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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Étrange impression que de voir combien nos goûts littéraires peuvent évoluer, s'étioler ou rétrécir, allez savoir.

J'ai pris beaucoup de plaisir dernièrement à lire des romans hautement visuels avec un sens du détail impressionnant. Je pense à San Perdido, Les contreforts ou encore Filles de la mer.

De Natacha Appanah j'avais à l'époque beaucoup aimé La noce d'Ana mais c'était il y a fort longtemps. Ce nouveau roman était l'occasion de la retrouver.
Malheureusement c'est un rendez vous manqué. Faute à la brièveté obscure de cette histoire qui m'a perdue.

Tara vient de perdre son mari Emmanuel. Elle se sent perdue et désorientée dans l'appartement désormais vide. Elle se sent surtout happée par son enfance et la petite fille qu'elle a été.
Son histoire nous ait alors raconté. Une histoire bien triste où la petite essuiera drame sur drame.

« Je suis le dieu et son élue, je suis à la fois toutes les adoratrices et les rejetées, je suis la forêt et le désert, la fleur qui éclôt et la nuit qui dure. »

Rien ne m'a accroché à ce livre beaucoup trop flou et mystérieux. Tout est suggestif et tellement rapide que j'ai manqué d'ancrage et de temps pour m'imprégner de cette histoire.

L'écriture est certes soignée et bien propre mais à l'heure d'aujourd'hui ma soif des livres s'épanchera dans d'autres horizons. J'ai besoin d'être happée ou marquée au fer rouge ou encore d'être déconnectée ou de voyager à travers mes lectures. Si l'émotion n'est pas au rendez-vous, je le déplore et m'en vais voir ailleurs ou se cache la prochaine pépite littéraire.
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Une femme à la dérive après la mort de son compagnon. Son beau-fils s'en inquiète et veut l'hospitaliser. Retour arrière sur sa vie de souffrance : guerre, pensionnat inhumain, tsunami, etc.
Les choses sont dîtes à demi-mot, les lieux non définis, les sentiments en demi-teinte. Donc avis à moitié partagé aussi malgré quelques belles tournures de phrases. Trop sombre.
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« Quand nous allons au village, mon père ne me lâche pas la main. Tous les regards nous suivent, nous les gens riches et athées de la grande maison, la fille qui danse mais qui ne va pas à l'école, l'homme qui passe à la radio et même à la télévision pour dire que les habitants de ce pays ne font qu'un, que chaque personne devrait avoir la liberté de prier le dieu qu'il veut ou de ne pas croire en un seul dieu, que les dirigeants sont des idiots, l'homme qui parle plusieurs langues dans la même phrase, l'époux de la femme sorcière. »

C'est un pays où l'on tue ceux qui ne pensent pas comme la foule, où on assassine les sorcières, où on enferme les jeunes filles « gâchées », où « rien ne t'appartient ». C'est le pays de Vijaya ou de Tara. Vijaya, c'est la petite fille heureuse, celle du paradis de l'enfance, de l'insouciance trop tôt disparue. C'est aussi l'adolescente dont la vie bascule dans un enfer d'où elle sortira en prenant une autre identité, celle de Tara, la survivante, se réfugiant dans l'amnésie. Emmanuel, le médecin humanitaire, la sauvera et l'emmènera avec lui, loin de la peur et de la souffrance.Mais peut-on guérir de ses blessures? le livre raconte les bonheurs perdus, la violence de la vie. La fatalité et la tragédie rôdent, prêtes à broyer les êtres fragiles et vulnérables et la noirceur du monde finit par rattraper l'héroïne pour la plonger dans la folie.

Si, comme dans Tropique de la violence, Nathacha Appanah explore les tréfonds de l'âme humaine avec un regard dénué de complaisance, son pessimisme est atténué par sa foi en l'humanité.

« Personne ne me demande jamais rien mais un jour, je raconte une vie fabriquée qui n'est pas un tissu de mensonges mais celle dont j'ai besoin pour survivre, celle qui ne m'entraînera pas à chaque moment vers le fond… Une vie douce et délicieuse qui est le prolongement imaginaire de ce que j'ai connu lorsque j'étais enfant, une vie où j'ai réussi à avaler Tara et, en moi, à l'abri, elle revit, elle s'épanouit, elle prend de la place. »
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Un beau livre intimiste, plein de sensations, mêlant plusieurs histoires autour d'une femme plus que perturbée par la mort de son mari, avec un retour, ensuite, sur son enfance brisée. le rythme est assez lent, surtout au début, passe longuement d'un souvenir à l'autre, et on ne voit pas toujours le lien entre les personnages, comme par exemple celui – omniprésent – qui est seulement désigné comme «le garçon» ou alors «cette fille». de cette enfance d'abord heureuse, puis meurtrie, dans un pays qui n'est pas nommé, la romancière ne lève que quelques coins du voile:
«Monsieur ne croit pas à l'enseignement dispensé dans les écoles libérées de ce pays libéré... Là-bas, je ne parlerai qu'une langue – celle que les dirigeants veulent imposer comme la langue officielle, celle dont ils disent qu'elle est la langue supérieure à toutes les langues» (p. 61).
«Chaque matin, habillée d'un uniforme strict tel un petit soldat, en rang avec des dizaines d'autres petites filles, je devrai chanter un hymne à la gloire de ce pays devant un drapeau levé» (p. 62).
Dans le refuge où elle aboutira plus tard, le premier mot qu'on lui dit est celui qui a donné le titre de l'ouvrage «(Ici) Rien ne t'appartient».
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Tara vient de perdre Emmanuel, son mari. Ce deuil va sonner l'entrée dans une phase de dépression pour la jeune femme qui ne se remet pas de cette perte et qui sombre lentement. Vont alors remonter des souvenirs de sa vie d'avant Emmanuel, alors qu'elle était encore Vijaya une petite fille heureuse auprès de parents aimants mais dont la vie va irrémédiablement changer. Un destin marqué par la guerre, un tsunami et une histoire d'amour qui fera d'elle une « fille gâchée ».

Dans ce livre qui explore les profondeurs de l'intime, Nathacha Appanah dresse le portrait d'une femme que la lutte a épuisé. Les drames terribles qu'elle a vécu dans son adolescence l'ont fragilisée. Car Tara/Vijaya a vécu une série d'épreuves terribles : la mort terrifiante de ses parents, l'enfermement dans un pensionnat pour « jeunes filles gâchées », des souffrances, des luttes puis cette dernière épreuve face aux éléments qui lui a permis de rencontrer celui qui est devenu son mari.

Celle qui a vécu une enfance libre, qui dansait, chantait, apprenait auprès de son père a vu son monde totalement détruit par la guerre et a compris qu'elle avait eu une enfance privilégiée dans un pays où les femmes n'ont aucune liberté.

L'auteure nous raconte ici, avec beaucoup de sensibilité et de subtilité, les dégâts psychologiques de ce que la jeune fille a vécu. Elle nous montre les failles que cela a créé et qui s'amplifient avec ce nouveau deuil qu'elle ne parvient pas à gérer.

Cette disparition va alors provoquer chez cette femme qui s'est construit un rempart contre son passé et ses traumatismes un véritable séisme, la plongeant peu à peu dans une sorte de folie provoquée par un trop plein d'émotions.

Nathacha Appanah joue habilement avec les contrastes entre la vie pleine de joie de Vijaya, les sons, les odeurs, les goûts, la douceur qui ont habité son enfance et la rudesse de ce qui va suivre, la douleur, la rugosité, la froideur qui vont l'accompagner avant sa rencontre avec Emmanuel sur lequel elle va se reposer. Elle suggère, plus qu'elle ne montre, faisant naître dans l'esprit du lecteur des centaines d'images des lieux que son héroïne traverse. En cela, le roman est très réussi car l'auteure ne tombe jamais dans un excès de descriptions et dose avec justesse ce qui est dit et ce qui est évoqué.
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La plume est délicate, douce et gracieuse; légère et soyeuse. Elle se déploie lentement, avec élégance et harmonie. Pourtant, elle porte sur elle le malheur d'un monde. Son histoire est lourde, en effet. Elle est chargée. Elle pèse tant qu'elle devrait faire plier et soumettre mais rien y fait. La plume, jamais ne ploie; jamais ne fléchit. Elle est solide; si solide qu'elle ne se fracasse pas au sol ; n'explose pas à la gueule, ne jette pas sa violence à la face du monde. Elle nous protège, nous épargne, nous ménage. Bienveillante, elle ne veut pas nous salir; seulement nous montrer, nous révéler l'infortune d'une vie innocente. Alors on observe, on regarde Vijaya se noyer dans la violence du monde; on écoute, on entend Tara se perdre dans la douleur héritée.

C'est un beau roman. Un bon roman. C'est un roman qui mérite des applaudissements mais je ne dirai pas qu'il est un chef d'oeuvre, une totale réussite car à trop vouloir enfouir la violence, Natacha Appanah l'étouffe et pose un décalage entre son personnage qui souffre d'une douleur insurmontable et son environnement dont on sent la violence mais ne la perçoit pas. Les liens entre le personnage et son monde s'étiolent. L'intensité de l'un ne va pas avec l'effacement de l'autre. le roman perd un peu en puissance et crédibilité. Dommage.
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Je ne sais que penser de ce roman (j'avais déjà eu du mal avec ...violence). le premier chapitre m'a semblé long pour décrire le malheur, le second a éveillé mon intérêt avec cette question du beau fils "il faut qu'on parle, j'ai qqch à te dire". Et tout est parti dans un long récit d'une enfance broyée, bien mené certes, violent et doux à la fois, pour me laisser sur ma faim avec un dernier chapitre de trois pages qui n'apprend rien qu'on ait déjà deviné. Pas l'enthousiasme !
Lien : https://www.lesmotsjustes.org
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Je viens de terminer ce roman, peu après avoir beaucoup apprécié "Tropique de la violence". J'y ai retrouvé le même style d'écriture très travaillé (sans être laborieux), qui donne la part belle aux sensations, dans des phrases très rythmées.
L'histoire est construite sur une succession de malheurs ; il s'avère que je n'ai pas trop envie de lire ce type de texte en ce moment. Je relirai Natacha Appanah dans quelques temps peut-être.
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Les mots sont fluides, l'intrigue est bonne et on se demande où l'on va.
Parfois on est perdu, comme la narratrice, et on ne comprend pas ce qui se passe: j'ai du relire l'événement de la plage pour comprendre ce qui se passait …. c'est extrêmement bien décrit .
Je n'ai pas spécialement accroché, je suis restée globalement en dehors de cette histoire pourtant poignante.
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J'aime la plume de Natacha Appanah, sa façon de faire vivre ses personnages d'une manière à la fois épurée et intense. Malheureusement ici, l'histoire est trop sombre pour moi, les éclats lumineux trop courts. Ce livre est certainement beau, mais la succession de malheurs que vit la narratrice rend tout cela beaucoup trop lourd. Pas pour moi.
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