(...) l'institutrice de maternelle danse d'un pied sur l'autre, embarrassée comme jamais. Pendant ses études, personne ne lui avait appris comment s'adresser à une mère dont le petit garçon vient de mourir.
(...) elle en vient toujours à se demander s' [il] l'a en réalité un jour aimée. Après tout... peut-être a-t-il joué la comédie dès le début, en lui mentant et en se mentant à lui-même, simplement parce qu'il voulait de cette petite vie normale qui l'insupporte tant désormais. Parce qu'il voulait une compagne, parce qu'il voulait une famille, parce qu'il voulait, par-dessus tout, cette jolie image sociale à laquelle il tient réellement. Le mari modèle, le père modèle. Rôle de pure composition qu'il ne parvient plus à tenir, à présent.
Il était tellement mal à l'aise avec l'idée de décevoir les autres qu'il fallait toujours qu'il en fasse trop.
Quand on a peur de quelque chose, c’est toujours parce qu’on tient à la vie.
Parce qu’on ne veut pas mourir.
Parfois, quand on est au plus mal, on fait en sorte que les choses tournent au vinaigre. Consciemment ou inconsciemment. Pour se punir, pour se prouver que rien ne va...
On passe des années à bâtir ce qu'on pense être un château-fort et il suffit d'un instant, un instant à peine, pour se rendre compte qu'il ne s'agissait finalement que d'un château de cartes, un vulgaire château de cartes.
La peur, c’est comme un serpent qui s’enroule autour de vous. Si vous ne mettez pas le holà très vite, en un rien de temps, vous finissez pieds et poings liés. Asphyxié. Condamné.
Mais quand on n’a plus rien à perdre, on a aussi tout à gagner, vous ne croyez pas ? Quand un verre est vide, il ne peut qu’être rempli à nouveau…
Ce n'est pas parce que les vivants ne s'occupent pas de l'entretien d'une tombe qu'ils sont indifférents au proche qu'ils ont perdu, vous savez. Chacun faut son deuil à sa manière, on n'est pas obligé de se recueillir dans un cimetière pour penser à celui qui est parti.
La pire des solitudes, ce n'est pas d'être sans toi, c'est de vivre à tes côtés. En sentant, jour après jour, à quel point tu ne m'aimes plus.