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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je dois bien avouer que quand le livre nous a été proposé lors de mon club de lecture, je n'étais pas très enthousiaste car la quatrième de couverture ne me donnait pas particulièrement envie... Quelle erreur cela aurait été de passer à côté de ce beau roman!

J'ai mis 4.5 / 5 car vraiment je me suis laissée emporter par cette histoire, par cette héroïne aux mille visages et aux mille mystères.
Il y a Tara qui ne se remet pas du décès de son mari, la laissant amputée d'un bonheur qu'elle était parvenu à construire. Il y a aussi Vijaya, une jeune fille qui grandit dans l'amour de ses parents un peu en marge de la société de part leurs idées et leur manière de vivre. Tout semble lui réussir jusqu'au jour ou tout s'écroule... Pour finir il y a Avril, une jeune femme qui n'a plus rien, même pas l'espoir de s'en sortir, elle vit dans un ancien temple avec d'autres jeunes filles "gâchées" sous la houlette d'une femme dure et cruelle.

C'est donc un chemin de vie cahoté par les épreuves que nous narre ici Nathacha Appanah dont le style, bien à elle, est tout simplement incroyable. J'ai aimé son écriture que j'ai trouvé envoutante. Il m'était très difficile de devoir poser le livre.

A lire!
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C'est tout à fait par hasard que j'ai extrait le roman de Natacha Appanah de l'un des rayons de la bibliothèque de mon village. Après la lecture d'un pavé de la littérature russe du 19ème siècle, j'avais besoin d'un livre court, 150 pages c'était parfait.
Le hasard fait bien les choses, dit-on souvent. Et cette fois, c'est bien vrai. Quelle belle surprise que ce roman passionnant et dense, merveilleusement bien écrit, qui monte en puissance tout au long du récit, le dernier tiers est haletant, il est impossible de lâcher le livre avant d'en avoir parcouru la dernière ligne, et on en ressort tout bouleversé, au sens propre comme au figuré.

La première partie est lente, on découvre Tara, l'héroïne, qui plonge lentement dans la dépression après le décès subit de son mari beaucoup plus âgé qu'elle. On la voit se laisser aller, se négliger, s'oublier. Elle est victime d'hallucinations que le lecteur impute bien entendu à son état dépressif. Eli, le fils de son mari, né d'un premier mariage, tente en vain d'essayer de sortir sa jeune belle-mère de son désespoir.

La seconde partie est une plongée dans le passé de Tara, qui s'appelle en réalité Vijaya. D'abord une enfance heureuse dans une famille aisée et éclairée d'un pays d'Asie du Sud Est non précisé (peut-être s'agit-il du Sri-Lanka?). Une éducation poussée, l'apprentissage des danses traditionnelles, une fillette douée et épanouie.
Puis c'est la chute, l'enfer, la révolution totalitaire, le meurtre des parents, l'enfermement, le pensionnat terrible où il faut tout oublier du passé heureux, où « Rien ne t'appartient ».
Enfin, les derniers chapitres rendent compte de la catastrophe finale qui paradoxalement, sera une libération pour la jeune fille, mais qui laissera chez elle des blessures profondes qui se rouvriront après le décès de son mari.
Le style des dernières pages est haletant, formidable, c'est un véritable tsunami littéraire dont la vague immense happe et broie le lecteur, avant un retour terrible vers le présent, où l'on comprend enfin tout. Je ne veux pas raconter les faits, ce serait tout gâcher (divulgâcher). Mais sachez que progressivement, ce récit monte en intensité jusqu'à l'apocalypse.
Aussi, j'ai hâte de lire un autre roman de cette autrice que je ne connaissais pas mais qui m'a vraiment passionné.
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Enfance- Deuil- Traumatisme- Tsunami

Une histoire très émouvante, remplie d'émotions.
Tara vient de perdre son mari Emmanuel, son beau fils Eli la retrouve en pleine dépression. Les souvenirs resurgissent; les démons; les fantômes, la vie d'avant.
Pour Tara, rien ne lui appartient, elle n'est plus. Vous saurez pourquoi en lisant ce magnifique livre , une écriture délicate, sensible. J'ai adoré ce livre qui nous bouleverse.
Déchirant.
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Depuis la mort de son mari, Tara s'enfonce dans la dépression. Son beau-fils Eli tente de la faire réagir. Alors qu'elle se rend à un rendez-vous médical, Tara emprunte un des chemins sur lesquels elle aimait se promener avant le drame. Lui revient en mémoire sa vie d'avant…

Je découvre la plume de Nathacha Appanah avec ce titre très émouvant. Ce roman nous met face à une femme qui va devoir affronter les fantômes de son passé. En effet, Tara ne s'est pas toujours appelée Tara. le lecteur plonge alors sur les traces de cette autre femme venant d'un continent lointain, là-bas jusqu'en Inde.

On y suit Tara enfant, aimé par des parents progressistes et libéraux. On y découvre la violence que l'on oppose à ceux qui pensent librement, puis une vie d'esclave. Rien n'est épargné à cette fille: violences, brimades, humiliations. Enfermée dans son silence, coupable de ce qu'on ne lui a pas enseigné, Tara va errer de maison en maison avant d'être recueillie, là où toutes les filles de son genre vont.

La fin du roman m'a fait verser quelques larmes et on quitte Tara à regrets, comprenant son tourment.

« Rien ne t'appartient » est un roman bouleversant. Cette intrigue poignante dévoile une plume sublime, redonnant voix à une enfance abîmée.
Lien : https://carolivre.wordpress...
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Typiquement le genre de roman où l'on se dit « waou » lorsqu'on en referme la dernière page. C'est prenant, délicat, violent et tout cela a la fois. Ce roman à la force de nous faire ressentir des émotions puissantes, parfois gênantes, que ressent la protagoniste. On peut l'imaginer souffrir, ressentir, sans même connaître le pays où se déroule l'histoire. On imagine l'Asie, potentiellement l'Indonésie ? Qu'importe, seul le récit tranchant d'une vie « gâchée » marque. Il rappelle à quel point la force d'un coeur peut se réinventer envers et contre tout.
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Une écriture qui vous prend aux tripes, l'histoire atroce et violente d'une jeune fille née dans une famille aisée, tolérante, libre, cultivée et qui se retrouve vivant quasi comme un animal dont on ne veut pas mais dont on a pitié ou pour faire la soi-disant charité. Bouleversant à tous points de vue, y compris poétique, sensuel, c'est magnifique.
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Je laisse un tout petit bémol parce que l'émotion m'a moins étreinte que je ne l'aurai cru. Et pourtant, quelle histoire... Et quelle plume...

Tara vient de perdre son mari, Emmanuel. Elle dérive complètement, se laisse aller, se laisse mourir aussi de désespoir, de solitude, de souvenirs perdus. Son beau-fils essaie de la tirer de là ; il lui pose des questions sur son drôle de passé, dont personne n'a jamais rien su, ou que des bribes.
Et voilà les souvenirs qui affluent. Tara se retrouve petite fille, on ne sait trop où, en tout cas en Asie du sud ou du sud-est, en bord de mer. D'une enfance délicieuse couleurs d'épices et de vanille, elle devient une fille gâchée, perdue à la mort de ses parents. Et finalement d'un désastre à l'autre, elle s'en sort.
Ce livre n'est pas un récit, même si on comprend le déroulement des événements. C'est de l'émotion brute, de la douceur à l'état pur et c'est tout. On en oublie la tristesse.
Et quelle plume, quelle poésie des mots, quelle magie de l'écrit ! ... Je relirai cette autrice, sans aucun doute.
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Dans Rien ne t'appartient, Nathacha Appanah parvient à capter et à transmettre le brouillard, l'esprit brumeux d'une femme brisée.

Nathacha Appanah, présente pour une conférence à La Villa Gillet à Lyon, a présenté ce livre sous l'intitulé : Les lieux où sont ancrées nos histoires. Je ne connaissais pas l'autrice avant cette conférence. La profondeur psychologique décrite par l'autrice elle-même sur son personnage m'a conquise. J'écris donc cette critique pour partager les mots de Nathacha Appanah qui illuminent la beauté de ce roman.

"Il y a un changement du nom du personnage au cours du livre. Elle ne rejette pas les surnoms terribles qu'on lui attribue, mais elle choisit son dernier nom, elle reprend le contrôle. Deux noms, c'est une forme d'équinoxe entre ombre et lumière. Il y a le nom donné par son père, la Victoire, et le nom qui lui permet de se détacher de son passé, Tara, le passage de la mort à la vie."
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Dans ce roman, l'auteure écrit le choc de la perte, du deuil et la réalité de la reviviscence traumatique. Tara vient de perdre son mari, elle est au fond, tout son être vacille.. plus rien ne tient. La réalité n'est plus tout à fait, elle se confond, s'effiloche, les souvenirs traumatiques et les angoisses effactrent. Alors, le passé devient présent et tout son être s'effondre. Qui est-elle ? L'adulte aimée et aimante, celle qui fait partie d'une famille, emplie de cette amour ? Ou bien cette enfant heureuse, qui ne croit qu'au bonheur de l'instant, à la légèreté des bruits, des odeurs et de la vie ? Une autre peut-être ?

J'aime la douceur de Nathacha Appanah. J'aime aussi cette façon qu'elle a de mettre des couleurs là où règne l'obscurité, des formes où le vide domine ; ses phrases pleines et légères pour dire l'être.

J'avais déjà lu "Tropique de la Violence" et j'avais déjà aimé cette musique des mots, cette amplitude de sensations. Paradoxe ou nécessité pour traiter de sujets aussi graves… Je ne sais pas. Ce dont je suis sûre, par contre, c'est la sensation de mes poils hérissés en fermant le livre. Cette pointe au coeur face à la beauté d'une écriture qui décrit avec finesse ce qui, parfois, ne peut être dit.
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À la fin des années 1940, Simone de Beauvoir écrit une phrase qui restera célèbre : « N'oubliez jamais qu'il suffira d'une crise politique, économique ou religieuse pour que les droits des femmes soient remis en question. » (Le Deuxième Sexe, 1949). le nouveau roman de Nathacha Appanah, Rien ne t'appartient, publié aux éditions Gallimard, met en scène cette crise des droits des femmes, cette liberté si chère et si fragile qui peut à tout moment être retirée aux jeunes filles, et ce, même encore à la fin du XXe siècle et au XXIe siècle. Tara et Vijaya : deux prénoms, deux vies, une femme. Un avant et un après, une vie en toute liberté et en toute insouciance, puis une vie de poussière, de « fille gâchée » : « Personne ne m'a dit : écoute bien la radio, un jour ce sera toi à genoux. Personne ne m'a dit : profite de ce ciel, de cette terre, de cette eau pendant qu'il est encore temps. Vautre-toi dedans, plonge, avale, étouffe-toi avec peu, bientôt ce sera fini, bientôt tu sauras ce que c'est, une fille de ce pays. »
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