AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782258080270
256 pages
Presses de la Cité (03/04/2014)
3.52/5   56 notes
Résumé :
La vieille Mathilde met de l'ordre dans ses affaires : elle vend son cheptel, range sa maison.
C'est le grand départ... le grand arrachement, aussi... Dernière habitante du Peyroux, village abandonné d'Auvergne, elle doit quitter des lieux dont elle était la gardienne.
Entraygues, le "Doux Repos", ultime séjour... prélude au repos éternel ?
Un accueil chaleureux, un personnel pour vous servir et tant d'amis à qui parler.
Avec toute sa naï... >Voir plus
Que lire après Le tilleul du soirVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
3,52

sur 56 notes
5
6 avis
4
6 avis
3
2 avis
2
1 avis
1
0 avis
Dans son livre le tilleul du soir Jean Langlade nous raconte la vie de Mathilde 80 ans qui doit quitter son joli hameau d'Auvergne. Son médecin sait que ses derniers plaisirs sont ses animaux, sa cuisine avec son poêle ronflant qui lui donne une chaleur pour ses vieux os. Mais un matin voilà que Mathilde tombe près de son lit ne sachant que faire elle attend que cela passe , oh dit-elle demain le médecin vient je lui dirai ce que j' ai eu .Mais le médecin après réflexion fait rentrer cette dame dans la maison de retraite qui s' appelle les Beaux jours , vous verrez lui dit-il vous serez chouchoutée , repas , médecin , et vous pouvez sortir comme il vous convient .Mais pour Mathilde rien ne pourra ne plus être comme avant même, son fils ne vient pas la voir , quelle tristesse que de vieillir .Oh oui c' est triste de vieillir ,alors je vais retourner voir mon hameau et peut-être que là ! Oui là ! Je pourrais mourir en paix.

Commenter  J’apprécie          190
Sur le thème délicat et périlleux de la vieillesse et de la solitude, Jean Anglade réussit un véritable tour de force. Avec le tilleul du soir, il signe un roman régionaliste drôle et tendre sur la disparition inexorable du milieu paysan tel qu'on le connaissait il y a encore quelques décennies.

A 80 ans, la vieille Mathilde, le corps en déroute, s'est résignée à quitter ses murs et son joli hameau d'Auvergne afin de profiter en toute quiétude des derniers petits plaisirs terrestres. Sur les conseils de son médecin, elle s'installe au Doux Repos, une de ces maisons de retraite qui offre à ses pensionnaires tout le confort moderne. Là, en compagnie de vieillards édentés dont elle découvre peu à peu les fantaisies, mais aussi les mesquineries et les angoisses, Mathilde, de son regard digne et bonhomme, s'ingénue à chercher la vie partout, à rester libre, la main tendue pour un peu de tendresse...

Peur de vieillir, de mourir, crainte de l'abandon, de la solitude... Jean Anglade analyse avec beaucoup de justesse et de sincérité les sentiments qui occupent tout un chacun au seuil de sa vie. Avec juste ce qu'il faut de nostalgie pour émouvoir le lecteur, il émaille son récit de passages magnifiques et de belles réflexions sur la vie, la mort ou la solitude.

"Elle retourne vers Saint-Paul. La nuit est venue. Elle lève les yeux pour compter les étoiles qui, à cette heure-ci, brillent aussi sur le Peyroux abandonné, sur les cheminées éteintes, les volets clos, les trois rues vides. Puis elle brandit son bâton pour écarter ce souci qui frelonne autour d'elle. Elle aimerait bien, comme au Peyroux, trouver quelque part, en un coin chaud, sa casserolette de tilleul. La découvrir, verser l'infusion bouillante dans une tasse, la humer, la sucrer, la boire lentement. Sentir sa chaleur lui remplir l'estomac d'une douce distillation. Mais personne ne lui en a offert et elle n'ose demander. Ne va pas déranger le monde. Tant pis pour ta gourmandise."

Mais que le lecteur se rassure, Jean Anglade ne sombre jamais dans le pathos ! Pas larmoyante pour un sou, sa plume gaillarde, drôle et moqueuse n'hésite pas à égratigner les pensionnaires du Doux Repos, tout comme d'ailleurs les enfants qui délaissent leurs vieux parents devenus gênants... Chacun en prend pour son grade ! A cela s'ajoutent les hypocrisies des candidats aux élections, les platitudes du curé, la hâte du médecin qui enchaîne les visites et bâcle le diagnostic, les inconvénients de la promiscuité... On peut se demander si l'auteur ne s'est pas tout simplement inspiré de la réalité !

Le tilleul du soir est un roman plein d'humour, dans lequel on rit beaucoup. En observateur impartial de l'être humain dans ce qu'il a de bon, de moins bon et parfois, de franchement détestable, Jean Anglade offre à ses lecteurs une galerie de portraits savoureux, truculents et authentiques ! Au Doux Repos, on attend la mort certes, mais en se marrant ! Entre les excentricités des uns et les petites mesquineries des autres, la vieillesse n'a rien de triste, en tout cas pas pour le lecteur qui, conquis et charmé, referme cet ouvrage drôle et caustique, le sourire aux lèvres et le coeur léger ! Ce n'est pas si mal pour un roman qui traite d'un sujet aussi grave !

A siroter sans modération, le tilleul du soir est un roman tendre, cruel et bouleversant, au plus près des choses de la vie. Succulent jusqu'à la dernière goutte !
Lien : http://histoiredusoir.canalb..
Commenter  J’apprécie          130
Elle vit paisiblement Mathilde, dans sa maison de pierre, entre son potager, ses chèvres, ses poules et son oie. Une vie bien rôdée, simple et solitaire car cette vaillante octogénaire a perdu très tôt son mari à la guerre, dans la Somme, et son fils unique, parti vivre sur la Côte d'Azur ne donne plus de nouvelles depuis longtemps.
Quand son médecin, craignant pour sa santé dans cette ferme isolée, l'invite fermement à entrer dans une maison de repos, il sait qu'il l'oblige à renoncer à ses derniers plaisirs : ses bêtes et son tilleul du soir.

Voici un court roman tendre, caustique et cruel sur le temps qui passe, la vieillesse et la solitude qu'elle engendre. Sans atermoiement et sans langue de bois, Jean Anglade nous parle de la fin de vie de ces personnes que l'on conduit dans un home « pour leur bien », mais surtout par facilité. On (se) rassure : elles ne seront pas seules, entourées d'infirmières, d'auxiliaires de soin, de personnel administratif... Cela dédouane de devoir trop souvent leur rendre visite. Pourtant, on ne peut s'empêcher de ressentir une immense solitude voire une détresse morale chez ses mères et pères qui ont, leur vie durant, tout donné à leurs enfants. Une carte postale à Noël, une promesse de visite « quand on aura le temps », une réponse évasive à l'inévitable question : « Ne pourrais-je pas venir vivre chez toi ? »... ces petits riens les maintiennent en vie dans l'espérance d'une venue.

Je ne connaissais ni l'auteur ni ce livre classé en « roman régional » mais j'ai beaucoup apprécié son écriture, son style, sa manière de décrire tout un univers en quelques phrases à peine. L'histoire se lit d'une traite, une boule au fond de la gorge et le sourire aux lèvres. J'ai trouvé ce mouroir d'une infinie tristesse mais malgré la solitude écrasante des pensionnaires, l'auteur parvient à décrire des situations extrêmement drôles, comme la découverte de la télévision, les manigances de Lulu pour se faire un peu d'argent, les disputes entre pensionnaires... Jean Anglade nous raconte avec beaucoup de justesse la vie dans ce « Doux Repos » et nous propose de belles réflexions sur la vieillesse, la mort et la solitude.

Un très bon moment de lecture.
Commenter  J’apprécie          61
J'aime beaucoup Mathilde, cette vieille dame rencontrée dans "Une pomme oubliée", dernière habitante d'un hameau auvergnat, et qui va, ici, devoir rejoindre une maison de retraite, comme on disait autrefois.

Je retrouve avec plaisir Jean Anglade, que moi, j'avais oublié depuis la fin des années 90 !

Mathilde est fine, a du bons sens, et m'amuse avec son double qu'on appelle aujourd'hui le mental envahissant. J'ai aimé les histoires amusantes ou tristes de toutes ces personnes âgées pour la plupart abandonnées ici.

Un livre de souvenirs : les siens, les leurs, mais aussi d'une époque passée.

Une écriture tendre, qui n'exclut pas des moments difficiles où émouvants.
Commenter  J’apprécie          80
L'histoire est celle de Mathilde, qui, sur les conseils de son médecin, abandonne sa petite maison et, poules, chèvres, oie et lapins pour finir ses jours au Doux Repos, une maison de retraite.
Jean Anglade décrit avec beaucoup de justesse les sentiments des personnes âgées contraintes de quitter leur foyer. Solitude, abandon, contraintes horaires, mesquineries, promiscuité, le tout raconté avec cynisme et tendresse.
Il dresse une multitude de portraits de personnages attachants ou détestables, ébranle au passage, avec beaucoup d'humour, les médecins, l'Eglise et la famille. Un bon moment d'émotion.
Commenter  J’apprécie          70

Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
Le repas est terminé. Les filles de salle commencent à débarrasser les tables, tandis que les vieilles les plus lentes mâchouillent encore leurs carottes. Emportez votre banane. Vous la mangerez dehors ou dans votre chambre tranquillement. Mais jetez bien la peau dans les boîtes à ordures. La pendule marque 6 heures moins le quart. A cette heure-ci, au Peyrou, tu rentrais à peine des pâtis, en compagnie de tes chèvres. tu avais encore à les traire, à t'occuper des lapins et de la volailles, à cailler le lait, à allumer ton fourneau, éplucher tes légumes, préparer ta soupe, laver tes étartuelles, faire ta tournée des fantômes dans le village.
Commenter  J’apprécie          50
Des père et mère conscients de leurs responsabilités ne peuvent tenir leur progéniture pour un investissement dont ils accumulent le capital pendant la jeunesse afin d’en toucher les intérêts dans la décrépitude. Ils doivent l’élever pour l’amour d’elle-même, pour qu’elle s’accomplisse, s’épanouisse, n’affronte pas ces duretés dont ils ont souffert dans leur enfance à eux.
Commenter  J’apprécie          40
Les jeunes sont tellement exposés au malheur, de nos jours ! Les mauvaises fréquentations, les mauvaises lectures, l’anarchie, la drogue, la violence, les accidents de voiture. Quel monde diabolique ! Pauvres petits ! Comment passeront-ils au travers de tous ces dangers ? S’ils sont allés à Courchevel, ma foi, ils ont bien eu raison de profiter de leurs vacances jusqu’au dernier instant ; de quel droit les aurions-nous privés d’une journée d’oxygène ? Ils en ont tant besoin, avec ce qu’exigent d’eux leurs professeurs !
Commenter  J’apprécie          20
Les femmes et les hommes, cependant, ne s’adressent guère la parole. On dirait deux races ennemies. Pour tout dire – maintenant qu’est passée depuis belle lurette la saison des complicités charnelles – ils s’évitent. Comme si chacun avait divorcé de chacune. Quand par extraordinaire il leur arrive de se trouver face à face, ils échangent des regards chargés d’anciennes rancunes.
Commenter  J’apprécie          30
Tous ces trucs ont un sens, en principe. C’est des idées, des sentiments, une histoire qu’il raconte. L’histoire, voilà l’âme du livre. Le papier, la reliure, voilà son corps. Si vous le jetez au feu, tout disparaît, le papier et l’histoire. Le corps et l’âme. Pour nous, hommes, c’est la même chose.
Commenter  J’apprécie          40

Videos de Jean Anglade (13) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Jean Anglade
A l'occasion du centenaire de l'écrivain auvergnat Jean Anglade, les éditions Presses de la Cité proposent un cycle de lectures dans la régions. Elles ont confié à "Acteurs, Pupitres et Compagnie" la mise en place de ces lectures et la sélection des extraits de textes parmi les plus remarquables de Jean Anglade. En savoir plus : http://bit.ly/1KPtMBy
Sa première ?période bleue? de romancier social des années 50 à 70, sera particulièrement mise en lumière avec ses oeuvres plus littéraires (Des chiens vivants) puis ses textes populaires dans sa veine auvergnate à partir de 1969 (La pomme oubliée). Ces lectures donneront à découvrir ou redécouvrir un grand auteur qui a su fédérer un public nombreux, fidèle, transgénérationnel. Il est un homme aux valeurs humanistes et son oeuvre considérable aborde des genres et des sujets très différents: romancier, essayiste, traducteur (de Boccace et de Machiavel), biographe, mais surtout intarissable conteur, Jean Anglade est l?auteur d?une centaine d?ouvrages.
+ Lire la suite
autres livres classés : Auvergne (France)Voir plus
Les plus populaires : Littérature française Voir plus


Lecteurs (154) Voir plus



Quiz Voir plus

Marseille, son soleil, sa mer, ses écrivains connus

Né à Corfou, cet écrivain évoque son enfance marseillaise dans Le Livre de ma mère. Son nom ?

Elie Cohen
Albert Cohen
Leonard Cohen

10 questions
306 lecteurs ont répondu
Thèmes : provence , littérature régionale , marseilleCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..