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Natacha Appanah réécrit ici l'histoire de ses ancêtres, débarqués d'Inde sur l'île Maurice… jusqu'à sa petite enfance. Une recherche émouvante parmi ces souvenirs que le temps délavée. le récit s'ouvre sur une très belle métaphore sur les vols d'étourneaux, et se tisse en moments poétiques autour de sa généalogie. L'auteure m'avait conquis dans de précédents romans, en particulier « tropique de la violence ». Ce récit est plus personnel, pudique et tendre.
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🤩Top départ du Grand Prix des Lectrices ELLE 2024 pour moi!

Un des trois romans sélectionnés par les Jurées de Septembre

Un écrit touchant, un hommage bienveillant à ses grands parents, un récit comme une transmission inter générationnelle pour ne pas oublier cette partie de leurs vies, de leurs histoires dans L Histoire.

Ces Indiens (Coolies) qui sont partis travailler dans les champs de canne à sucre à l'île Maurice, pensant améliorer leurs vies et rêvant d'un avenir meilleur.

Une partie de l'Histoire que je ne connaissais pas du tout et qui m'a particulièrement intéressée.
Un travail de recherches documenté avec quelques photos générales et personnelles de l'autrice, qui rend ce récit plus concret, plus réel et donc plus touchant pour nous lecteurs.

Savoir d'où l'on vient, et connaître nos racines...peut être ici un des messages delivré par l'autrice.

Un roman qui ouvre aux questionnements je trouve, qui nous montre l'importance de s'intéresser aux vies de nos parents, grands parents, ancêtres, avant qu'ils ne soient plus là, une ouverture aux dialogues et à la discussion..

J'ai trouvé ce roman fort, émouvant et touchant à la fois. Je découvre ici la plume de l'autrice qui est poétique, fluide, teintée d'espoir, mal grès la difficulté du thème abordé..
Cette urgence de vivre, leurs difficultés et drames pour y parvenir, leur dévouement à cette terre qui les nourrit.

J'ai ressenti tout l'amour et la bienveillance de l'autrice envers ses grands parents, ce qui a fait résonance chez moi, de l'émotion donc, et je retiens aussi cette découverte de cette partie Historique.

Une très bonne lecture pour moi que je vous conseille !
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De ses ancêtres venus à l'île Maurice, Nathacha Appanah avait peu d'informations. Elle a décidé de fouiller les archives et les mémoires, pour retracer le parcours de ses aïeux de l'Inde à l'île Maurice.
"La mémoire délavée" fait partie de ces histoires poignantes, sur la recherche des origines et de la mémoire et c'est avec beaucoup de délicatessse et d'amour que l'autrice mauricienne rend hommage à ses aïeux dans ce récit, qui sans eux, elle ne serait pas ce qu'elle est aujourd'hui.
Lien : https://www.inde-en-livres.f..
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La Mémoire délavée par Natacha Appanah

Ed Mercure de France Collection Traits et Portraits 150 Pages


Sélection Prix essai France TELEVISIONS 2024

Natacha Appanah a 51 ans, elle est Mauricienne mais d'origine Indienne. « La mémoire délavée » est son dernier livre paru il y a un an.
Il en est des livres comme des bijoux, ou mieux des diamants. Ces derniers sont souvent artistement taillés par des orfèvres habiles de grand talent. Il en est de même pour certains livres. » La Mémoire délavée » est un diamant brut, noir, éclatant.

Natacha Appanah est d'origine Indienne. Elle relate le parcours de ses aïeux qui en 1872 quittèrent les Indes à la fin supposée de l'esclavage sous la colonisation de l'empire britannique. Ils rejoignent par leurs propres moyens l'Ile Maurice dans l'espoir d'y découvrir un présent meilleur. C'est une page d'histoire méconnue dénommée « l'Engagisme ». « L'Engagisme est un système de travail sous contrat mis en place dès 1830 par les Européens pour pallier le manque de main d'oeuvre dans les champs de canne des colonies après la libération des esclaves. C'est une transhumance mondiale, une migration organisée et multidimensionnelle dictée par l'expansion coloniale de l''Europe… »

« L'histoire de l'engagement indien est introduite dans les écoles mauriciennes à travers cette anecdote : on aurait raconté aux premiers engagés que, sous les rochers, à l'Ile Maurice dorment des quantités d'or et qu'il suffit de les retourner pour gagner une fortune. A mon pupitre d'écolier, j'avais bien peu de compassion et me moquais de cette crédulité. de l'or sous les rochers qui peut croire à un truc pareil ? » En effet ces coolies déjà fichés par un numéro qui les identifie, prélude à de futurs tatouages morbides que connurent les Juifs dans les camps de la mort. Arrivés à Port Louis pour remplacer les esclaves noirs, ils vont s'échiner dans les plantations de canne à sucre pour un salaire de misère avec des patrons plutôt peu bienveillants. Natacha Appanah va nous raconter son histoire familiale, et tout particulièrement celle de ses grands-parents dans un livre court de 150 pages, admirablement illustré de dessins à la plume ou au fusain intégrés à l'histoire. Si le livre démarre avec un poétique et symbolique ballet d'étourneaux qui migrent annuellement, la symbolique forte de l'histoire renvoie à la migration de ces déplacés qui se retrouvent en Terre Inconnue. La mémoire est délavée par le temps, par les années, par le passage des générations. le talent de Natacha Appanah affleure avec une délicatesse infinie à chaque phrase. « Tant qu'il y aura des mers, tant qu'il y aura la misère, tant qu'il y aura des dominants et des dominés, j'ai l'impression qu'il y aura toujours des bateaux pour transporter les bommes qui rêvent d'un horizon meilleur. « Voilà une métaphore qui n'a jamais été si actuelle.

Avec une émotion de grande tenue, Natacha nous raconte la vie douloureuse et pourtant heureuse de ses grands-parents dont elle ne parvient pas à se démunir du souvenir. « Qu'est-ce qu'on ne donnerait pas pour revoir encore une fois le visage des gens qu'on a aimés profondément ». Elle nous révèle, alors, d'une écriture magnifique comment elle découvre, ébahie, le palimpseste qu'étaient ses grands-parents. «

Je ne peux pas dévoiler cette vie empreinte de combats de dignité et d'amour. Découvrez-la !

« Voilà un autre des effets de la vie dans les plantations coloniales, de la vie de dominé. On finit par croire que non seulement sa langue maternelle est inférieure, mais que, dans certains domaines, ses dieux ancestraux le sont aussi… » L'écriture est belle à pleurer, vrai. Ainsi en apprenant la mort de son oncle, « pendant des jours et des jours, j'ai été habitée par un chagrin entier à l'image de ces chagrins d'enfant qui nous faisaient pleurer dans un coin, la tête dans les mains. «

Ce livre, assez court pour être lu et relu, est d'une beauté sans nom, il illustre ici aussi le bel essai de Cynthia Fleury paru cette année « Clinique de la Dignité ». La dignité, est avec la migration, le coeur même d'une histoire écrite avec une grâce infinie guidée par l'amour de la famille de l'autrice. Livre bien sûr où la migration, fil conducteur de l'histoire, s'illustre par cette si belle phrase « j'imagine toutes ces mains jointes et ces prières silencieuses pour mes grands-parents sur leur lit de fleurs parfumées -oeillets d'inde, roses, hibiscus, frangipaniers. Comme j'aime cette grâce qui les accompagne dans cette dernière traversée. Comme j'aime cet hommage des vivants pour leur migration ultime. «

Un livre rare. Un Diamant noir vous dis-je.

PS : Ce livre faisait partie de la Sélection Catégorie Essai-Non-Fiction du Prix des Lecteurs France-Télévision 2024. Ce jury est composé de 11 lecteurs /trices choisis dans toute la France dont le Président cette année était Augustin Trapenard qui a pris la Succession de Bernard Pivot, créateur du prix en 1995, décédé. J'ai eu la chance et le bonheur de faire partie du jury qui a décerné son Prix à Beata Umubyeyi Mairesse pour « le Convoi ». Je profite de cette chronique pour vous remettre le lien de la chronique que j'en avais faite.
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Nathacha Appanah a publié un roman de non fiction inspiré de la vie de sa famille dans cette belle collection « traits et portraits » aux éditions Mercure de France, intitulé « la mémoire délavée ». Son texte débute par un vol d'étourneaux (illustré par une superbe photo) dont l'autrice tente de percer le mystère, métaphore de la migration de ses ancêtres indiens, ces « engagés » qui ont bravé les tabous religieux et ont traversé l'océan pour aller ramasser la canne à sucre à la place des esclaves noirs après l'abolition de l'esclavage.
C'est avec une extrême tendresse que Nathacha APPANAH plonge dans ses racines, ses origines indiennes, l'histoire de ses aïeux, ces « engagés » oubliés de l'histoire, déplacés à l'île Maurice.
L'engagisme : Une transhumance économique de déracinés déshumanisés auxquels on attribuait des numéros pour les désigner.
L'autrice nous fait éprouver son enfance aux côtés de ses grands parents, plaçant le lecteur dans la peau des coulis, illustrant ainsi leur déracinement.
Elle retrace l'évolution de son enfance entre un monde perdu, celui de ses grands parents et le monde moderne dans lequel elle évoluait enfant, deux mondes en décalage mais lui ayant offert de vivre la richesse de la transmission de ses origines et de vivre entourée d'amour.
Mais comment se positionner quand on parle de sa propre mémoire ?
La description des gestes inconscients qui la rattrapent sont particulièrement émouvants.
Selon le désir réussi de l'autrice, les photos qui figurent dans cet ouvrage, apportent un supplément d'âme à son récit pudique et bouleversant.
La Beauté de l'écriture figure la tendresse qui se dégage de son texte, un gros coup de coeur à lire absolument comme le reste de son oeuvre qui touche au plus profond de nous-mêmes.

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Nathacha Appanah écrit avec une grande sensibilité et pudeur un texte très intime sur sa famille. Elle donne vie à ses ancêtres et plus particulièrement à son grand-père, homme fort se sentant mauricien sans en oublier ses origines hindoues. En saisissant sa mémoire mais aussi celle de sa famille, aussi incomplète soit-elle, l'autrice veut sauver les souvenirs restants, pour ne pas oublier, pour laisser une trace, tel est son devoir.
La mémoire délavée est un texte fin, sincère, sur l'importance de la transmission et de la mémoire. Nathacha Appanah rend ainsi un bel hommage à ses ancêtres.

« Je voudrais les toucher, leur prendre la main et leur raconter quelque chose à moi, leur dire que je sais qu'être ici est beaucoup mais que sans eux, sans leur bref passage ici même, tout ça, ces mots, ces histoires, cette force et cette faiblesse, n'existeraient pas. »

http://www.mesecritsdunjour.com/archives/2023/11/17/40109501.html
Lien : http://www.mesecritsdunjour...
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Dans ce récit familial et sensible, Nathacha Appanah remonte le temps et l'Histoire pour nous conter l'intimité de ses aieux qui ont quitté l'Inde pour l'île Maurice dans l'espoir d'une vie meilleure.

Beaucoup d'espoir, et autant de désillusion les attendait, comme bien des exilés avant et après eux, se déracinant pour tenter de s'offrir et offrir aux leurs un avenir plus chanceux.

Pour eux, « les coolies », c'est une vie à remplacer les esclaves noirs dans les plantations de canne à sucre qui les attendait à arrivée sur cette terre inconnue, avec pour seule identité les numéros dont ils sont affublés en guise de laissez-passer.

La désillusion chevillée au corps, et l'espoir d'une vie meilleure pour leur descendance, chevillée au coeur, ils réussiront à se construire une vie, ente passé et présent, coutumes transmises et celles effacées, tiraillés entre l'envie de transmettre et la volonté de préparer leurs enfants à un futur dans cet autre monde.

C'est cette histoire, son histoire aussi, que l'auteur nous livre à travers ce récit pudique et délicat.
Une envolée délicate et gracieuse, telle les illustrations de ces ballets d'étourneaux qui débutent et terminent le récit, au coeur d'une histoire familiale touchante et bouleversante.
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"Je ne veux pas simplement raconter mes grands-parents, je veux dépasser le récit, je veux une harmonie, de la complexité à l'envers mais de la simplicité à l'endroit. Je rêve d'un livre qui dirait le passé, le présent et tout ce qu'il y a entre."

Nathacha Appanah nous offre le pudique et délicat récit de ses origines et dans cette histoire intime là, on y entre sur la pointe des pieds, conscient de l'immense cadeau qu'est son dévoilement.

Ouvrir ce livre, c'est ouvrir l'histoire des migrations et d'un pan de l'histoire méconnue. L'autrice suit les quelques traces retrouvées de ses trisaïeuls, les 1ers « déplacés » de sa lignée, d'Inde à l'île Maurice, "cette île bleue par-delà l'eau noire."
Elle nous rappelle ainsi - ou nous apprend - ce qu'était l'engagisme : ce système de travail, mis en place à la fin du XIXème siècle, suite à l'abolition de l'esclavage, où une main d'oeuvre peu chère, notamment des coolies indiens, a été engagée pour travailler dans les plantations des champs de cannes des îles à sucre.

Ouvrir ce livre, c'est approcher la déshumanisation, les tabous d'une culture, les interdits religieux et les peurs qui se transmettent – "combien faut-il de générations pour qu'une peur disparaisse des mémoires" se demande Nathacha Appanah.

Ouvrir ce livre, c'est entrer dans le récit des souvenirs qu'on "continue de passer de génération en génération, de bouche en bouche" et qui au fil du temps se délavent et bien souvent embellissent la réalité. L'image devient " proprette".

Ouvrir ce livre, c'est être ému par ce vibrant hommage de l'autrice, à ses grands-parents "mariés avant la puberté, laboureurs une grande partie de leur vie, analphabètes" et par les fragiles souvenirs qu'elle en a gardés.

Ouvrir ce livre, c'est goûter et savourer l'écriture si sensible de Nathacha Appanah.

#rentréelittéraire2023
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L'autrice découvre la vie des coolies au XIXe siècle à l'ile Maurice en partant du parcours de ses aïeux. Des aïeux faisant partie des coolies qui ont remplacé les esclaves noirs après l'abolition de l'esclavage. À travers un travail documentaire fouillé et en remontant les générations, Nathacha Appanah découvre dans des archives l'existence de ses aïeux qui partent d'un village en Inde en 1872 pour rejoindre l'ile Maurice. La grande histoire croise celle de la famille de l'autrice dans ce récit touchant et très bien écrit. L'esclavage a été aboli, mais les conditions dans lesquelles travaillent les coolies sont dégradantes et déshumanisantes. À commencer par le numéro qui leur est attribué dès leur arrivée dans le port de Port-Louis. On retrouve toute la sensibilité et la juste distance de l'autrice dans ce récit personnel. Son arrière-grand-père travaillait la terre tout comme son grand-père. La figure de ce dernier prend notamment une grande place dans le livre. On sent qu'il a été une personne importante dans sa vie et dans sa jeunesse lorsque Nathacha Appanah remonte ses souvenirs. Un livre à part dans la bibliographie de l'autrice et encore une fois un gros coup de coeur.
Lien : https://lesmafieuses.wordpre..
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Grand Prix des Lectrices de Elle 2024
Catégorie non fiction

"La mémoire délavée", c'est l'histoire universelle de la transmission que Nathacha Appanah explore au travers de la reconstitution de sa propre histoire familiale.
Ses aïeux étaient des coolies, des Indiens qui ont migré dans les plantations de canne à sucre, avec l'espoir d'une vie meilleure. Mais la réalité était tout autre. Avec sa plume délicate, Nathacha Appanah s'interroge sur les choix et rêves de ses grands-parents, auxquels elle rend un hommage tendre tout au long de récit.
Un livre intime qui se lit comme un album souvenir.
Ma note : 12/20.
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