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C'est un voyage poétique et profond qui nous transporte des terres lointaines de l'Inde jusqu'à l'île Maurice, explorant les racines d'une famille façonnée par l'exil et l'héritage douloureux de l'esclavage.

L'autrice nous guide avec tendresse et pudeur à travers les méandres du passé de sa famille, cherchant à comprendre les fils invisibles qui relient le présent à un héritage longtemps oublié.

Ce récit intime est un hommage vibrant à la tradition, à la culture et à la quête d'identité. Nathacha Appanah ne se contente pas de partager ses propres souvenirs, mais s'appuie sur les archives et les récits de ses proches pour redonner vie à une mémoire parfois délavée par le temps.

Au coeur de cette exploration réside la découverte, pour moi, de l'engagisme, un système qui a succédé à l'esclavage dans les colonies européennes. À travers une écriture ciselée et poétique, l'autrice nous invite à réfléchir sur cet aspect souvent occulté de l'histoire, offrant ainsi une profonde réflexion sur la transmission, la mémoire et l'héritage culturel.

Ce récit est enrichi de nombreuses photographies, ajoutant une dimension visuelle émouvante à cette odyssée personnelle. Chaque image, fragment du passé, est une empreinte précieuse dans la quête de reconstitution de l'histoire familiale de Nathacha Appanah.

ℓα мéмσιяє ∂éℓανéє est bien plus qu'un récit, c'est une invitation à redécouvrir nos propres racines, à honorer nos histoires familiales, et à laisser une trace pour les générations à venir.
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Un vol d'étourneaux, spectacle mobile et renouvelé tous les ans, dérangeant parfois par leur nombre, évoque pour certains les migrations de par le monde ! Au dessus de chez moi , deux fois par ans, j'observe, admire et m'interroge, d'où viennent toutes ces grues, ces cigognes, qui survolent ma région bruyamment, en ordre ou en désordre, en formation triangulaire, criaillant pour se diriger entre elles ? Elles migrent !, comme les grands parents, ou plutôt les arrière arrière grands parents de Nathacha, qui découvre au détour d'une recherche, que ses grands parents ne sont pas les premiers arrivants de sa famille, mais que leurs propres grands parents avaient quitté l'inde, contraints et forcés par la famine et le manque de travail, à s'épuiser dans les plantations de sucre de l'île Maurice. Ne restent que quelques photos, rares à l'époque et souvent similaires, personne pour répondre aux questions, tues pendant trop longtemps et toujours sans réponse : pourquoi ? Qui ? y en a t'il d'autres ? Que reste t'il de ces ancêtres ? Des mots, des phrases, parfois une recette ou une odeur, auxquelles la jeune génération se raccroche pour comprendre, s'ouvrir vers les passé pour avancer encore et encore !
Nathacha Appanah cette fois, n'écrit ni un roman, ni un documentaire car elles et sa famille sont trop présentes dans ce court livre pour être une fiction.

Ce livre m'a un peu déroutée car je ne sais pas trop à quel genre de littérature il se rattache, et que même le style, d'ordinaire si fluide de cette autrice m'a semblé un peu plus heurté, sans aucun doute à cause des différentes recherches et trouvailles qu'elle développe.
Pas déçue cependant, ce genre de livre est toujours utile à qui vient d'ailleurs et se trouve également devanty des portes closes et des tonnes de questions !
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Dans ce livre, l'autrice s'interroge sur sa famille, notamment ses arrière-arrière-grands-parents partis d'Inde pour travailler dans les champs de canne à sucre de l'Île Maurice. Ses trisaïeuls sont venus remplacer les esclaves. Un ouvrage poétique et foisonnant de questions.
L'incipit s'ouvre par un vol d'étourneaux. Des photos et documents sont insérés entre les pages de ce récit intime. Elle essaie de reconstituer l'arrivée de sa famille sur l'île, leurs conditions de vie. Elle s'appuie sur les souvenirs de ses grands-parents et comble les blancs comme lorsqu'elle écrit des romans.
Les thèmes abordés sont la transmission, l'immigration, l'identité, l'exil, les effets de la colonisation, la condition sociale. Elle évoque notamment la pression de réussite que ses parents ont fait peser sur elle. Ils voulaient échapper à la condition de leurs parents et grands-parents. Ce statut de « dominé » s'est transmis de génération en génération.
Un essai passionnant, magnifiquement écrit.
Lien : https://joellebooks.fr/2024/..
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Dans ce court récit, Nathacha Appanah ne fait ni oeuvre d'historienne, ni un roman de son histoire familiale. A partir des seules traces documentaires de l'arrivée de ses trisaïeux à l'Ile Maurice en 1872, des bribes de souvenirs distillées par ses grands-parents, elle tente de retracer ce qu'a pu être leur vie, celle des engagés, migrants volontaires, force de travail à coût négligeable importée d'Inde pour suppléer à l'abolition de l'esclavage.
Ces traces sont faibles et contestables : trois numéros d'enregistrement, qui ne se suivent pas, une seule photo, celle de l'homme, sale, décoiffé, presque halluciné. L'écart entre les numéros est sans doute l'indication qu'un ou deux enfants ont été perdus au débarquement à Port Saint-Louis.
Ecrire ces mots, comme d'autres, consiste à poser sur le papier des traces de ce qui a pu être effacé par les générations, passé au filtre du roman familial, qui retient ce qui est dicible ou considéré comme utile.
Dicible, la subordination, la "bonne entente" avec les propriétaires blancs de la plantation. Utile, tout ce qui va dans le sens de la modernité et de la bonne tenue.
Indicible, la rébellion de son grand-père contre l'ordre établi, sa mise au banc. Inutile, les us et coutumes indiens considérés comme minoritaires ou obsolètes pour la prometteuse petite fille, qui doit bien apprendre anglais, français et mathématiques et occulter d'où elle vient.
La tendresse et l'économie de Nathacha Appanah face à cette histoire nous donne à ressentir avec elle, par petites touches, aidés par les photographies documentaires ou démonstratives, l'humilité profonde de ces existences aussi bien que leur dignité.
Tels les étourneaux migrants, les engagés ont quitté un monde connu pour un monde inconnu, se transmettant en peu de sons les informations nécessaires au voyage vers un avenir meilleur.
Une lecture qui m'a donné envie de mieux connaitre les textes de l'écrivaine rencontrée aux Correspondances de Manosque !
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Un récit autobiographique familial qui nous plonge dans l'histoire des grands parents de l'auteur, descendants d'"engagés" partis de l'Inde vers l'île Maurice dans l'espoir d'une vie meilleure.
Un récit touchant et intime qui est le fruit d'un long travail de recherche et de mémoire dans les souvenirs de son enfance. Un format court, avec quelques photos qui nous permettent de s'imaginer la vie de ses grands parents avant et après le déclin des cannes à sucre.
Un recit peut être un peu trop court dont on aurait aimé poursuivre et approfondir la lecture.
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Dans ce livre autobiographique, l'auteure, mauricienne, nous fait part d'une partie de sa vie avec beaucoup de sensibilité.

Ce roman est court et dense à la fois.

Elle raconte dans ce livre l'exode de son grand père pour Port Louis où ses « ancêtres » et bien d'autres vont être utilisés comme esclaves.

On retrouve dans ce livre tout l'amour qu'elle a pour ses grand parents, ses parents et ses origines

C'est beau, il n'y.a rien de plus à dire
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Dans ce récit intime et universel à la fois, Nathacha Appanah rend hommage à la mémoire de ses aïeux, en commençant par ceux partis d'un village d'Inde en 1872 pour rejoindre l'île Maurice afin d'y travailler dans les champs de canne. Elle raconte l'histoire de celles et ceux que l'on appelait les coolies, ces engagés indiens arrivés par bateau et identifiés par un numéro.
Puis l'autrice nous confiera qui était son grand-père, cet homme qui travaillait comme son propre père dans les champs de canne, respectant les traditions hindoues mais se sentant avant tout mauricien. Cet homme qui sera le ciment de sa famille et qu'elle racontera avec tendresse et nostalgie.

Tout en dentelle et en délicatesse, Nathacha Appanah nous ouvre les portes de sa maison de famille, nous dévoile l'histoire de celles et ceux qui lui sont chers. Mais lorsque la transmission familiale est orale, les souvenirs s'éloignent et la mémoire se "délave"... On oublie, on embellit, on interprète.

J'ai passé un très bon roman avec ce récit à la fois nostalgique et émouvant que je vous recommande si vous vous intéressez à la question de l'exil et de la recherche des origines.
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Un livre précieux d'une rare délicatesse sur un sujet sensible, l'exil des populations indiennes vers l'île Maurice pour être employées dans les plantations de cannes à sucre. Nathasha Appanah a déjà décrit sous forme de roman – Les rochers de Poudre d'or– cet aspect de la colonisation . J'avais fait de ce roman un coup de coeur contrairement à « la noce d'Anna » , mais j'aime beaucoup le style pudique de cette écrivaine que j'avais découvert dans « le ciel au dessus des toits », c'est elle, encore qui m'avait fait découvrir un aspect peu connu de la deuxième guerre mondiale dans « le dernier frère » .

Cette fois l'écrivaine parle de sa propre famille, et on sent toute la pudeur que cette famille qui l'a tant aimée et combien cela a rendu difficile ses recherches sur leur passé. Sa famille arrive dans l'île en 1834, comme elle le raconte déjà dans « les rochers de Poudre d'or » franchir l'océan Indien était à cette époque un tabou total pour les croyants hindous. Mais la misère et la faim sont certainement des moteurs plus forts que la religion. Elle a bien connu ses grands-parents qui sont sortis du système des plantations, son grand père a eu un geste violent contre un contre-maître. À cette occasion l'écrivaine raconte combien les indiens ont toujours prétendus être de bons employés respectueux de leurs supérieurs. Personne ne s'enorgueillit du geste du grand-père, bien au contraire.

Elle regrette que sa grand-mère ne lui ait pas appris le « telugu » sa langue maternelle, elle n'a pas non plus cherché à lui donner la religion hindou, sa petite fille était dans le monde moderne : celui de l'anglais du français et de la religion catholique. En revanche, elle lui a appris à faire « ce qu'il faut » sans jamais être vulgaire. le mariage de sa grand-mère avait été arrange par des « marieuses » qui sont allées un peu vite en besogne, sans doute pour que les autorités ne sachent pas que ce jour là on mariait des enfants : le grand-père avait 14 ans et sa future femme 12. Pour faire encore plus vite ce jour là on organise le mariage de deux personnes son grand-père et son cousin. Comme le cousin est très petit contrairement au grand père qui mesure 1 mètre 80, on lui a choisi une petite femmes. Mais les deux mariages se sont passés si vite que le grand-père s'est retrouvé avec la femme qui était destinée à son cousin … le couple s'est bien entendu et aura une dizaine d'enfants.( Dont le père de l'auteure).

L'ensemble de ce témoignage, m'a beaucoup touchée mais je garde en mémoire un passage en particulier : le père de Nathacha Appanah , décide un jour de faire visiter l'Inde à son père et de retrouver leur village d'origine. Ce voyage avait été préparé depuis longtemps et devait durer un mois, mais le grand-père est revenu au bout d'une semaine, le grand-père était trop triste de voir l'extrême pauvreté dans laquelle vivaient les gens de son village natal. Il est revenu en disant je suis Mauricien ! Pour moi cela souligne bien l'impossible retour aux origines de ceux qui s'exilent pour réussir.

Le livre est agrémenté de photos qui sont autant de jalons de la vie de l'auteure, je suis très émue par celle-ci. Je trouve beaucoup de force à cet homme aux bras ballants et une telle inquiétude dans les yeux de cet enfant aux jambes trop maigres dans des chaussures trop grandes.


Lien : https://luocine.fr/?p=17757
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Essai ou récit personnel plus qu'un roman. L'autrice retrace ici l'histoire des coolies de l'Ile Maurice, ces engagés (plus ou moins) volontaires venant d'Inde et où s'entremêle la grande Histoire et celle de sa famille.

A travers un pan de l'Histoire des colonies, Nathacha Appanah aborde les sujets de la transmission familiale (son histoire, sa culture) et la quête d'identité à travers l'histoire de ses ancêtres. L'autrice interroge son rapport à la sa culture mauricienne, ainsi que l'histoire familiale à travers ce qui a été transmis ou non. Ce court essai est un partage intime mais pudique, souligné par une très belle plume.
Lien : https://www.instagram.com/ma..
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Ce livre m'a été prêté par un de mes amis les plus chers, ce qui est une belle entrée en matière pour un livre. Natacha Appanah, que je n'ai jamais lue, raconte l'histoire de ses grands-parents, coolies à l'île Maurice. Un hommage à ses aïeux tout en délicatesse et en pudeur, un hommage au brassage culturel mais également une expérience de l'intégration, de la mixité et de l'émigration. L'édition est très belle, les photos soutiennent ce récit singulier et sobre. A l'occasion je ne manquerais pas de lire un autre ouvrage de cette auteure.
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