peu affable, abandonnée de tous les siens dans ce microcosme glauque et mesquin avec pour seules visites celles d'un neveu briquetier qui rêve d'hériter de la vieille maison du Peyroux. Cette plongée dans l'univers débilitant des fins de vie de vieux abandonnés à leur triste sort sent le vrai, l'authentique dans toute sa sinistre réalité. Un livre humain, dérangeant et fort bien écrit.
Lien : http://www.etpourquoidonc.fr/
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